Eldenia Sekai ♔
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RPG ~ Manga Médiéval-Fantastique.
 
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 [Naoki & Yukio]

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Seiran Kou
Warrior Hurlant



Féminin
Nombre de messages : 146
Age : 31
PUF/pseudo : Kemushi
Localisation de votre perso : En train de se faire dessouder par des pigeons mutants
Petite Phrase : L'ennemi est con. Il croit que c'est nous l'ennemi, alors que c'est lui.

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MessageSujet: [Naoki & Yukio]   [Naoki & Yukio] Icon_minitimeSam 1 Mai - 17:34

[Pas d'idée de titre, proposez donc =) ]



    “Désigné volontaire.” Ben voyons.
    Seiran quitta un instant la route des yeux et son regard s'attarda sur l'aube rouge qui se levait. Un horizon écarlate s'offrait à lui. Présage funeste ? Le soldat n'y croyait pas. Promesse de sang, tout simplement...
    Il entendait derrière lui le pas des deux autres. Fous ou stupides. Il fallait avoir un sérieux problème existentiel pour accepter la mission qui leur avait été confiée. C'était sans doute pour cette raison qu'ils n'étaient que trois. Il ignorait ce qui avait poussé ses deux compagnons à accepter de risquer leur vie de la sorte. Mais ça ne regardait qu'eux, après tout. Peut être avaient-ils été «désignés volontaires», eux aussi.
    Le jeune homme fit signe à ses camarades de s'arrêter. Il se tourna vers eux, et constata à nouveaux qu'ils étaient fort jeunes. Des bleus, quoi. Tout juste sortis de l'académie. Restait à espérer qu'ils soient un minimum débrouillards : Sei ne tenait pas à ramener leurs cadavres à leurs parents. Les mères éplorées et leurs questions à deux balles, il avait déjà donné.
    « Et comment il est mort ? » Bah sans doute que la rencontre de sa tête avec une hache a pas dû lui faire du bien.... « Il a souffert ? » J'sais pas, 'me suis jamais fait éventrer... « Il a dit quelque chose ? » Il a hurlé comme hurlent les hommes qui meurent, madame...
    Pour une mission comme celle-là, il n'avait pas besoin de jeunots avec la tête pleine de rêves et rien dans les bras. Il fut toutefois satisfait de capter immédiatement l'attention de ses coéquipiers dès qu'il croisa leur regard. On lui avait pas refilé des abrutis, c'était déjà ça. Maintenant, une petite mise en condition. Un petit discours histoire de motiver les troupes. Les troupes en question comportant deux moitiés de soldats, ça devrait aller.

    - Bon.... Naoki et Yukio, c'est ça ?

    Question qui n'avait pas lieu d'être : Seiran se rappelait très bien de leurs noms. Il s'était efforcé de les retenir. Le seul problème, c'était qu'il ignorait qui était qui. Qui, du blond lumineux ou de son camarade aux cheveux foncés était Naoki ? Bah, il n'avait pas besoin de savoir : ils avaient l'air de rester ensemble les trois quarts du temps. A croire qu'ils dépendaient l'un de l'autre. Ce devait être agréable, de combattre aux côtés d'amis. J'essaierai...un jour.

    - Nous ne sommes que trois, et c'est peu pour la mission qui nous est confiée. Je sais que durant une bataille, c'est souvent chacun pour soi mais... il faut qu'on puisse avoir une entière confiance les uns envers les autres, c'est d'accord ?

    Bon, passer à la suite, maintenant. Rester se regarder dans le blanc des yeux en se jurant de se protéger mutuellement était hors de propos. Seiran avait évidemment pour but d'éviter les pertes inutiles dans son unité, mais il n'allait pas passer son temps à surveiller les arrières de ses coéquipiers. Chacun pour sa peau. Une fois qu'on est certain d'être hors de danger, on peut se préoccuper des autres. Regarder dans tous les sens durant un combat, c'était se mettre en danger. Soi même autant que ceux qu'on doit protéger. Eliminer l'ennemi, point final. Tuer sans être tuer, puis veiller à ce que les autres ne le soient pas. C'était ça, l'ordre d'importance.
    Bientôt, il fallut faire silence ; le moindre bruit pourrait les trahir et, de ce fait, les conduire à leur perte. Même si l'ennemi ne se doutait sans doute de rien, la discrétion était leur meilleur atout. A partir de maintenant, il fallait éviter d'attirer l'attention sur eux. Mais cela ne les empêchait pas de se tenir sur leurs gardes... Seiran dégaina lentement son sabre. Un chuintement discret lui indiqua que les deux autres faisaient de même.
    Sei avait un peu la pression question leadership. Comme d'habitude il allait forcément prendre à gauche quand il fallait tourner à droite. C'était obligé. Mais là c'était moins grave, car ses indications n'étaient pas précises, de toute façon. On ne donne pas des indications aussi floues quand on veut être obéi avec précision. Question de logique élémentaire.
    Mais cette mission elle même n'était pas logique, de toute façon.

    Pour une «simple mission de reconnaissance», c'était bien trop dangereux. Tout était bien trop vague, même pour ce genre de mission. Une base ennemie repérée grace aux témoignages de quelques paysans limite séniles, c'était un peu léger. Trop pour envoyer une unité digne de ce nom, pas assez pour ne pas expédier trois soldats sur le terrain «histoire de voir ce qu'il en est». Mais si vraiment base il y avait, à trois ça risquait d'être un peu juste.

    Tout voir, tout entendre. Et écouter le silence. Parce que se faire surprendre, c'est mourir.
    Risquant un rapide coup d'œil derrière lui, Seiran embrassa du regard la vue qui s'offrait à lui. Même si les trois soldats évoluaient dans les sous bois qui bordaient les flancs des Pics Solitaires, on distinguait un splendide panorama au travers des arbres. Un lieu qui offrait donc un parfait aperçu d'éventuels agresseurs. Un point stratégique, idéal pour repérer des intrus. Se risquer à découvert était donc hors de question : sortir de la forêt était du suicide si des ennemis avaient établi leur base dans le coin. A trois ils étaient moins repérables qu'un bataillon entier, mais nettement plus vulnérables.
    Juste une mission de reconnaissance. Pas de risques inutiles. Repérer la base, se retirer. Facile.

    Averti par un bourdonnement sourd, Seiran n'eut que le temps de bondir sur le côté pour esquiver de justesse la flèche qui lui était destinée. La projectile le frôla avant d'aller se perdre dans les buissons. Le soldat se mit à couvert derrière un arbre, et chercha des yeux ses équipiers. Les deux jeunes hommes n'avaient pas perdu de temps et s'étaient mis à l'abri dès les premiers signes de danger. Preuve qu'ils avaient un certain sens de la survie. Restait à savoir si ça suffirait...
    Sei se focalisa sur les flèches qui pleuvaient sur eux. Il nota leur rythme, leur origine, et devina rapidement qu'il n'y avait qu'un tireur. Repérés par un seul ennemi ? C'était bon pour eux. Il suffisait d'éliminer celui-là, et de se retirer avant que la situation ne s'aggrave. Le soldat se tourna vers Yukio et Naoki (ou alors Naoki et Yukio, en fait..) et leur donna leurs instructions :

    - Je me charge de l'archer. Vous restez ici et...

    Et quoi ? Ils restaient ici, point barre. Une énième flèche siffla aux oreilles des trois guerriers, et Seiran jugea opportun d'en finir rapidement. Ils auraient pu se retirer sans éliminer le stone qui les avaient repérés, mais le risque d'être suivis serait trop important : leur ennemi devait mourir.

    - Vous bougez pas et ne tentez rien sans mes ordres, compris ?

    Sa voix rauque ne comportait plus aucune trace d'hésitation. Il se sentait un peu bizarre, à donner ainsi des ordres d'un ton inflexible : il avait été si souvent à leurs places... Mais avoir deux gamins sous sa responsabilité n'était pas aisé. Lui, il aimait se battre seul. Et comme le combat commençait, il sentait poindre au fond de lui l'envie de les laisser de dépatouiller avec leur propre vie. Oui, il allait faire ça. De toute façon, Yukio et Naoki n'avaient pas l'air d'aimer être maternés.
    Il était responsable ? Non, à eux de voir s'ils étaient capables de survivre. « Un meneur doit veiller sur ses hommes » ? Peu importe, les ordres ne passaient-ils pas avant le règlement ? Cette mission, ça l'emmerdait plus qu'autre chose : jouer les discrets petits guerriers qui jettent un coup d'oeil et repartent, ça n'était pas son fort. Mais les ordres étaient les ordres, y obéir était la seule chose qu'il avait à faire.

    Une légère accalmie offrit un repos éphèmère aux trois soldats. Seiran en profita pour s'éloigner de ses équipiers, tous les sens en éveil. L'archer changeait de place, sans doute. Cherchant un meilleur angle, espérant ne pas être découvert, ou bien encore alertant des renforts. Les tirs ne tardèrent pas à reprendre, et Sei se dirigea en silence vers leur provenance, prêt à frapper.
    Il repéra le tireur, embusqué derrière un chaos granitique. Admirez ici le réemploi de ma sortie géologique d'hier. Le jeune homme se dissimula derrière un imposant tron qui gisait sur le sol à une quinzaine de mètres de stone. Il n'avait pas été repéré, mais l'ennemi ne tarderait pas à remarquer qu'une de ses cibles avait disparu. Mais voilà, Seiran et la discrétion, c'est une longue histoire. Il réfléchissait donc au meilleur moyen de s'approcher dans être transformé en pelote de flèches lorsque l'archer cessa ses tirs. Le soldat retint son souffle, craignant un instant que sa présence aie été découverte. Mais le tireur ne bougeant pas d'un poil, il semblait peu probable que ce soit le cas. Le vacarme d'un combat qui éclate apporta à Sei une réponse plus satisfaisante du point de vue logique, mais de bien mauvaise augure : la meilleure raison qu'un archer peut avoir pour cesser le feu, c'est le risque de toucher ses alliés. Et le bruit familier de lames qui s'entrechoquent était un argument des plus efficaces pour confirmer cette hypothèse.
    La bataille avait commencé. Et il n'y était pas.
    Seiran jura, et se releva. Sabre en main, il bondit au dessus du tronc avant de charger l'archer. Tant pis pour la discrétion.
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MessageSujet: Re: [Naoki & Yukio]   [Naoki & Yukio] Icon_minitimeDim 9 Mai - 0:38

[Pour le titre, on s'en fout, mais met au moins ton nom à toi aussi Very Happy]


Ils marchaient.

Les trois hommes avaient marché trop longtemps dans une atmosphère faussement décontractée pour se sentir à l'aise. Ils ne se connaissaient pas et devaient accomplir une mission des plus improbables. Enfin... Naoki était plutôt confiant malgré le malaise ambiant, l'objectif était censé être simple et il faisait équipe avec Yukio, aucune raison de s'inquiéter donc. Les deux jeunes recrues n'avaient achevé leur formation que quelques mois auparavant mais ils avaient pris l'habitude de se battre ensemble et ils formaient un paire redoutable. Aucune raison de s'inquiéter par conséquent.

Le stress, l'inquiétude, ont cet avantage de monopoliser l'attention, occuper l'esprit. Faute de mieux, Naoki s'ennuyait de pied ferme. Il en était réduit à constater l'infinie longueur de la route jusqu'à ce que l'homme qui commandait leur unité, un certain Seiran, leur fasse signe de s'arrêter et de ne pas faire de bruit. Ils arrivaient à destination. Enfin.

Réprimant un bâillement, Naoki écouta d'une oreille distraite le leader en acquiesçant vaguement lorsque son nom fut prononcé. Il n'avait pas une grande experience, il était le premier à le reconnaître mais il avait connu suffisamment de gradés pour comprendre que la capacité de leadership de Seiran était comparable à celle d'une méduse dégonflée. Il manquait d'assurance, on sentait surtout qu'il aurait été plus à l'aise dans le rôle de celui qui tape bêtement sans avoir personne sous sa responsabilité.

*C'est mon rôle en fait celui là* , pensa-t-il, cela le fit sourire. Comprenons le c'est tellement plus pratique de laisser les responsabilités aux autres.

Le discours sur la confiance mutuelle, le petit briefing traditionnel avant de passer aux choses sérieuses, ne le touchait pas, il n'avait pas besoin qu'on lui dise qu'il devait faire confiance à Yukio, il le savait.
Quelque part, Naoki plaignait Seiran, il devait mener une unité, pour la première fois probablement, constitué de deux asociaux pour une mission d'observation inintéressante. C'est sans doute la situation la plus désagréable qui soit pour une première fois...

Il dégaina son épée en même temps que ses deux compagnons. Enfin, il serait plus juste de dire qu'il la décrocha car sa lame était bien trop longue et trop lourde pour être portée à la ceinture, elle était solidement accrochée dans son dos.
Ils avancèrent prudemment. Malgré l'absence apparente de danger, Naoki sentit l'adrénaline l'envahir. L'atmosphère était beaucoup plus tendue, ils savaient tous que, même si personne ne devrait se trouver dans ce coin de forêt, s'il y avait quelqu'un, c'était un danger de mort qui les menaçait.
Soudain, il vit Seiran s'écarter brutalement et une flèche se ficher dans le sol deux mètres plus loin. Il y avait quelqu'un.
Naoki esquissa un sourire en se mettant à couvert. Le danger immédiat disparu, il se mit à réfléchir, un archer n'attaquerait pas seul trois hommes ayant sortis leurs lames. De plus, une attaque comme celle là implique un minimum d'observation de la part de l'ennemi, avant de passer à l'action, il faut toujours repérer le nombre d'ennemis, la position de chacun et surtout, qui était le meneur. Ce n'était pas par hasard que la flèche était destinée à Seiran...
Non seulement il y avait un archer mais il n'était pas seul...
Naoki écarta l'hypothèse d'autres archers, s'il y en avait eu plusieurs, les trois soldats auraient été criblés de flèches en même temps. Les autres ennemis étaient donc des fantassins.

