Une fleur au milieu des braise ardante. [libre]

Des flammes, encore et toujours, ces mêmes flammes crépitantes dans ma tête, toujours cette odeur de chair brûlée, toujours cette fumée qui me brûle les yeux, encore ces cries qui emplisse ma tête. Se souvenir si lointain, me pèse toujours autant. Le temps est passé, beaucoup de temps, mais pas assez pour oublier ce jour. Ces flammes elles dansent toujours sous mes paupières closes. Je n'ai pas eu le temps ce jour là de vous pleurer, car il y avait tant à faire. Je devais ouvrir la voie et montrer aux autres que la vie ne s'arrêtait pas là, pas ici, pas maintenant. Car nous étions en vie, alors nous devions avancer. Pardon père, pardon mère. Je ne pouvais faire autrement.
Assise, un livre à la main, le nez dans les branches de l'arbre sous lequel j'ai trouvé refuge. Un instant j'ai fermé les yeux et sous mes paupières, je vois toujours ce brasier ou plutôt mon village incendier. Je revois toujours cette scène, les villageois affolés courant dans tout les sens au milieu de notre village proie des flammes. J'ai tout perdu, ce jour là. Je n'ai rien pu faire contre ça, mon cœur se contracte ma poitrine, ses mêmes larmes qui me reviennent sans cesse.
Aurais-je un jour le temps de les verser ?
Ce jour n'est pas aujourd'hui, je n'ai pas le temps, j'esquisse un sourire avant de me relever. Il fait beau aujourd'hui, ne perdons plus de temps. Je pleurais un autre jour, il fait bien trop beau aujourd'hui. Le soleil m'éblouis, il fait briller mes longs cheveux dorés sous ses rayons on aurait dit une rivière d'or. L'air est doux, et délicatement parfumée par l'odeur des fleurs du jardin du palais. La température était idéal pour une petite promenade, le ciel était d'un bleu clair et les quelques nuages qui le parsemait était d'un blanc pur. Je recouvre mon visage de mon voile blanc, saluant simplement le jardinier qui se tient non loin de moi. J'aime tant m'asseoir dans l'herbe fraîche, à l'ombre d'un arbre. La joie de la simplicité peu de gens connaissent cela au palais. Je ne possédait rien et pourtant je suis sans doute plus heureuse que bien des gens ici. Le bonheur est comme une fleur, il faut s'en occuper et la cueillir avant qu'elle se fane.