Il arrêta de réfléchir, les autres questions ne servent à rien. Il est tout autant inutile de savoir s'il s'agit de soldats adverses ou de simples maraudeurs que de connaître leur opinion sur le port de la burqa. Lorsqu'on l'on tente de vous tuer, il n'y a qu'une seule alternative: Tuer le premier.
Naoki allait s'occuper de l'archer, ce planqué pensait avoir l'avantage en terrain boisé mais il ne pouvait se douter que l'une de ses cibles pouvait se mouvoir en l'air aussi bien que sur terre. Le feuillage est un camouflage efficace d'autant que personne ne se douterait d'une attaque par les airs.
Il s'éleva donc en quelques enjambées, comme s'il s'appuyait sur un escalier qui n'existait que pour lui. Il tendit la main pour hisser Yukio dans l'arbre lorsqu'il s'aperçut que Seiran avait pris les devants et s'occupait de l'archer. Il parcourut alors des yeux le bois environnant pour y trouver les autres agresseurs. Naoki les repéra sans problèmes, il s'avançait l'air confiant, sans prendre la peine de se cacher. Il faut dire qu'un groupe de 5 n'a, a priori, pas grand chose à craindre de deux pauvres soldats qui se terrent pour ne pas se faire toucher par une flèche. Il indiqua leur position à Yukio puis courut sur eux, en marchant à nouveau sur la terre ferme. Il aurait surement pu en tuer un rien qu'avec l'effet de surprise d'une attaque aérienne mais son pouvoir aurait alors été dévoiléet les autres auraient été sur leur garde.
De plus, dans le schéma tactique de la paire Naoki-Yukio, c'était le grand blond qui devait partir devant au début du combat.

Lorsqu'il ne resta plus qu'une demi-douzaine de mètres entre lui et les ennemis, il ralentit et marcha vers eux avec un sourire à la limite de la suffisance.
Il faut toujours se méfier d'un homme qui sourit. Il faut une bonne raison pour sourire alors que la cote est défavorable à ce point, ce genre de bonne raison induit en général un atout que l'on a gardé dans sa manche et auquel l'adversaire ne s'attend pas.
Manque de chance pour ses adversaires, Naoki n'avait pas qu'un seul atout.
Eux aussi souriaient d'un air confiant mais on en identifiait aisément la cause, il étaient cinq... Le pallengardiens conserva son sourire.

Il chargea ses ennemis qui formaient un arc de cercle pour l'attaquer sur plusieurs cotés à la fois. Il sauta, deux mètres avant le premier, se servant de sa large lame comme d'un bouclier. Pour un homme normal, ce genre de mouvement est ridicule, sans utilité aucune et presque suicidaire. Pour Naoki, c'est un moyen de se débarrasser du premier adversaire d'entrée de jeu, en effet, il est capable de prendre impulsion sur l'air, aussi, lorsque l'adversaire tente un coup d'épée pour le cueillir au moment ou il devrait toucher le sol, Naoki a déjà pris une deuxième impulsion et, écartant son épée, peut à loisir tester la résistance du visage humain contre sa chaussure.
Naoki est équipé en conséquence, ses chaussures en cuir ont une semelle renforcée particulièrement lourde. Lorsqu'il arrive en pleine course à décrocher un coup de pied comme ceci à son adversaire, celui-ci passe en général les dix minutes suivantes à ramasser les dents qu'il a perdu dans la boue. En considérant évidemment l'hypothèse absurde que Naoki le laisse vivre dix minutes de plus.

La scène n'avait pas duré plus de deux secondes. Les autres agresseurs s'écartèrent prudemment tandis que Naoki affichait un sourire de dément et posait son épée vierge de sang sur son épaule.

Il marqua un temps d'arrêt, Yukio était censé entrer en scène maintenant que Naoki avait monopolisé leur attention
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MessageSujet: Re: [Naoki & Yukio]   [Naoki & Yukio] Icon_minitimeJeu 13 Mai - 16:49

[Je fais la même longueur de Naoki. Ça s’appelle la solidarité fraternelle. *KOFF*]

Yukio réajusta son arbalète qu’il avait à moitié posé sur son épaules pour la marche. Longue marche. Mais qu’importe, ils étaient largement préparés à ça et avaient eu suffisamment d’entraînement pour endurer les pires conditions, alors ce n’était pas une petite randonnée de dimanche qui allait les arrêter. Ils, c’était lui et Naoki, son fidèle compagnon d’arme. Heureusement que celui-ci était là d’ailleurs, parce que celui qui était censé mener leur mission sans intérêt ne semblait pas un leader né… et cela n’avait rien de rassurant. Oh, ce n’était pas qu’il n’avait aucune assurance ou était dénué d’organisation, non, mais il ne semblait tout simplement pas être fait pour mener un groupe. Petit groupe, soit. Il faut dire que lorsque l’objectif de la mission avait été annoncé, l’assemblée s’était vite refroidie. Entre quelques "bof" déçus et "ah" désabusés, seuls les deux nouveaux avaient échangé un regard incertain. Leur hésitation était surtout due à leur impatience d’aller sur le terrain. De toute façon, on les avait finalement désigné du doigt et embarqué dans cette pseudo enquête sur le terrain, sans plus de cérémonie. Ils marchaient alors vers le lieu indiqué, placés sous les ordres d’un désigné volontaire, qui ne semblait pas ravi de ce qu’il lui arrivait d’ailleurs. Un certain Seiran.

Ils s’arrêtèrent soudain à la demande de ce dernier qui leur fit face, les toisant un instant avant de parler. Ce regard déplut d’ailleurs à Yu’ qui savait bien ce qu’il signifiait : le soldat était sans aucun doute plus expérimenté qu’eux et les trouvait trop jeunes. Qu’importe : il garda tête haute, véritablement intéressé par ce qu’il compté leur dire… quoique cela n’eut rien d’original, loin de là. On leur rabâchait sans cesse ces histoires de confiance, alors autant dire qu’ils commençaient à être rodés, et de toute façon la paire avait tant l’habitude de combattre ensemble qu’il faisait une confiance aveugle à Nao’, et depuis un moment déjà. Il ne fit pourtant aucune remarque, se contentant d’acquiescer lentement, très loin d’avoir un esprit qui se serait permis une allusion désagréable. Et même si cela avait été le cas, Seiran était assez sûr de lui pour imposer le respect. Par contre, connaissant le caractère de Naoki, Yukio ne doutait pas que celui-ci devait commencer à s’ennuyer ferme. Celui-ci aimait avant tout l’action, alors le morose silence qui s’était installé durant le trajet devait l’avoir étouffé de lassitude. D’ailleurs son bâillement avait été assez significatif.

Heureusement pour lui, ils arrivaient enfin au but. Yukio ramena son arbalète devant lui, lançant des regards furtifs aux alentours tout comme les autres. Il n’était pas excessivement anxieux mais savait où était sa place et ce qu’il devait faire : une attaque surprise de l’ennemi serait fatale alors autant être sur ses gardes. Le couvert des arbres étaient certainement un atout, car les mettait à l’abri d’ennemis postés au-dessus… à part s’ils se trouvaient perchés dans les branches, évidement. Et puis ils n’étaient pas vraiment un troupeau de guerriers… Sursaut. Yukio recula de quelques pas vifs au brusque mouvement de Seiran qui laissait entendre une attaque invisible. Beau réflexe. Il repéra bien vite une flèche fichée dans le sol, et alla aussitôt se placer derrière un tronc massif, à l’opposé. Et maintenant ? C’était simple, il leur fallait attendre les instructions. Il se pencha légèrement en avant histoire de jeter un œil à leur chef se trouvant un peu plus loin et qui, une fois les directives données, disparut entre les arbres. S’il n'avait pas l'air d'un leader accompli, sa réaction à l'attaque de l'archer laissait entrevoir une connaissance assurée de l'art du combat sur le terrain et cela n'était sûrement que la partie visible de l'iceberg. (ça, c’est fait…)

Yu’ n’était pas du genre rebelle, loin de là. Trop ailleurs pour oser s’imposer, pas assez confiant pour nier les ordres. Mais lorsque cela était une idée de Naoki, c’était autre chose. Aussi, il le suivit sans rechigner dans les feuillages, sentant à son tour l’impatience du combat l’envahir. Son arbalète était armée depuis un moment déjà et tout ses sens aux aguets. Il ne mit pas longtemps à repérer les ennemis qui s’avançaient sans crainte. Aucun mot ne fut échangé entre lui et son coéquipier : cela n’aurait été d’aucune utilisé. Chacun savait quel rôle il avait à jouer. Aussi, Yukio resta en retrait tandis que Naoki partait devant, arme au poing. Tout ce qu’il avait à faire à présent, c’était observer de loin… et compter quelques secondes. Une. Nao’ courrait en direction du petit groupe sans se soucier le moins du monde d’être vu ou non. Deux. Arriva devant l’ennemi avec un sourire tranquille. On aurait presque pu l’imaginer en train de siffloter joyeusement que cela n’aurait rien enlevé au ridicule de la scène. Du moins, du point de vu des Stoniens. Trois. Il chargea, sauta, enchaînant ses mouvements avec l’efficacité et l’adresse qui lui était habituelle. Yukio bondit de son perchoir et atterrit souplement dans l’herbe. Quatre. C’est avec la même discrétion qu’il commença à contourner les adversaires inattentifs, distinguant tout juste un vilain craquement d’os dont il n’eut pas trop de mal à imaginer l’origine. Il faut dire que Naoki était un adepte des coups de pieds dans la figure et qu’on apprenait vite à reconnaître le craquement mat d’un nez qui se brise.

Cinq.
Bon boulot, Nao’.
Dans un sifflement à peine audible, un carré d’arbalète vint se planter dans la nuque d’un ennemi qui tituba un instant avant de s’écrouler avec un étrange râlement. A présent, il fallait agir vite et efficacement pour profiter de l’effet de surprise qui ne durerait pas. Ainsi, Yukio eut à peine le temps de s’extirper des broussailles que l’étonnement passa à la réaction. Il para un coup furieux avec la partie métallique de son arbalète et se fendit en avant pour percer une jambe du sabre qu’il tenait dans sa main libre. Le choc de la douleur fit reculer l’adversaire et le Pallien put s’occuper d’un autre homme armé d’une hache qui arrivait sur sa droite. La bataille avait bel et bien commencé. Pour l’instant ils avaient l’avantage grâce à l’étourdissement de sa brusque arrivée mais le vent pouvait très bien tourner.


Un à terre, l’autre boiteux, et les trois derniers encore vaillant. Yukio faisait face à un grand gaillard aux larges épaules, l’archétype de la brute sans cervelle. Il balançait sa hache lourde avec une force inouïe mais sans aucune réflexion, se contentant de frapper là où se trouvait l’adversaire quelques secondes auparavant- dans le vide. Yu’ délaissa bien vite son arbalète pour pouvoir esquiver plus librement. L’adrénaline le poussait à attendre le dernier moment pour se glisser sous une lame et entailler la chair, mais son regard révélait une intense concentration. Contrairement à d’autres peut-être, il savait que se battre n’était pas synonyme de jouer. Sa vie était en jeu, même si celui qu’il combattait était un triple idiot. Il s’autorisa tout de même un regard vers le reste du petit champ de bataille : Naoki s’occupait à la fois du bancal et du dernier, un épéiste qui semblait sûr de sa lame. Yu’ fut ramené à son propre duel par un coup du plat de la hache qui l’assomma à demi, mais son opposant cessa vite son ricanement narquois lorsque sa main n’eut soudain plus que trois doigts. Ses coups se firent moins menaçants, ralentis par cet handicape.

Un à terre, l’autre boiteux et borgne, le suivant délaissant sa hache pour ses poings sanglants, le dernier fatiguant visiblement. Ça fait quatre. Yukio s’en rendit soudain compte et, faisant un écart sur le côté pour éviter de se faire casser la nuque par le gorille furax, osa une nouvelle fois détailler la situation des yeux, soucieux. Mais il n’y avait plus de souci à se faire pour le cinquième disparu : apparemment Seiran s’en était occupé. Effectivement, il put nettement apercevoir ce dernier décapiter l’ennemi d’un adroit coup de lame qui ne laissait aucune chance. Plus de doute là-dessus : leur leader savait se battre. Et bien. La partie était presque terminée, et en leur faveur.

Seulement voilà : un léger bruit venant du haut de la pente les averti que des cavaliers approchaient. D’autres ennemis venus les accueillir au grand galop. Ou les cueillir au bout de leur lance, qui sait…


Dernière édition par Yukio Nakemi le Lun 28 Juin - 22:28, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Naoki & Yukio]   [Naoki & Yukio] Icon_minitimeLun 24 Mai - 15:55


    Kenta encocha une nouvelle flèche, et suivit du regard les intrus qui se frayaient un chemin à travers les épais buissons. Depuis sa cachette, il pouvait sans mal observer leur progression et mettre fin à ce qui semblait n'être qu'une patrouille de reconnaissance. Trois hommes. Rien d'excessivement inquiétant, puisque de toute façon aucun d'entre eux ne survivrait assez longtemps pour raconter ce qu'il avait vu.
    L'archer ferma un œil, visa un de ses ennemis. Lequel éliminer en premier, le brun ou le blond ? Mais voyant ses propres camarades s'avancer vers les soldats de Pallengad, le tireur se détendit et attendit de voir la suite des actions : inutile de risquer de blesser ses alliés. Il avait déjà vu un des archers d'une compagnie voisine tirer par erreur sur son capitaine, et le maladroit n'avait pas eu un sort très enviable. Autant éviter de faire le boulet et se contenter de dégommer les fuyards : il n'y aurait pas de survivant à cette expédition suicide de Pallengad.
    Le Stone' jeta un regard surpris au combat qui débutait là bas. Même à cette distance, il devina le bruit atroce que fit le visage de son frère d'arme en rencontrant le pied de l'ennemi. Pas de problème, la situation serait vite reprise en main ; il n'y avait aucun doute là dessus. A un contre cinq, l'adversaire n'avait pas l'ombre d'une chance. Mais Kenta savait que deux autres ennemis se terraient dans la montagne, et c'était à lui de veiller à ce qu'ils y reposent à jamais. Les repérer serait un jeu d'enfant. Lui, il connaissait les lieux comme sa poche, il avait même été l'un des premier à venir installer le camp dans ce lieu retiré. Il allait les débusquer comme du gibier...
    Le tireur fit volte face en entendant du bruit derrière lui. Le troisième homme s'élançait vers lui, arme à la main. Une attaque frontale aussi stupide que vaine : en un instant, Kenta banda son arc et décocha sa flèche. Presque à bout portant.
    Un de moins.

    _____________________

    Seiran savait que l'archer ne le laisserait pas approcher. Qu'il tirerait dès l'avoir vu, et qu'il tirerait bien. Pas besoin d'être un génie pour se douter que son ennemi n'allait pas l'inviter à boire le thé en le voyant charger en brandissant son sabre.
    Seiran savait que son adversaire le tuerait à ce moment. Il était prêt.

    La flèche fendit l'air, rendue invisible par sa vitesse, parfaitement ajustée. Kenta était assez fier de son coup, bien que le tir n'aie pas été des plus difficiles. Il ne ratait pas une cible à cette distance. Jamais.
    Seiran esquiva le trait d'un souple mouvement d'épaules, se contentant de laisser la flèche le frôler. Sans ralentir sa course. Il arriva rapidement sur son ennemi, qui n'avait pas encoché de nouvelle flèche, dérouté par son échec. Professionnel, le tireur reprit vite ses esprit. Il constata que la proximité de son adversaire ne lui permettait plus d'utiliser son arme de prédilection : il s'empara de la dague qu'il gardait toujours à portée de main, et fit face.
    Enfin, c'était ça l'idée de départ : faire face. Mais Kenta n'eut pas le temps de brandir sa nouvelle arme : la lame de Seiran se ficha dans la gorge de l'archer, en ressortit maculée de sang. Le corps sans vie n'avait pas encore heurté le sol que déjà le soldat poursuivait sa route, bien décidé à prendre part à l'affrontement qui se tenait non loin de là.

    Il avait une certaine confiance en ses deux compagnons : Naoki et Yukio étaient sans doute capables de gérer un affrontement sans y laisser la vie dès les premières minutes. Seiran s'attendait à les voir lutter courageusement contre une poignée de guerriers et s'apprétait à redonner un peu d'entrain aux deux jeunes soldats. La réalité était bien loin de ce qu'il imaginait.
    Dans une bataille, rien n'est jamais gagné. Mais bon, là, il semblait y avoir un trèès net avantage. Si Seiran avait prêté une attention quelconque aux « on dit » qui se murmuraient dans la caserne, il aurait sans doute entendu parler du binôme « Ishida/Nakemi ». On racontait le parcours de ces deux bleus qui, à peine leur formation achevée, brillaient déjà sur le champ de bataille. On les disait prometteurs et on se jurait de les garder à l'oeil. Certains les pensaient voués à une mort certaine du fait de leur trop jeune âge, mais on sentait dans leur voix une jalousie qui démentait leurs paroles : Naoki et Yukio commençaient à faire parler d'eux, et attisaient la curiosité ou l'amertume de leurs pairs.
    Mais qu'elles le concernent ou non, Seiran n'écoutait pas les rumeurs. Il ne les entendait pas non plus, en fait. Alors non, il n'avait pas entendu parler de ses deux compagnons du moment. Bonne surprise, donc, lorsqu'il s'aperçut que les deux jeunes hommes mettaient la misère aux cinq soldats qui les attaquaient.
    Enfin, façon de parler. Si les deux Pall' se débrouillaient plutôt bien, seul un de leurs ennemis était totalement hors de combat. Il gisait sur le sol, un carreau planté dans la nuque. Décidément, Yukio et Naoki étaient pleins de surprises. Seiran déboula sur les lieux sans aucune précaution, comme à son habitude. Il embrassa la scène du regard, et détailla un instant les candidats au massacre encore debout.
    Naoki luttait contre deux hommes, l'un blessé à la cuisse, l'autre encore indemne. Seiran décida arbitrairement que le blond s'appelait Naoki, hein. Ça lui faisait une chance sur deux, on verrait bien par la suite s'il avait raison ou non. Un regard vers Yukio lui apprit que celui-ci luttait contre un colosse bien décidé à lui rompre les os. Auquel venir en aide ? Bof, aucun des deux, tiens. Il avait son propre adversaire.

    Le cinquième guerrier se rua sur Seiran avec une volonté meurtrière contagieuse. Le Pall' para l'assaut sans trop de mal, mais encaissa le choc ; l'ennemi était décidé et décidément bien énergique. La lame de son adversaire fendit de nouveau l'air, visant l'épaule. Sei mit un genou à terre, laissant l'arme lui passer au dessus de la tête. Sa posture aurait semblé délicate à tout observateur extérieur : il était pratiquement aux pieds de son opposant. Seiran profita au contraire de sa position pour lancer son pied droit dans le genou du Stone'. La rotule émit un craquement sec et le soldat perdit l'équilibre avec un cri de stupeur et de douleur. Il n'eut pas le temps de reprendre pied. Sei se releva et décapita froidement son adversaire. Le geste avait été rapide, précis, implacable.
    Le jeune homme se remit en garde, vigilant. A sa droite, Yukio terminait ce qu'il avait commencé. Ses mouvements étaient méthodiques et réfléchis. Tous ses coups portaient, et l'issue du duel ne faisait plus l'ombre d'un doute. L'exemple vivant de la victoire d'un guerrier de corpulence moyenne mais cérébral sur un soldat aussi musclé que qu'irréfléchi. De son côté, Naoki semblait prendre un malin plaisir à terminer son propre combat : les stones qui pensaient profiter de son jeune âge et de son air insouciant venaient de tomber sur un os. Un mince sourire se dessina sur le visage de Seiran : au final, son équipe n'était pas si mal que ça...
    Bien, tout ça se présentait plutôt mieux que cela n'était parti ; au moins, ils étaient tous les trois encore debout malgré une attaque surprise de l'ennemi. Laissant les jeunes se dépatouiller avec les derniers survivants, leur supérieur se posta sur le chemin, paré à poursuivre le combat : il entendait déjà le galop d'un groupe de cavaliers venu à la suite des cinq premiers fantassins.

    Le plus sage aurait été de tendre une embuscade aux nouveaux venus et de profiter de l'effet de surprise. Mais leurs ennemis seraient bientôt sur eux, et l'heure n'était plus à jouer à cache cache. De toute façon, se planquer dans un arbre et bondir par surprise sur l'adversaire, c'était tellement pas son genre que ça devenait marrant à imaginer.
    Très vite, les cavaliers furent en vue. Ils étaient sept, et avaient sorti leurs armes. L'un d'eux possédait apparemment une arme de jet, car un carreau se planta dans un arbre proche. Un tir unique, sans doute une arbalète pas évidente à recharger. Tirer à côté avec ce type d'arme était... franchement nul. Quand on met trois quart d'heure entre chaque tir, on essaye de toucher sa cible, c'est bien le minimum à faire.
    La bataille promettait d'être plus rude que la précédente. Les forces étaient clairement déséquilibrées, à raison de sept contre trois. Difficile.
    Pas impossible.

    - Visez les chevaux en premier.

    Recommandation sans doute inutile, mais sait-on jamais. Seiran ne prenait aucun plaisir à tuer ces animaux, mais c'était le plus pratique. Avec un peu de chance, les cavaliers se pétaient un truc en tombant. Mais voilà, les chevaux n'étaient pas du genre à se laisser égorger tranquillement ; ils étaient imprévisibles et cela les rendait dangereux.
    Fidèle à lui même, Sei se porta à la rencontre de ses ennemis. Sept adversaires... ça ne faisait qu'un face à face répété sept fois, après tout.
    Et puis, il n'était pas seul.
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MessageSujet: Re: [Naoki & Yukio]   [Naoki & Yukio] Icon_minitimeMar 25 Mai - 21:50

Naoki avait rempli sa part du contrat pour le moment, il s'efforça de ne pas regarder Yukio au moment ou celui-ci lança son attaque afin de ne pas gâcher son effet de surprise. L'attaque témoigna d'une maitrise totale de la combinaison. Le duo n'avaient pas spécialement l'habitude de combattre de la sorte un ennemi en surnombre sur un terrain boisé mais leur répartition des rôles s'adaptait facilement et dans le cas présent, avait été ravageuse.
Les ennemis se détournèrent de lui pour réagir à l'irruption de Yukio sans se méfier du grand blond avec son épée dégainée. Qui arborait un grand sourire qui plus est, on ne le répètera jamais assez, il faut toujours se méfier des gens qui combattent en souriant. Ce sont soit des fous qui n'ont pas peur de la mort soit des petits cons qui gardent un atout en réserve. Dans les deux cas: c'est mauvais.
Naoki arma son bras pour transpercer un ennemi un peu trop imprudent à portée mais il se heurta à la lame du seul qui ne l'avait pas lâché des yeux: le malheureux qui s'était fait agressé à coup de semelle renforcée dans la figure.

* Pas mal * pensa le jeune homme, * j'aurais pourtant juré lui avoir enfoncé les arcades *

Malgré la panique que les deux jeunes recrues avaient mise en place d'une main efficace bien que peu expérimentée, les ennemis s'organisèrent. Le gros costaud s'avança contre Yukio tandis que lui allait devoir affronter sa cible initiale ainsi qu'un autre ennemi, visiblement un bretteur. Le second avait l'air fort, malgré tout, ils restaient prudents. Réaction compréhensible au vu de son entrée en scène dont il n'était pas peu fier.
D'un œil distrait, il aperçut le dernier soldat progresser vers Seiran d'une allure qui devait surement se vouloir discrète mais qui ne l'était surement pas. Naoki se concentra sur ses deux vis-à-vis. Il tenta de se fendre pour tester le bretteur. Il para facilement avec une épée légère mais dont la solidité ne pouvait être mise en doute. Alors que son autre adversaire, voulut profiter de l'ouverture, Naoki se retira apparemment sans effort.

Ce mouvement surprenant doit probablement nécessiter quelques explications pour nos lecteurs déboussolés: Lorsqu'un épéiste se fend, il laisse une grosse ouverture du fait même qu'il s'engage totalement pour gagner en portée et en force sur son coup d'estoc. Il est difficile de se retirer rapidement c'est pourquoi c'est un manœuvre dangereuse et même suicidaire contre plus d'un adversaire. Néanmoins, le jeune homme contournait cet inconvénient par des moyens peu fair-play. Pouvant prendre appui sur l'air, Naoki prend appui sur la pointe de son épée pour revenir en arrière si la fente est un échec. Cela lui confère une fréquence de coup d'estoc puissants beaucoup plus importante et lui évite le désagrément d'une contrattaque de son adversaire. On comprendra donc que Naoki préfère affronter des manieurs d'armes lourdes qui sont plus lent à reformer leur garde sur le second coup d'estoc.
Malheureusement, dans le cas présent, c'était Yukio qui devait gérer le gorille du groupe et lui qui affrontait le bretteur rapide. Néanmoins, il ne faisait pas trop de souci, les deux jeunes gens s'entrainaient souvent ensemble et chacun d'entre eux savait gérer ce genre d'adversaire. De plus même si la force de l'adversaire n'avait rien à envier à un béhémot, sa dextérité était bien plus primitive, Yu devrait s'en débarrasser sans difficulté.

Il ne laissa pas le temps à ses adversaires de se poser de question en enchainant avec une attaque de taille sur les genoux du premier soldat mais celui-ci para aisément. Continuant sur sa lancée, il se jeta sur son adversaire pour engager le corps à corps. Naoki ne pouvait se permettre de s'embourber dans une lutte alors que son autre adversaire n'attendait qu'une occasion pour le cueillir. Il se contenta donc d'asséner un coup de boule puis se retira.
Avec le recul, il s'aperçut qu'il s'agissait du premier soldat qu'il avait attaqué. Il eut pitié de son adversaire qui avait encaissé deux coups violents de corps à corps au même endroit. Néanmoins cette pitié ne dura qu'un instant, on ne gagne pas un combat avec de la pitié, évidemment, on peut à posteriori éprouver de la pitié pour un ennemi qui, on s'en rend compte avec le recul n'avait pas ses chances mais lors du combat, seule la victoire compte.
Le handicap commençait d'ailleurs à se faire sentir, à sa démarche chancelante, sa vue devait commencer à être sévèrement brouillée...
Son ami couvrait son flanc gauche, en ayant probablement l'intention de résister jusqu'à ce qu'il retrouve ses esprits. Naoki ne leur en laissa pas le temps, se précipitant sur le flanc droit, il mit sa lame en opposition, une façon de se protéger, la largeur de la lame en faisait une défense efficace. Même si la maniabilité laissait parfois à désirer, c'était le plus souvent suffisant pour se mettre en position de frapper, que ce soit avec cette même lame ou avec le corps.
L'ennemi n'eut pas le réflexe d'écarter la lame et Naoki, d'un balayage rapide, sectionna les mollets du malheureux. Il s'écroula dans un râle de douleur. Les deux combattants restants se fixèrent, d'un pas lent, le jeune homme s'approcha et mit fin au supplice du pauvre soldat. Son compagnon n'essaya même pas de l'en empêcher. Un regard rapide autour de lui l'informa de la situation. Ses deux camarades avaient terminés leur combat et Seiran semblait s'apprêter à faire face à de nouveaux arrivants.

* Il faut que je faut que je termine le plus vite possible *

Résolu à en finir vite, Naoki chargea, arrivé à un mètre cinquante de son vis-à-vis, il sauta. C'était exactement la même chose que lors de son entrée en scène. Quoique.... Un observateur attentif aurait remarqué qu'il tenait son épée avec la main gauche, la lame dirigé vers le bas contrairement à tout à l'heure ou la tenait à deux mains. De plus, sa jambe gauche était complètement croisée.
Son adversaire ne manqua pas de reconnaître le coup que Naoki avait utilisé contre le défunt qui gisait à leurs pieds. Protégé par une épaulette, il dégagea la lame d'un mouvement du bras. D'un rapide coup de taille, il tenta de toucher Naoki au genou. Ce dernier rabattit violemment sa jambe gauche et dévia le coup.
En effet, lorsque l'on se balade dans les airs, les ennemis ont tendance à vouloir vous couper les pattes, Naoki avait manqué de peu d'en faire les frais à plusieurs reprise dans sa vie de soldat, ainsi, il s'était équipé de protèges tibias métalliques afin d'éviter le désagrément de répandre des membres sur le champ de bataille. Dans la foulée, il avait pris des protections pour l'avant bras que masquaient des manches longues et lâches. Il n'avait jamais regretté son investissement.
Il put donc dévier le coup de la fine lame de son adversaire avec sa jambe gauche. Vint le moment de pousser son avantage. La fente de son adversaire lui ouvrait une opportunité d'attaque dont il comptait bien profiter. Il prit appui sur l'air et se propulsa droit sur son adversaire, au niveau de la tête. Son bras droit était toujours libre puisqu'il tenait son arme avec la main gauche. Il asséna donc un coup de coude à l'arrière de la tête tandis que son genou percutait avec force la mâchoire. Un craquement sonore récompensa ses efforts: il venait, au minimum de détruire la mâchoire de son adversaire ainsi que d'enfoncer l'arrière de son crâne, ce qui était synonyme d'une mort certaine à plus ou moins long terme.
Dans le corps à corps, les deux hommes s'étaient retrouvés entrainés sur l'herbe encore humide de rosée du sous-bois. Naoki se retourna prestement afin de juger de l'état de son adversaire.
Malgré le choc qui aurait du le faire tourner de l'œil, il était encore conscient et semblait vouloir se relever avec difficulté. La pitié, je l'ai déjà souligné, n'a pas sa place dans un combat à mort. Aussi, lorsqu'il vit que son adversaire était encore conscient, Naoki réagit sans lui laisser la moindre chance: il immobilisa le bras droit de son adversaire avec son pied puis saisit son épée à deux mains et abattit la garde dans la tête de l'homme au sol. Il n'eut même pas besoin de vérifier que son adversaire était mort.

Naoki s'accorda une pause, le temps de laver son arme dans l'herbe et d'apprécier l'évolution des évènements. Il avait entendu des bruits de galops mais il pouvait maintenant voir les cavaliers approcher. Seiran était posté sur leur chemin. Le jeune homme se demanda un instant comment il comptait s'en tirer sans se faire piétiner mais décida de profiter de la situation, si les cavaliers se focalisaient sur Seiran, leur trajectoire devenait prévisible et c'est tout ce dont il avait besoin.
Pour vaincre des cavaliers en tant que fantassin, à moins de posséder une pique, la meilleure méthode est sans doute d'attaquer le cheval, si l'animal tombe, le cavalier a de forte chance de se rompre un os ou deux mais la plupart du temps, c'est là le plus beau, le cavalier reste coincé sous sa monture et même un enfant pourrait l'achever.

Il avait perdu Yukio de vue mais ne s'inquiéta pas pour autant, il était parfaitement capable de se débrouiller seul un moment. Naoki focalisa donc son attention sur les cavaliers qui fonçaient sur leur leader. Il choisit de prendre pour cible le lancier sur le flanc droit de la troupe. En prenant garde à ne pas faire trop de bruit, il devrait pouvoir profiter d'un certain effet de surprise...

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Freidrich était un cavalier de l'unité de l'avant poste 54, il avait pris ses fonctions l'année précédente, mais l'arrivée de nouveaux soldats quelques mois plus tôt l'avait débarrassé de la casquette du « bleu ». Il s'était donc fait accepter par la troupe et renvoyait tout les mois sa solde à sa famille, comme tout bon soldat de moins de 20 ans.
Il faut dire qu'à la maison, on fondait de grands espoirs sur lui. Issu de la moyenne bourgeoisie, son père le chef de famille ne vivait que pour une chose: Que son fils se fasse anoblir suite à ses multiples exploits sur le champ de bataille.
Freidrich ne s'était jamais distingué par ses prouesses mais aux yeux de son père, il était le fleuron de l'armée. La première fois que le vieil homme avait posé ses yeux sur son fils assis fièrement sur son destrier, une lueur illusoire s'était allumée dans ses yeux. Cette lueur ne s'était jamais éteinte et par le seul fait qu'il manie une lance, le jeune fils s'était vu attribué toutes sortes d'exploits tout droit sortis de l'imagination fertile d'un père aimant.

Il sortit de sa rêverie, lui et quelques uns de ses compagnons chargeaient un malheureux soldat pallengadien envoyé en reconnaissance, une charge est meurtière et difficile à esquiver du fait de la vitesse des chevaux, il était donc confiant, en plus les ennemis étaient largement en sous-nombre. C'est alors qu'il se sentit anormalement déporté sur le coté.

Il n'eut que le temps de réaliser qu'il chutait avant de heurter le sol meuble de la forêt.

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Naoki n'avait pas le temps de se poster en embuscade, une charge de cavalier est rapide et violente ce sont les seuls qualificatifs que l'ont peut lui trouver sans tomber dans la paraphrase. Malgré tout, le jeune homme courut pour atteindre les cavaliers en pleine course. Il avait choisi le lancier. La lance est une arme puissante lorsqu'elle fait mouche mais elle n'est absolument pas maniable et est totalement inefficace contre une attaque latérale, s'il arrivait à profiter de la surprise, Naoki pourrait probablement réduire l'effectif ennemi.
Sortant à découvert, l'arme au clair, il ne laissa pas le temps au cavalier de se défendre, il abattit sa lame de toute ses forces sur les pattes avant de la monture. La patte droite fut sectionné sur le coup, la force de Naoki, la force centrifuge de son arme énorme ainsi que la puissance de la course du cheval avait eu raison de l'os. Le jeune homme sentit malgré tout son bras s'engourdir sous le choc d'une violence rare.
Il continua sa course pour aller achever le cavalier qui venait de chuter et qui se retrouvait, l'air hébété, coincé sous sa monture.
S'il avait attaqué les pattes avants, ce n'était pas par hasard. En effet, un cheval pour se lever prend d'abord appui sur ses pattes avants. Ainsi, si ce sont les pattes arrières qui sont endommagées, il essaiera de se relever et le cavalier en profitera pour se dégager du corps de sa monture, s'il en a encore la force.
Lorsqu'il, arriva au niveau de son adversaire, il n'accorda qu'un regard au visage défait par la peur et l'impuissance. Il planta sa lame. Le malheureux cavalier ne put, dans sa posture, parer efficacement et l'épée fendit sa trachée sur toute la longueur de son cou.

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Freidrich retrouva ses esprits pour s'apercevoir qu'il ne pouvait presque plus bouger, le corps de sa monture lui bloquait la jambe en plus de lui faire souffrir le martyr. Au prix d'un effort monstrueux, il sortit son épée, une lame fine à la garde raffinée. C'est alors qu'il aperçut l'ombre qui fondit sur lui. Paralysé par la peur, il détailla l'arrivant. C'était un jeune homme, blond, du sang sur le visage qui lui donnait un air de dément et qui portait une lame démesurée. En panique, il brandit la sienne mais son cheval s'était effondré sur le coté droit et seule sa main gauche pouvait brandir une épée.
Freidrich était droitier.
Il eut une pensée pour sa famille, pour son père qui serait probablement anéanti d'apprendre sa mort, pour sa mère, qui resterait surement digne malgré sa douleur, pour les inconnus qui viendraient à ses funérailles en ruminant qu'il était un héros anonyme, pour les dettes de l'achat du cheval qu'il n'avait pas encore réussi à couvrir avec sa solde. Et pour le démon aux cheveux blonds qu'il n'avait pas quitté du regard.
De peur, ses yeux oscillait entre le visage de l'inconnu et la pointe de son épée. Son adversaire plongea un instant son regard dans le sien. Il avait les yeux clairs de la jeunesse mais avait, comme tout homme de guerre, perdu la lueur de l'innocence. C'était donc des yeux vides qui le regardait, le stonefolmien ni lut pas d'hésitation même s'il savait déjà qu'implorer pitié ne le sauverait pas.
* C'est un démon * pensa-t-il. Comme il pouvait se tromper! Naoki n'était pas homme charitable sur le champ de bataille mais le démon était ailleurs pour le moment et Freidrich ne saurait jamais la chance qu'il avait eu de ne pas lui faire face. Dans un combat inégal comme celui-ci, l'agressivité de Yukio risquait bien de prendre le dessus à un moment ou un autre...
Il perçut un mouvement au niveau de l'arme de l'inconnu, il se laissa aller à la peur de la mort en tentant une ultime parade. Lorsque l'épée s'abattit, il ne sut la détourner avec sa seule main gauche.

Freidrich eut une fin rapide

______________________________________________________________________


Naoki retira sa lame du défunt, et tenta de se calmer en vérifiant les alentours, aucune menace immédiate mais il le savait: le répit serait de courte durée. Percevant le râle d'agonie de l'animal blessé, il résolut de l'achever. Il n'y avait aucune haine ou rancœur personnelle dans cet acte mais un cheval éclopé, même s'il pouvait survivre, perdait toute sa valeur et n'était plus bon qu'à faire de la colle.
Le jeune homme prit un instant pour essuyer sa lame sur l'herbe. Il attachait une grande importance à la garder propre, même, s'il le pouvait, dans la mêlée. Ayant repris son souffle, il chercha à rejoindre ses camarades. Yukio n'était plus en vue et Seiran devait être dans une position délicate vu que les cavaliers lui chargeait dessus à leur arrivée.
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MessageSujet: Re: [Naoki & Yukio]   [Naoki & Yukio] Icon_minitimeLun 31 Mai - 0:45

[A relire, dépathétiser et classifier. Un jour...]

Yukio n’avait pas vraiment l’aptitude de foncer dans le tas. Il laissait cette caractéristique suicidaire à Naoki. A vrai dire, son ami n’avait pas vraiment à craindre de débouler en plein milieu d’un champ de bataille au vu de la taille de son arme, et pouvait très bien se frayer un passage à grandes fauchées sans se faire une égratignure. De plus il savait aussi se faire plus technique comme il le prouvait encore en ce jour mais chez son cadet, c’était une nécessité. Il faut dire que Yu’ était plus chétif et risquait gros à débarquer dans un chaos total de poings et de tranchants de lame. Il préférait largement le un contre un et, s’il était obligé de connaître un combat multiple, il avait besoin d’ordonner les évènements pour être plus propice à agir. C’était un fait, et ce n’était pas forcément un atout lors d’une mêlée pareille à celle qui avait lieu au moment même. Il jetait donc de rapides regard dans son dos, tout en finissant son adversaire, pour se tenir au courant de ce qui se tramait. Naoki mettait tranquillement une raclée à quelques Stoniens tandis que Seiran se tournait déjà vers les nouveaux arrivants. Mais revenons-en à son propre combat. Il était assez prévisible que celui-ci ne durerait pas encore des plombes, surtout que l’autre combattant devrait bientôt ramper s’il perdait l’équilibre instable de sur son unique jambe restante.

Le Pallengadien n’était pas un barbare dans l’âme mais lorsqu’il avait l’occasion d’écourter un combat il n’hésitait généralement pas une seconde. Ainsi, lorsque le tranchant de son épée s’était élancé vers la cuisse du grand brutal, il n’avait pas cherché à l’arrêter. Au contraire. Couper un os demandait un peu plus qu’un élan hasardeux. Connaissant l’extrême solidité du fémur, Yu’ fit alors appel au vent. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas utilisé cette étrange capacité mais cela se révéla très efficace : son coup, à la puissance augmentée par un fil de vent qui l’aida à projeter sa lame plus vite, trancha net ce qui se trouvait sur son passage. Le grand soldat ne tint debout que le temps de comprendre ce qui lui arrivait avant de s’étaler en avant avec un couinement anormalement aigu. Sachant qu’il allait mourir très prochainement d’une hémorragie et ignorant la douleur qui aurait dû le paralyser, l’homme s’agrippa comme il put à la cheville de Yu’ dans l’espoir de le faire tomber à sa suite. Mais ce dernier était déjà ailleurs, analysant le problème des sept cavaliers qui se pointaient au grand galop. Il se contenta alors de transpercer le crâne de l’agonisant pour mettre fin à ses souffrances. Enfin, chacun interprètera comme il voudra ce coup de grâce…

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Cyrus guidait sa monture d’une main ferme, un petit rictus satisfait collé sur ses lèvres. Ah oui aucun doute, il était bien fier de la mission qui lui avait été assigné, et il le montrait ! Torse gonflé, menton haut, il dardait un regard quasi-dédaigneux sur les environs. Les sous boisements laissaient toujours quelques rayons lumineux s’échapper des branchages pour faire étinceler son armure reluisante. Les plaques étaient neuves et ça se voyait : après tout, cela allait être sa première expérience du terrain. Il suivait ses six compagnons qui, bien que plus expérimentés, ne lui inspiraient aucun respect. Leurs vêtements étaient sales, leurs visages durs et parfois couturés de cicatrices et aucun ne semblait prendre plaisir à la tâche. Alors que lui, Cyrus l’Arbalétrier de l’avant-poste 54, descendant de la célèbre lignée des Keo’ak de Stonefolm, était bienheureux de servir son Roi par une tâche aussi noble que celle d’exterminer la vermine Pallienne.

En parlant de ça… Un ordre hurlé de leur chef de file annonça qu’ils allaient en croiser, quoique seulement trois. Dommage : pour son premier exploit Cyrus aurait bien aimé en empaler une dizaine sur les carreaux de sa lourde arbalète, mais il allait devoir se contenter de ça… Il plissa les yeux pour distinguer les ennemis indiqués en savourant le goût de victoire qui se glissait déjà sur sa langue. Pourquoi douterait-il ? Le présomptueux soldat se pensait capable de prendre le dessus sans même à avoir dégainer son sabre. Il laissa ses rênes pendre sur l’encolure de son destrier et éleva son arme à la hauteur du menton pour viser sa première future victime. Depuis sa plus tendre enfance il s’entraînait à cet art et ne manquait maintenant plus jamais une cible, même sur une monture agitée. C’était la première vie qu’il allait cueillir et tout son corps tressaillait d’une exaltation immorale. Il ne pouvait pas manquer cet homme. Il était confiant et, d’un geste nonchalant, tira.

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La mort de l’ennemi baraqué eut lieu au moment où un carreau d’arbalète fendit l’air en direction de Seiran. Yu’ ne doutait pas que celui-ci saurait l’éviter sans problème mais il utilisa instinctivement un fil de vent pour dévier le projectile de sa trajectoire. Après tout, il avait commencé sa véritable carrière de soldat en faisant ce geste à chaque flèche qu’il arrivait à percevoir et avait vite développé d’étonnants réflexes comme une grande adresse à repérer les objets volants malgré leur rapidité. Le carreau détourné vint alors se ficher dans le bois d’un arbre plus éloigné. Un grognement étonné lui indiqua qui était l’auteur de l’attaque et il releva là tête pour le situer. Quelque chose lui disait que ça allait être son prochain adversaire. Ils arrivaient sur eux bien trop vite pour qu’il s’imagine avoir le temps réarmer son arbalète avant de se faire embrocher mais le point positif c’est que le tireur ennemi avait le même problème.

Déjà, Seiran annonçait qu’il y allait avoir du steak de cheval au menu.

Effectivement, leur chef n’avait pas hésité une seconde et était allé à la rencontre des Stoniens sans qu’une once de crainte n’ait parut le traverser. C’était bien digne de ce dont il avait fait preuve auparavant : courage et professionnalisme. Peut-être n’était-il pas un si mauvais leader, au fond. Lorsqu’il donna son ordre, Yukio ne se fit pas prier et, oubliant son partenaire de combat, s’élança au devant des équidés. Il tourna à quelques mètres pour se retrouver sur le côté gauche de leur route. Il n’était pas forcément malveillant ou quoi que ce soit envers les animaux mais Sei’ avait eu bien raison lorsqu’il avait décidé de s’attaquer d’abord à ceux-ci. En effet en étant à pied face à des cavaliers, aucune pitié ne pouvait être admise. Yukio prit donc sa place stratégique et jeta un regard aux ennemis qui débarquaient vive allure. La suite était loin d’être compliquée à imaginer. Il lui suffisait à présent de placer sa lame pour qu’elle soit sur le chemin du cheval qui arrivait à toute vitesse et celui-ci ne pourrait pas s’arrêter ni se déporter sur l’autre côté, bloqué par la présence de ses semblables. C’est ce que le soldat fit.

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Cyrus avait raté son tir, chose si totalement improbable qu’il en resta béa quelques instants et, le temps de se re-concentrer, il était déjà trop tard. Il vit le combattant ennemi s’approcher à grands pas et eut une moue dédaigneuse : qu’est ce que ce jeunot pouvait-il bien faire dans une situation si désavantageuse pour lui ? Mais il perdit bien vite son sourire à l’éclat de la lame au clair qui se présentait sur le trajet de son étalon. Il réagit aussitôt, s’accrochant aux rênes comme un forcené pour freiner sa monture qui obéit immédiatement, comprenant que quelque chose d’important le poussait à paniquer ainsi. Ses quatre fers s’enfoncèrent dans le sol en faisant voler la poussière et éjectant des morceaux d’herbes, mais rien n’y fit : le sang se mêla à la terre lorsque son poitrail fut fendu en deux. Un hennissement déchirant précéda le bruit mat d’une lourde masse qui se renverse et percute le sol ainsi que d’autres sons moins ténus d’os qui se brisent sous le choc. Cyrus roula tant bien que mal sur le côté pour éviter de recevoir un sabot dans la figure et essaya de se remettre sur pieds. Par chance, son armure solide l’avait protégé du pire mais l’avant défoncé lui appuyait sur le thorax, l’empêchant presque de respirer.

Il fit l’erreur de vouloir prendre le temps de retirer son plastron au lieu de prendre garde à la silhouette qui s’approchait. Le soldat tenta alors maladroitement de parer l’épée qui fondait sur lui avec son brassard qui ne tint pas sous la violence du coup. Le poignet brisé, il recula en sortant de son fourreau son sabre avec l’autre main. Evidement, c’était la mauvaise, mais il n’avait pas trop de choix. Son adversaire n’attendit pas qu’il retrouve sa stabilité et attaqua de front, comprenant apparemment qu’il était mal en point. Cyrus avait perdu toute splendeur, à pied aux côtés de son destrier mourant, étouffé dans une armure qui n’était plus aussi rutilante que quelques instants auparavant. Le pire c’était que son visage si serein était déformé en une horrible grimace de douleur. Son regard reflétait d’ailleurs plus l’incompréhension terrorisée que le "plaisir de servir son royaume" qui semblait l’avoir amené là. Il était loin, bien loin du triomphe auquel il aspirait.

La preuve en était qu’il mourut peu après, la nuque brisée par un brutal coup d’épée dans la nuque.

-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-

Yukio ne prit pas le temps d’essuyer sa lame, ni même de s’intéresser un instant au corps sans vie qui gisait à ses pieds. La situation était assez critique pour qu’il néglige les actions inutiles tels que reprendre son souffle. S’élançant en direction du lieu où se déroulerait la suite de la bataille, il s’efforça de dénombrer les cavaliers restants. Là où il se dirigeait, Seiran faisait face au reste des troupes avec son efficacité habituelle. Naoki n’était plus en vue, il devait s’être un peu éloigner pour faire la peau à l’un deux, et Yu’ ne pouvait que l’imaginer revenir en vainqueur. Déjà, cela ne faisait plus que 5 avec l’arbalétrier que lui venait d’achever. Mais "plus que" c’était vite dit… Comprenez que les soldats frais et dispos auxquels ils avaient affaire paraissaient bien plus rompus à l’art du combat que, par exemple, le pauvre bleu qu’il venait d’abattre. Yu’ souffla fort, ralentissant soudain sa course en sentant un sentiment d’affolement l’envahir. En général, cela prévoyait un véritable carnage contrôlé duquel le camp adverse avait du mal à s’en sortir indemne mais là… Il chercha Nao’ des yeux avec angoisse, n’osant même pas se figurer ce qui se passerait s’il se laissait entraîner par son côté démoniaque sans sa présence. Calmant ses esprits, il se força à ignorer l’effroi que lui provoquait l’idée de la bataille trop inégale et continua sa route.

Il n’avait jamais pris de plaisir à tuer lorsqu’il était lucide. Il faisait ça car c’était son travail, mais aussi et surtout pour Pallengad. Et, plus concrètement, lorsqu’il était sur le terrain, pour sa propre survie. Qui se serait laissé égorger sans riposter ? Personne, évidement. On ne lutte pas contre son instinct. Et, avec la même évidence, Yukio aurait du mal à repousser la bête qui grondait en lui encore longtemps. (Damned, comment faire pour ne pas retomber dans le pathétisme avec des phrases aussi clichées… et ce n’est qu’un début *grogne*) Il arriva par derrière une jument qui piaffait furieusement, effrayée, en tentant d’échapper à la main de son cavalier. Celui-ci fut alors pris par surprise lorsqu’il fut soudain tiré par le pied et glissa de sa selle sans comprendre. Il se dégagea vivement de l’emprise et atterrit souplement, trop expérimenté pour se laisser avoir si facilement. Jetant sa lance en avant avec maîtrise, il parvint à érafler l’épaule de Yu’ qui se maudit de ne l’avoir pas vu venir. Sa réplique fut d’une férocité incroyable qui déstabilisa son adversaire : lui qui fixait l’épée ennemie pour prévoir un coup reçut une main griffue dans le visage qui lui déchira à moitié le nez.

Yukio avait la vue obscurcie par le voile de la soif. Il ne s’en rendait même pas compte, mais ce qu’il savait c’était qu’au fond c’était extrêmement plaisant. Il sentait une force nouvelle couler en lui, avec cette incroyable assurance qu’offrait le dédain de la mort. Plus rien n’importait à part gorger la terre d’un sang étranger et se nourrir de l’épouvante qu’il créait chez les autres. Ainsi, il laissa tomber son arme inutile pour déchiqueter son adversaire dans les règles édictées par la cruauté. Lorsque son cri devint gargouillement, il s’appliqua à le mettre en pièce. Et lorsqu’il ne fut plus que lambeaux, il chercha des yeux sa prochaine proie. Un humain, n’importe lequel, tant que son sang était écarlate cela faisait l’affaire. Yu’, où plutôt le monstre qui avait pris sa place, eut un rire ravi et étrangement empreint de sadisme en trouvant ce qu’il cherchait. Un jeune homme à pied qui devait déjà tenir tête à un cavalier tombé. Deux d’un coup, c’était bien aussi. Il se glissa vers eux en essuyant négligemment le sang qui maculait sa joue du dos de la main. Trop facile.
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Seiran Kou
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MessageSujet: Re: [Naoki & Yukio]   [Naoki & Yukio] Icon_minitimeMar 15 Juin - 23:21

    Lucius poussa un vague grommellement en s'apercevant qu'il avait tâché son livre avec le vin qui goûtait de sa barbe. Pas de bol.
    Il referma le bouquin ni vu ni connu et le posa le plus loin qu'il pu, l'air de rien. Il baissa les yeux sur le rapport qu'il était censé rédiger, en relut le titre histoire de se souvenir un peu du sujet. Il déchiffra un truc qui ressemblait à « Base dans les Pics ? » et se souvint qu'une patrouille avait été envoyée là-bas. Il eut une pensée presque émue pour les trois hommes qui devaient déjà se trouver sur le terrain, mais doutait sérieusement de la nécessité de cette mission. Les villageois avaient tendance à extrapoler et à s'alarmer pour rien. Cette fameuse « base militaire » n'était sans doute qu'un campement de quelques brigands qui allaient avoir la surprise de leur vie en voyant débarquer l'armée. Armée composée de trois soldats, mais ils représenteraient tout de même Pallengad et le reste des troupes aux yeux des simples bandits des montagnes. Ce rapport n'avait pas de sens. Lucius le rangea dans un tiroir choisi au hasard, et reprit sa lecture malgré la large tache qui couvrait à elle seule les derniers mots de plusieurs lignes.
    Il se replongea dans les aventures épiques de Jugilohp le Brave, sans plus songer à une quelconque pseudo base militaire perdue entre deux buissons imaginaires.

    _____________________________________________

    Les sept cavaliers, lancés au galop, déboulèrent dans la clairière avec fracas. Dès cet instant, Seiran perdit le contact visuel avec ses équipiers. Il ne s'en alarma pas, et se porta à la rencontre du premier combattant.
    Ses mouvements ne laissaient transparaître aucune once d'hésitation, aussi le premier des cavaliers fit-il un léger écart et ralentit devant le soldat.
    Il s'agissait d'un homme d'âge mûr armé d'une arme de hast ressemblant à une sorte de bardiche, on lisait sur son visage qu'il était abonné aux champs de batailles. Il avait cependant commis l'erreur de monter une jeune jument peu habituée au combat, qui avait une fraction de seconde hésité à charger devant un homme armé. Comme quoi, le choix de sa monture est primordial pour un soldat.
    Seiran trancha les jarrets de la bête, qui s'affaissa avec un cri qui n'avait rien de naturel. Elle essaya de se relever, s'écrasa au sol avec un bruit sourd et de nouveaux cris. Le jeune animal frôlait l'hystérie, tentant tant bien que mal de se remettre debout. Il se débattait violemment, ses yeux fous refusant de voir l'évidence. Dans son malheur, il eut la chance de pouvoir se venger : trop occupé à esquiver les mouvements désordonnés du cheval à terre, Seiran ne vit pas que le cavalier tombé se relevait déjà.

    _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

    L'homme à la bardiche frappa pour tuer. L'ennemi qui avait brisé sa jument eut à peine le temps de dévier le coup qui aurai dû le décapiter, et la lame ne fit que lui déchirer l'épaule. Impossible pour Hoyk de porter une nouvelle attaque, lui aussi dût éviter de justesse un coup de sabot de sa propre monture. Autour des deux hommes, les combats semblaient s'organiser. Le vieux soldat jeta un bref regard à son équipe, vérifiant que nul ne fuyait. Puis, sans plus quitter son adversaire des yeux, il acheva la jument hystérique qui se débattait dans l'herbe se teintant doucement de rouge.
    Le terrain n'était pas idéal pour une charge de sept cavaliers, trop accidenté et étroit pour permettre un déploiement optimal. Les chevaux à terre n'arrangeaient rien, et empêchaient de créer une passage suffisant pour encercler l'ennemi. Hoyk s'en voulut d'avoir choisi cette formation, et surtout d'avoir emmené une majorité de bleus qui, pour certains, ne s'étaient jamais vraiment servi des armes qu'ils arboraient fièrement. Ceux d'en face n'avaient pas l'air vieux non plus, à y regarder de plus près. Et ils étaient trois. Le soldat se promit de ne pas les sous estimer, certes, mais la balance penchait en leur faveur. Largement.
    Sans plus penser à ses pronostics, Hoyk fit tournoyer sa bardiche d'un air mauvais et para un assaut de son adversaire. Il allait le massacrer. Ça ne pouvait pas se passer autrement.

    _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _


    Les lourds vêtements en cuir de Seiran lui avaient évité une fracture de la clavicule, et le soldat s'en tirait avec une large estafilade plus impressionnante que dangereuse. Une blessure qui ne nécessitait pas de soins immédiats, en tout cas. Mais le moral du jeune homme en prit un coup, et son impatience à la vue du combat se transforma en une concentration totale. Il n'avait plus le droit à l'erreur.
    Son adversaire était plus âgé que lui, mais cela ne signifiait pas plus lent ou moins puissant. La preuve, il para le premier assaut de Seiran avec une aisance que seule procure l'habitude des combats. Un ennemi à prendre au sérieux, donc. Mais l'adversaire parfait n'existait pas ; ce combattant avait forcément une faiblesse. Il laisserait une faille, tôt ou tard. Personne n'était capable de rester vigilant indéfiniment.
    Mais pourquoi attendre ?

    _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

    Hoyk frappa de nouveau, dans le vide. Il jura, mais ne perdit pas le calme olympien qui lui assurait victoire sur victoire depuis déjà des années. Il n'aimait pas précipiter un combat, mais ne pouvait pas faire durer celui-ci plus longtemps. Sans avoir besoin de regarder autour de lui, il sentit que quelque chose n'allait pas ; les trois combattants ennemis faisaient de la résistance.
    Le stone' frappa à nouveau, chaque coup révélant son habitude du maniement de la bardiche. Son arme, pas des plus appropriées dans un duel rapprochée, se montrait toutefois redoutable et mortelle dans ses mains expertes. De plus, elle le protégeait d'une avancée de son adversaire en le maintenant à une certaine distance sous peine d'être sévèrement touché. Celui-ci, muni d'un simple sabre, ne pouvait lui infliger aucune blessure sans s'approcher. Le combat serait peut être long du fait de l'agilité de son vis à vis, mais l'issue semblait tracée.
    Il fit pleuvoir les coups sur l'homme aux yeux gris qui lui faisait face, sans succès. Coriace, donc. Mais le temps pressait. Le cri d'agonie d'un de ses hommes donna à Hoyk l'énergie pour porter une attaque qui se voulait mortelle. Sa détermination, il la changea en une violence pure. Il devait achever cet étranger et prêter main forte à ses équipiers avant que la situation ne s'aggrave.
    Il ne voulait plus perdre d'hommes.
    Sa lame ne rencontra que du vide.

    _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

    Le coup qu'il attendait. Violent, précis, empli d'une puissance meurtrière. Et doté d'une amplitude très large afin de donner plus de force à la frappe. Juste comme il fallait.
    Seiran avait toujours fonctionné à l'instinct. Même après des heures d'entrainement, de consignes, d'ordres, il faisait toujours confiance à cette partie de lui qui lui soufflait les bonnes décisions lors d'un combat.
    Il s'avança au moment de l'attaque, et le temps sembla se figer. Seiran bloqua l'assaut, saisissant le manche de la bardiche de sa main gauche. Il s'assura une prise ferme, mais la violence du coup lui tira une grimace. Il ne perdit pas une seconde cependant ; profitant de l'immobilisation partielle de son adversaire, le jeune homme plongea sa lame dans le défaut de l'armure, au niveau de la gorge. L'action avait durée une poignée de secondes.

    _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

    Le sang jaillit de manière presque irréaliste, et Hoyk se rendit compte avec un temps de retard qu'il s'agissait du sien. Ses jambes se dérobèrent sous lui, et il s'effondra.
    Sa vie fuyait par le trou béant au niveau de sa jugulaire, ses forces l'abandonnaient à une vitesse sidérante. Il tenta de parler, de donner une dernière instruction à ses hommes. Il n'émit qu'un écœurant gargouillis. De toute façon, ses troupes ne le regardaient pas, occupées à lutter.
    L'homme aux yeux gris se pencha vers lui, essuya rapidement son arme dans l'herbe. Hoyk voulut lui jeter un regard haineux, pour le principe. Mais ses yeux se troublaient déjà et il ne ressentait nulle haine pour cet inconnu, qui avait tout simplement été meilleur.
    La prochaine fois, il éviterait les coups trop larges. Ça ne marchait pas.

    Se vidant de son sang sur le champ de bataille, Hoyk cherchait toujours le regard de ses subordonnés. Il avait toujours essayé de veiller sur eux, de prendre les bonnes décisions. Et aujourd'hui il mourait seul.
    Ou presque.
    Odias baissa les yeux juste à temps pour voir la vie quitter le regard de son oncle.

    _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ __ _ _ _ _

    Seiran chercha des yeux un nouvel adversaire, non sans avoir fait jouer son épaule blessée afin d'en vérifier l'état général. La douleur était supportable, bien qu'un peu handicapante. Ce vieux soldat s'était bien battu.
    Le jeune homme repéra Yukio aux prises avec un soldat à pied, mais l'affaire semblait bien partie en faveur du pallengadien. Naoki, de son côté, s'était lancé dans une attaque latérale et semblait se frayer un chemin vers eux. Difficile à affirmer cependant, car on ne le localisait que par le bruit du combat qu'il menait. Au moins, ils étaient tous deux en vie.
    Les cavaliers restant semblaient hésiter à descendre de leur monture, le terrain étant devenu un peu chaotique pour une charge à cheval. Seiran ne tarda pas à repérer le plus dangereux, en l'occurrence la plus dangereuse : une combattante, reconnaissable à la longue tresse qui battait dans son dos, qui semblait décider à rassembler les troupes de Stone' dans un assaut commun des plus dangereux pour les trois guerriers. En effet, la victoire était possible tant que les cavaliers demeuraient dispersés et un peu sonnés par la réplique fulgurante des pallengadiens.
    Sa cible était donc toute trouvée : cette guerrière au visage hautain, qui vociférait des ordres en descendant de son cheval. Mais le destin en décida autrement.

    Seiran se dirigeait vers sa nouvelle proie, songeant qu'il n'était pas très galant de se porter à la rencontre d'une dame lame au clair, lorsqu'il aperçut du mouvement à l'extrémité de son champ de vision. Il se retourna à demi, mais ne put esquiver le cavalier qui lui tombait dessus. Enfin, « tomber » n'est sans doute pas le terme approprié. De toute évidence, le stone' avait plus ou moins tenté de bondir sur son adversaire, ce qui se solda par une chute aussi pathétique qu'inefficace.
    Le combattant aux yeux gris immobilisa les mains de son adversaire, qui semblait hésiter entre l'étrangler et/ou le tuer à mains nues, et l'éloigna de lui d'un bon coup de pied dans l'estomac. Il se remit sur ses pieds, et dans le même élan, lança la riposte.
    Le Stone qui se tenait devant lui n'était pas plus âgé que Yukio ou Naoki. Il semblait même plus jeune, son visage constellé de taches de rousseurs ayant conservé des traits enfantins. Seiran cru voir ses yeux briller de larmes, et marqua une légère hésitation. Infime.
    Suffisante pour que le jeune soldat roux le charge avec un cri de guerre, ramassant la bardiche de son aîné décédé.

    _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

    Odias ne savait pas comment il allait s'y prendre.
    Mais il allait tuer l'assassin de son oncle, c'était une certitude.
    Il s'empara de l'arme du frère de son père, de l'homme qui avait veillé sur lui après la mort de ses parents. Hoyk lui avait tout appris ; les armes, les ordres, l'équitation, les valeurs qu'un homme se doit de défendre.
    A présent, ce même homme gisait sur le sol, saigné à blanc comme un animal.
    Il allait tuer son assassin, peu importait de quelle façon.
    Seule comptait la mort de l'ennemi, de cet ennemi en particulier.

    Le jeune soldat aperçut du coin l'œil un deuxième adversaire s'avancer, mais n'y prêta aucune attention. Il pouvait lutter contre un ennemi, pas deux. Il s'occuperait de l'autre après.

    Odias commit deux erreurs à cet instant. Il crut qu'il pouvait lutter d'égal à égal contre Seiran Kou.
    Et il tourna le dos à Yukio Nakemi.

    Un brusque mouvement derrière lui, un bruit atroce, une douleur inimaginable, et Odias s'effondra.
    Il tenta un instant de contenir le flot de sang qui s'échappait de son abdomen, perdit connaissance en réalisant qu'il s'agissait de ses organes.
    Puis il mourut.
    _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

    Seiran évita sans problème la charge du jeune combattant qui semblait déterminé à avoir sa peau sans toutefois en avoir les capacités. Cela l'attrista vaguement, mais il était soldat. Son boulot, c'était de tuer l'ennemi, même si celui-ci sortait à peine de l'adolescence et maniait les armes comme une mamie. Il était prêt à en découdre lorsqu'il aperçut Yukio qui s'avançait.
    Il ouvrit la bouche pour lui crier de retourner de son côté, qu'il n'avait pas besoin de son aide. Au lieu de ça, il regarda son équipier étriper froidement le gamin à la bardiche. Une telle violence le fit reculer d'un pas. Il avait déjà vu, déjà vécu suffisamment par temps de guerre pour goûter à ses atrocités. Pourtant, une telle démesure, surtout de la part de Yukio, le dérouta un bref instant.
    Il ne pouvait prétendre connaître son partenaire, mais pensait l'avoir cerné en le classant dans la catégorie « calme, réservé et professionnel ». Apparemment la classe « soldat à tendances psychopathes » lui allait aussi.

    - Retourne là-bas, Yukio.

    Sa voix s'était durcie. Seiran comprenait la violence des batailles, mais ne cautionnait pas le sadisme ou la cruauté gratuite. Son ton inflexible, sans doute pour la première fois de la journée, aurait suffi à renvoyer n'importe quel soldat à son poste sans protestation.
    Yukio leva vers lui des yeux déments, et se rua sur son supérieur dans un assaut empli d'une soif de sang terrifiante.

    « Surprise » n'est pas un mot suffisamment fort pour décrire le sentiment qui traversa Seiran lorsqu'il réalisa que c'était lui la cible de son équipier. Il n'avait vraiment pas besoin d'une mutinerie alors que l'issue de la bataille demeurait incertaine. Il n'aurait jamais pensé ça de Yukio, d'ailleurs. Comme quoi, les apparences étaient trompeuses.
    L'instinct de survie du soldat prit le dessus naturellement sur sa répugnance à blesser un allié, et la riposte ne se fit pas attendre. Pas question de se faire bouffer pour épargner son « compagnon ». Si Yu' voulait jouer à ça, il allait trouver en face de lui quelqu'un pour le remettre à sa place.
    Surtout concentré sur sa survie immédiate, Sei' mit un moment à réaliser que le jeune soldat n'était pas dans son état normal. Qu'il n'avait plus rien d'humain, qu'il n'était plus qu'un être bestial avide de mort et de souffrance. Un truc surnaturel, peut être. Un maléfice ou quelque chose dans ce goût là. Ça ne changeait pas rien au problème, mais c'était différent du point de vue de la compréhension de la chose ; penser que Yukio n'était pas nécessairement conscient de ses actes justifiait un peu sa conduite.
    L'hypothèse paranormale expliquait également les griffes. Enfin, les trucs, là. Car le jeune homme ne combattait pas arme à la main : il attaquait telle une bête, labourant et déchirant tout ce qui se trouvait à sa portée avec un sourire féroce. Dur de prévoir ce genre d'assauts. Difficile également de soutenir le rythme de ces attaques frénétiques et mortellement dangereuses tout en veillant à ne pas être pris à revers par les Stones' toujours décidés à éliminer les intrus.
    L'impatience de Yukio sembla monter d'un cran après quelques instants de lutte acharnée, lorsque le sabre de Seiran dessina une estafilade sanglante sur son bras, et il répliqua avec une fureur qui semblait s'intensifier de seconde en seconde. Les quelques cavaliers descendus de leur monture tentèrent de s'approcher, mais furent forcés de renoncer tant la violence du duel empêchait toute intervention. Ils ne semblèrent pas abandonner la partie, et se tenaient prêts à profiter de la moindre ouverture. Ou à accueillir le vainqueur comme il se devait (donc pas avec des banderoles de félicitations).

    Les deux combattants marquèrent un léger temps d'arrêt lorsqu’un soldat plus courageux que les autres (ou moins intelligent, question de point de vue) osa rompre le combat acharné qui s’était engagé.
    Seiran évita in extremis un coup de griffes qui lui aurait arraché l’artère fémorale, parvint à repousser son adversaire d’un coup de coude dans la tempe, et gagna le temps dont il avait besoin pour identifier le nouveau venu. Le doute n’était pas permis ; il s’agissait de Naoki. Un allié, donc, si du moins le blondinet n’avait pas décidé de retourner sa veste et de trucider tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un être vivant. Les choses s’arrangeaient, si le jeune homme venait lui prêter main forte. Car Yukio était du genre épuisant, comme adversaire. Et terriblement dangereux.
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MessageSujet: Re: [Naoki & Yukio]   [Naoki & Yukio] Icon_minitimeVen 18 Juin - 21:10

[HRP] Désolé les gars je descends d'un niveau la quantité, je savais pas trop quoi faire [HRP]


En deux coups rapide du plat de la lame, Naoki l'essuya du sang qui la tachait. Il jeta un coup d'oeil aux alentours, encore haletant mais toujours aux aguets.

Personne

C'était bien trop étrange... Il n'allait pas se plaindre que les ennemis ne viennent pas s'occuper de lui mais tout de même! Et cela voulait dire que ses compagnons devaient se trouver en mauvais posture. Il entendit les bruits d'un duel dans la direction ou devait se trouver Seiran. Pas de nouvelles de Yukio par contre, bien que son ami soit plus que capable de se débrouiller seul, Naoki commençait à se faire du souci. Il décida, faute de savoir ou se trouvait Yukio, de porter secours au leader de leur petit groupe.

Il s'approcha prudemment, Seiran n'était pas seul et le jeune homme n'était pas assez stupide pour gâcher un effet de surprise si l'occasion s'y prêtait. Il vit plusieurs ennemis l'épée au clair qui formaient une sorte de cercle autour du duel qu'il avait entendu. Il ne voyait pas qui se battait avec qui mais les soldats étaient trop nombreux pour qu'il puisse s'en occuper seul.
Il tressaillit. Un rugissement rauque teinté d'accents de bestialité s'éleva tandis qu'il se demandait encore comment profiter au maximum de sa position. Plus question d'attendre ni de la jouer fine. Yukio était dans le cercle, il n'y avait qu'une seule créature dans ce bois qui puisse pousser un cri pareille et Naoki aurait préféré qu'elle se tienne en place.

* Faut que j'aille dans ce p--ain de cercle, je sais pas si Seiran est dedans mais en tout cas ça craint! *

Il prit tout de même le temps de choisir sa cible avant de s'élancer. Probablement un brave type sans expérience, à la guerre on a rarement l'occasion d'acquérir de l'expérience quand on est négligeant et qu'on baisse sa garde.
Naoki s'approcha discrètement dans la mesure du possible, il prit ensuite une grande inspiration et bondit. Il n'aimait pas utiliser son don devant des témoins, il perdait l'effet de surprise qui avait fait plus d'une fois la différence, « Enfin, se dit-il, de tout de façon tous ces gars vont mourir d'ici peu, j'y veillerais ». Il avait donc bondi dans le dos de l'homme, évidemment, il était trop loin pour pouvoir le toucher. Il avait tout de même l'épée au clair dans la main droite, il tenait son épée à l'envers. C'est une prise défensive utilisée généralement avec des lames courtes, mais dans le cas de l'enchainement qu'il allait utiliser, c'était surtout meurtrier et rapide.
Prenant impulsion sur un plan fictif, Naoki repris une impulsion, il fit basculer son corps afin de mettre les pieds en avant, se tourna vers la droite et plia légèrement les genoux. Le voisin du malheureux eut le temps de se tourner vers lui et, de surprise, de crier en tentant de lui tirer le bras. Ce qui aurait pu le sauver s'il avait bénéficié de, disons cinq secondes de plus et si le soldat de Pall avait visé le bras.
Naoki entra en contact avec l'homme en le poussant entre les omoplates. Ayant bien plié ses genoux et avec l'élan dont il bénéficiait, il n'eut aucun mal à le faire basculer. Alors qu'il s'apprêtait à le plaquer au sol, Naoki ramena son bras droit qui tenait l'épée et lui enfonça dans le bas du dos. Les blessures au ventre sont souvent fatales en plus d'être parmi les plus douloureuses, de plus, dans le cas présent, Naoki avait rompu la colonne de son adversaire d'un coup sec. C'était une mort moche mais on ne lui avait pas laissé le loisir de mieux planifier la chose.
Quoiqu'il en soit, Naoki était maintenant le centre de l'attention générale, ce qui n'a rien de plaisant lorsque l'assistance se constitue essentiellement d'ennemis qui ont tiré leur épée et d'un homme à moitié animal qui n'a plus toute sa raison.
Il repris une prise normale sur son épée et se colla à Seiran. Leurs ennemis s'étaient tenu à peu près tranquille jusqu'à présent parce qu'il est toujours plus simple d'exécuter le vainqueur d'un duel que de combattre chaque duelliste. Mais l'arrivée de Naoki changeait la donne. Elle arrêtait le duel déjà ce qui est toujours une mauvaise nouvelle pour les charognards qui attendent les restes en salivant.
Il glissa rapidement à Seiran:

- Je m'occupe de Yukio, ça ira, il me fera pas de mal. Protège moi des ennemis si tu peut mais il va surtout falloir sortir de cet étau ou on va y passer.

Il l'avait tutoyé sans vraiment y penser, c'était impoli envers un supérieur bien sur, mais Seiran ne devait pas avoir tant d'années de plus que lui et là, gradé ou pas, ils étaient tout les deux dans le pétrin alors l'intérêt qu'il portait aux formules de politesses, déjà bas en temps normal, décroissait rapidement.
Bon, un bonne chose de faite déjà. Il jeta un œil inquiet sur Yukio, le seul qui n'avait pas perçu le changement de situation tant sa soif de sang l'aveuglait. Il avait légèrement caché la vérité en disant qu'il ne pouvait rien lui arriver, carrément menti même. Naoki pouvait le calmer, c'était vrai mais ça n'était absolument pas instantané et tant que la bête contrôlait le corps, le blondinet n'était qu'une proie de plus. Au moins il avait déjà eu affaire à cette situation. Ce qui, bien sur, ne le rassurait pas du tout puisqu'il manquait de mourir à chaque fois que ça arrivait mais il faut bien inventer des points positifs quand on arrive pas à en trouver.

- Yuk' c'est moi! Tu va pas m'attaquer quand même!!

Naoki ne croyait pas un seul instant à ses paroles, et il avait bien raison puisque qu'il eut à peine le temps d'esquiver la griffe qui fendit l'air pour le traverser.

- Allez, reviens vieux, je t'ai déjà dit que ça t'allais pas du tout les favoris!

Encore des bêtises mais ça n'avait pas d'importance, il fallait seulement que Yukio l'entende et reprenne le dessus. Enfin il n'avait pas tout à fait tort, lorsque la bête s'éveillait, en plus des griffes qui lui poussait, Yukio se dotait d'une pilosité insoupçonné. Le visage se transformait aussi, enfin... Naoki n'arrivait pas à mettre le dos dessus mais on aurait dit comme l'expression d'un loup. D'un loup en colère même.
Il était dos à dos avec Seiran pour ne pas se faire attaquer pas les stonefolmiens qui étaient devenu menaçants. Une bonne idée ça se mettre dos à dos, seulement, lorsque Yukio le chargeât, Naoki perçut une petite faille dans la stratégie. Le plus simple pour éviter de mourir lorsqu'une bête vous charge avec l'intention de vous tuer, c'est sans doute d'esquiver. Une bête ne fait pas de feintes, de bottes ou de subtilités, une bête charge et ce qui se trouve devant elle ne le reste pas longtemps. Évidemment, lorsqu'on a quelqu'un de dos derrière, soit, ça devient plus délicat d'esquiver.
Naoki s'en rendit compte avec horreur, il mit le plat de sa lame en opposition pour bloquer les griffes meurtrières. Mais malgré qu'il soit fort, plus fort que la plupart des hommes, il ne put bloquer la charge de la bête. Il fut éjecté en arrière et sentit qu'il entrainait avec lui non seulement Seiran mais aussi un ennemi qui lui faisait face.

Naoki espéra juste que lors du choc brusque entre les deux, le leader ne s'étaient pas fait embroché malencontreusement.

Il ne perdit pas de temps à verifier l'état de santé de son compagnon et se jeta furieusement contre Yukio. Il se jeta les pieds en avant et ainsi, rabattit les coudes derrière le tronc, pour l'empêcher de griffer. A bout de bras, il bloqua les épaules de la bête. Sitôt qu'elle s'aperçut de sa présence, elle tenta de le mordre mais Naoki ne relâcha pas sa prise.

Bien sur dans une telle posture, n'importe qui tomberait lamentablement au sol et irait satisfaire l'appétit vorace du monstre. Mais pouvoir marcher et prendre appui sur l'air est une commodité qui lui évita ce genre de désagrément.

Yukio reprend toi tout de suite, on a pas le temps pour tes bêtises!

Il ne l'entendait pas et claqua des mâchoires un peu trop près du visage du jeune soldat. L'haleine fétide l'étourdit un moment mais il se rappela les perspectives d'avenir à court terme s'il lâchait prise et ce spectacle peu réjouissant lui donna la détermination nécessaire à continuer la lutte avec cet animal imposant.

L'instinct de la bête ne lui donnait qu'un commandement:

TUE!



Naoki pour sa part, n'avait plus qu'une pensée:

SURVIS!
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MessageSujet: Re: [Naoki & Yukio]   [Naoki & Yukio] Icon_minitimeJeu 1 Juil - 0:58

Appel du sang, du sanglot des longs et âpres mortelles incertitudes incendiées incendie de l’âme amochée recherche du temps qui s’écoule, couleuvre de lave et vole l’éther éternel.
(ça, c’est fait / ceux qui comprennent pas c’est normal)

Plus rien n’importait vraiment tant qu’il perçait de la chair et sentait du sang encore chaud s’écouler sur l’épiderme le long de ses doigts. Il n’était plus lui-même, c’était certain. A vrai dire, il n’était plus personne. Lorsqu’un humain perd sa raison, seule chose qui le différencie vraiment de l’animal sauvage, il devient à son tour de ces êtres insensés. Mais ils n’entrent pourtant pas dans la catégorie des prédateurs guidés par leur instinct de survie, non, car le coût de leur propre vie se dissimule sous un flot de rage aliénée. Que se passe-t-il alors dans l’esprit assombri qui n’aspire qu’à la mort ? La folie meurtrière est quelque chose de dur à expliquer, surtout lorsqu’elle naît de l’impensable. Et la source de la démence qui s’était alors emparée de Yukio était tout sauf concevable. Comment peut-on imaginer qu’un homme de nature calme et effacée décide tout à coup de laisser place à un violent sanguinaire ? Mais là se pose un autre problème : Yu, lui, n’en avait pas le choix. Le danger était le réactif de la mystérieuse chimie qui l’amenait, qu’il le veuille ou non, à ce stade de cruauté démoniaque. Bien évidement, il était pratique de se mettre en mode mixeur à charcuterie pour éliminer tous les obstacles potentiels autour de lui, mais lorsque parmi ces trouble-fêtes se cachaient des êtres qu’il n’était pas censé tuer, l’affaire devenait plus complexe. C’est sûr que se retrouver avec les tripes de ses comparses sur son T-shirt à son réveil, ce n’est pas vraiment l’idéal.

Heureusement pour lui, Seiran n’était pas du genre à se laisser faire. Oh, d’après l’écarquillement de ses yeux à l’assaut inattendu de Yu il était surpris, bien sûr, qui ne l’aurait pas été à sa place ? Cependant il reprit très vite ses esprits et ne se laissa plus démonter par la suite. Un guerrier digne de ce nom ne doit jamais flancher, même si son adversaire se trouve être sa propre fille ou un gars qu’il ne connaît que de vue et comme quelqu’un de plutôt sage. Seiran était de ceux là, privilégiant le moment présent s’il lui fallait se défendre au lieu de se poser des tas de questions. L’hésitation n’a pas sa place sur le champ de bataille. De toute façon il était évident que Yukio avait perdu le contrôle et, même s’il n’était pas prévenu, Sei n’avait pas eu du mal à se rendre compte de son changement physique. La métamorphose n’était pas aussi nette que dans les livres pour enfants, avec la face qui s’étire et les os qui se modifient, mais il suffisait de l’observer plus d’une seconde pour lui trouver un aspect animal.

Le début du combat fut acharné, tant la bête était vorace et l’homme refusait de mourir ainsi. Crocs et griffes frappaient en un chaos incessant mais une épée maniée avec maîtrise repoussait ces attaques frénétiques. Yukio n’était plus que fureur et fusillait son opposant d’un regard qui n’avait plus rien d’humain. La pluie acérée se troubla un instant lorsqu’à sa blessure à l’épaule s’ajouta une entaille à son bras. Le feu de sa colère n’en fut que redoublé, comme si une nouvelle bûche de bois sec venait d’être ajouté dans l’âtre de sa haine. La fumée était d’ailleurs trop opaque pour qu’il se rende compte du cercle qui se formait peu à peu autour d’eux. On attendait patiemment que l’un d’eux s’écroule pour faire connaître le même sort à l’autre, cette immobilité n’était que provisoire. Mais soudain il semblait que quelque chose avait changé dans la donne car ils firent mine de resserrer les rangs. Effectivement un nouveau camarade s’était joint à eux, mais pas pour jouer aux échecs. D’ailleurs l’un de stonefolmien paya le prix cher pour avoir eu la malchance de se trouver sur son chemin.

C’était Naoki, évidement. Qui d’autre aurait eu le cran de se jeter dans la gueule du loup –dans une situation pareille, c’est presque au sens propre- et au centre d’une formation de soldats impatients ? Surtout que la première arme qu’il utilisa contre Yukio n’était autre que… la parole. Et il ne cherchait même pas à l’intimider, ni même lui donner des ordres, non, il se contentait de s’adresser à "lui" d’un ton léger, osant même blaguer sur son étrange apparence. Toute personne atterrie là par hasard aurait presque pu trouver ce spectacle comique, où triste si elle éprouverait de la pitié pour la jeune future victime de la bestiole en furie. Monstre sans chaînes qu’il tentait vainement d’amadouer à l’aide de sa simple voix. D’ailleurs ils ne manquaient pas de spectateurs et certains émirent des petits ricanements significatifs. Profitez bien les gars, c’est sûrement le dernier rire de votre courte vie…

- Tu vas pas m'attaquer quand même!!

Mauvaise pioche, Nao. Non seulement Yu’ ne comprenait pas le sens de ses mots mais en plus il ne l’écoutait pas. Les vaines tentatives de son camarade pour éveiller l’humain qui sommeillait en lui se transformaient en bourdonnement agaçant à ses oreilles et ne faisait qu’attiser sa colère. Aussi, il n’eut pour seule réponse qu’un assaut, tout de même attendu, et l’esquiva juste à temps pour pouvoir poursuivre son monologue. Yukio recula pour mieux prendre son élan, un rictus malsain définitivement accroché à ses lèvres ensanglantées. Sa victime était droit devant, pourquoi s’embêter à réfléchir ? De toute façon penser avant d’agir était un principe qui lui passait au-dessus de la tête, loin au-dessus. Sentir de la chair fraîche était une indication suffisante pour le jeter en avant et qu’il se batte comme un forcené pour arriver à ses fins. Et là, pas de doute, le blond qui lui faisait face n’était fais ni en terre ni en roc. Le liquide écarlate qui s’écoulait de ses rares blessures en témoignait. Oublié l’autre soldat qu’il tentait d’étriper une minute auparavant. Peut-être que cette nouvelle proie serait moins hargneuse, de toute façon.

Il s’élança d’un bond puissant. Cette transformation permettait entre autre un étonnant développement de ses capacités physiques, en échange d’une réflexion quasiment anéantie. L’once d’intelligence restante lui permettait tout juste de fuir un minimum les coups et de ne pas se jeter littéralement sur grands pics à brochette qui se présentaient à lui. Yu’ atterrit brutalement sur son ennemi qui eut le temps de parer le coup grâce à sa large lame mais fut projeté vers un autre stonien avec Seiran sous la violence du choc. Nao’ repartit à l’attaque dès qu’il fut sur ses pieds mais sans vraiment miser sur la force brute cette fois. Il prit soin d’entraver les bras Yukio qui, ainsi moins libre de ses mouvements, perdait la quasi-totalité de ses chances de vaincre. Seulement voilà, il restait ses crocs, et sa force était aussi une grande alliée dans un corps à corps. Cependant son adversaire aussi était costaud et il dut se débattre comme un halluciné pour se libérer. Cela coûta une vilaine morsure au bras de son adversaire, infligée avec brutalité lorsque la bête arriva finalement à retrouver sa liberté. Mais de son côté, Yu’ accueillit une côte cassée, ou presque, à son palmarès de blessures, soigneusement reçue lorsque son opposant se détacha de ses crocs avides. Il bondit en arrière à la suite de cette fulgurante réplique et grogna rageusement, observant son adversaire décidément plus débrouillard que prévu.

- Yukio, on n’a vraiment pas le temps pour tes bêtises !

Il releva soudainement la tête. Qui venait de parler ? Son regard se posa sur cette personne, sans comprendre. Les ennemis s’étaient un peu reculés, étonnés par la sauvagerie du combat ou attendant simplement la fin du duel. Plus loin, Seiran finissait de faire la peau au second soldat qui avait osé s’avancer. Il le décapita finalement d’un adroit coup d’épée et se tourna vivement vers la scène. Yukio s’était totalement immobilisé. Il respirait fort, les poings serrés et courbé en avant comme prêt à bondir à nouveau. Seulement voilà : il n’en avait plus du tout l’intention. Toute son attention était fixée sur Naoki, qu’il semblait détailler du regard. Pendant cette absence de panique, les quelques stoniens restants commencèrent à se mouvoir. Lentement, sûrement, ils profitèrent de leur place au second plan pour s’avancer discrètement vers leurs ennemis figés.

Une lance fusa vers Yukio. Celui-ci fit volte-face et se glissa à la dernière seconde sous le projectile, légèrement titubant. Le voile de noirceur obturant son esprit s’était déchiré avec un crissement assourdissant à ses oreilles, et sa raison s’imposait à nouveau. L’aveuglante réalité le fit cligner des yeux avec lenteur, comme s’il s’éveillait d’un long sommeil. Pour Yukio ce n’était en effet qu’un instant de nuit sans plus de désagréments que l’horreur qu’il découvrait au réveil. Heureusement que ce réveil était d’ailleurs, et cela grâce à Naoki. Car malgré tout, sa mémoire avait gardé une place infime durant ce rêve sanglant et l’avait alerté à la vue de cette personne qu’il connaissait si bien. Souvenirs entraînant le reste, son humanité avait dévalé en lui pour le tirer des ténèbres écarlates.

Le retour au présent fut rude, mais il lui fallut très vite reprendre ses esprits pour faire face au groupe de Stoniens sauvages qui, dans un superbe ensemble, décidèrent que c’était le moment rêvé pour intervenir. Yukio se tint prêt, ignorant ses blessures qui n’étaient après tout que le lot de tout combattant. Non, le réel problème était autre part : tuer des gens armés à mains nues n’était pas compris dans ses talents spéciaux, lorsqu’il était lui-même j’entend. Son réflexe en voyant l’adversaire le plus proche accélérer le pas fut donc de reculer en cherchant son arme des yeux. Il était tout simplement incapable de se rappeler où il l’avait mise. Pourtant on aurait pu retracer son parcours sans soucis : il suffisait de suivre le chemin de corps démembrés et de chairs en lambeaux. Une grimace significative marqua son visage tant le dégoût de lui-même fut intense à cette vision. Il avait encore fais des ravages. Son regard se releva soudain, agité, à la recherche de quelque chose qu’il savait déjà, mais l’angoisse était telle qu’il avait besoin de revoir la preuve de cette certitude pour se calmer. Naoki et Seiran se tenaient non loin, tendus, prêts à se défendre becs et ongles. Sains et saufs.

Pas le temps de soupirer de soulagement : l’homme agacé que Yu’ cherche à éviter le combat se jeta sur lui avec un grognement rauque. Ce n’était pas vraiment intelligent de sa part, vu qu’il était muni d’une longue hallebarde et que son efficacité à une telle proximité était à revoir. Le pallien se libéra de la poigne qui le tenait à présent contre un arbre et s’agrippa au manche de l’arme d’hast. D’un geste rude il arracha l’objet à son possesseur, façon barbare de l’obliger à lâcher prise sous peine de se retrouver avec les deux poignets cassés. Un nouveau bond en arrière et le voilà apte à embrocher le soldat sans plus de cérémonies. Mais cela se passa autrement… En effet, ce n’était pas un duel et celui qui lui faisait face ne manquait pas d’alliés, dans les parages. Yukio sentit en effet quelque chose attraper sa cheville, au moment de charger. Il tenta de s’en débarrasser en secouant la jambe mais cela s’accrochait à lui comme un poulpe à son rocher. Il finit par s’inquiéter de la nature du phénomène et se rendit compte avec horreur que c’était un humain –défiguré, certes, mais humain quand même-, rampant à cause d’un pied sectionné, qui tentait de le déstabiliser dans un dernier élan d’héroïsme. Son visage arraché par ce qui était certainement des griffes figea Yu’ un instant. Trop longtemps.

Le gaillard qu’il s’apprêtait à achever abattit son poing vers l’épaule du jeune homme qui voulut se décaler par un réflexe sauveur… et se ramassa le nez dans l’herbe à cause des mains qui lui enserraient le pied. Assommé et rageur, il visa l’estropié de sa hallebarde et l’immobilisa pour de bon. Roulant sur le côté pour esquiver un violent coup de pieds, il parvint à se dégager des doigts du nouveau cadavre et à se remettre maladroitement debout en s’appuyant sur le bâton de son arme. Hagard, il ne vit pas venir le coup d’un colosse sur sa droite. Seulement le poing n’alla pas s’écraser sur son visage comme prévu, mais à terre. Un mètre plus haut, le bras mutilé se figea dans un soubresaut douloureux. Yu’ ne put empêcher sa bouche de se déformer en un rictus cruel, puis il repartit au combat. En effet, lui aussi avait des alliés, et pas des moindres… En espérant que Seiran le compte encore dans cette catégorie.

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Seiran Kou
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MessageSujet: Re: [Naoki & Yukio]   [Naoki & Yukio] Icon_minitimeLun 19 Juil - 17:57

    La meilleure solution, c'est de traiter les problèmes un à un. Rien ne sert de se casser la tête pour tout arranger immédiatement, mieux vaut parer au plus important, puis passer à la suite jusqu'à ce que la situation s'améliore.
    Puisque le problème « Yukio » était passé aux mains de Naoki, le suivant était de tuer tous les autres. Ou du moins, empêcher que les soldats qui s'étaient rassemblés autour d'eux tels des hyènes avides n'aient la chance de leur faire la peau.

    Seiran balaya du regard le cercle que formaient les Stoniens. Ces derniers n'étaient plus très nombreux, mais constituaient une menace bien réelle. A ne sous estimer sous aucun prétexte. Le soldat se plaça dos à Naoki, de façon à éviter d'être frappé par une attaque provenant d'un angle mort. Ainsi, il était idéalement placé pour se défendre ; du moins, ce fut sa première pensée.
    Le destin voulut qu'il se retrouve face à la guerrière qu'il avait précédemment repérée comme étant un élément dangereux. En effet, impossible de ne pas considérer cette femme comme un ennemi. Elle se déplaçait avec une grâce mortelle qui contrastait avec les mouvements presque patauds de certains de ses alliés, jetait sur le champ de bataille un regard dénué de pitié et tenait d'une main sûre une large épée dont le poids devait pourtant être conséquent. Un adversaire de taille, c'était certain. Et une preuve, une fois de plus, que le machisme n'avait pas sa place durant les combats.
    Durant un instant, Pallien et Stoniens se dévisagèrent sans esquisser le moindre geste. Seiran refusait de se retourner, même brièvement, pour voir où en était le duel entre ses équipiers. Pratiquement contre Naoki, il entendait sans mal son monologue. Mais Yukio, lui, ne semblait pas y prêter beaucoup d'attention : il semblait imperméable à la voix pressante de son ami, son esprit verrouillé refusant d'entendre raison.
    « Je m'occupe de Yukio, ça ira, il me fera pas de mal »
    Sei y avait cru, bien entendu. Après tout, pourquoi pas ? Ses deux subordonnés avaient sûrement un secret, un lien. Plus que de l'amitié, quelque chose d'autre pouvait les lier ; alors après tout, pourquoi Nao ne pourrait-il pas expliquer gentiment à son camarade que le moment n'était plus à jouer les psychopathes ? Mais la réalité semblait bien différente : Yukio n'hésitait pas à s'en prendre au jeune soldat blond. Même sans voir la scène, Seiran sentait bien que les choses s'envenimaient dans son dos. Et ça n'avait rien de rassurant.
    Naoki lui avait menti, la situation était loin d'être sous contrôle.

    La jeune femme passa à l'action avec une vitesse sidérante. Elle frappa tel un serpent, d'un geste précis et déterminé. Seiran para l'attaque in extremis ; le soldat, pourtant concentré sur son combat, ne s'attendait pas à voir cette demoiselle faire le premier pas de cette manière. La combattante rompit l'assaut d'un léger bond en arrière, apparemment déçue de l'échec de ce premier assaut. Cette action eut cependant un effet bénéfique sur ses camarades ; ils s'enhardirent malgré la crainte que leur inspirait la folie meurtrière de Yukio. La tension grimpa d'un cran.
    Seiran raffermit sa prise sur son sabre ; il était temps de rappeler à ces Stoniens à qui ils avaient affaire.

    Le soldat esquissait un pas en avant, prêt à frapper, lorsqu'il sentit qu'il perdait l'équilibre. Naoki avait dû encaisser un choc violent, et leur position « stratégique » leur faisait défaut. Complètement pris de court, Seiran fut incapable d'adapter ses appuis et s'écrasa sur son adversaire.
    Chance pour lui, cette-dernière fut aussi prise au dépourvu que lui par la suite des événements et ne put profiter du déséquilibre passager de son ennemi. [comme quoi, même avec deux en chance, on peut réussir dans la vie]. Pendant une brève seconde, on put donc observer un Seiran interloqué à demi couché sur une Stonienne fulminant de colère. Mais le ridicule n'ayant pas sa place sur le champ de batailles, le ton de la scène ne resta pas léger très longtemps. La belle décocha une belle droite à son agresseur, qu'elle compléta d'un bon coup de genou dans l'estomac. Un à zéro, supériorité féminine écrasante dans ce premier round.
    Souffle coupé et lèvre éclatée, Sei ne put que reculer d'un pas chancelant, et jeta un regard noir à Naoki. Son équipier était déjà reparti à l'assaut, plus déterminé que jamais à ramener Yukio à la raison, l'air de rien. Rien de plus naturel, au fond ; que Nao se retourne pour s'inquiéter de sa santé aurait été à la fois ridicule et stupide. Rechignant à reprendre leur position dos-à-dos vu ce que ça donnait comme résultat, il décida de terminer son combat avant de penser à autre chose.
    Chaque problème en son temps, j'vous ai dit.

    Le duel fut aussi violent que bref ; alors que la lame de la guerrière fusait latéralement, Seiran ne chercha pas à l'éviter et préféra en profiter pour frapper à son tour, mortellement. Touché au flanc, le Pallien recula avec un juron. Fort heureusement pour lui, son adversaire n'avait pu terminé son coup en éventrant le soldat. Sa tête avait roulé à quelques mètres de son corps, simple tronc secoué de soubresaut.
    Du côté de Naoki et Yukio, ça semblait s'améliorer. La folie du jeune soldat semblait s'être estompée, comme balayée par l'obstination de son ami. Cependant la bataille ne leur offrit pas de temps à consacrer à d'éventuelles réjouissances, et bientôt les deux Palliens durent de nouveau faire couler le sang. Les ennemis se faisaient rares, et Seiran se rendit compte qu'ils étaient venus à bout des sept cavaliers. Enfin presque ; ses équipiers terminaient le boulot non loin de là. Parcourant du regard le carnage qui s'étendait sous ses yeux, le jeune homme ne vit personne à achever. Ç'avait été une véritable tuerie, et ils avaient survécu. De vrais gros killers, ces Warriors Hurlants Cool

    Sei jeta un vague coup d'œil au sang qui imbibait déjà ses vêtements de cuirs. Il était temps que la bataille cesse, mine de rien. Ses compagnons, bien qu'un peu cabossés, avaient l'air capables de battre en retraite rapidement. Rester sur place n'avancerait en rien leurs affaires, bien au contraire : c'était une mission de reconnaissance, pas une annihilation de la base ennemie. Le mieux à faire pour eux était de profiter de leur chance et de rentrer faire leur rapport. De toute façon, leur nombre était très insuffisant pour espérer l'emporter sur un campement entier. Trois hommes ne peuvent gagner une guerre, aussi valeureux soient-ils.
    Seiran pansait sommairement sa plaie histoire d'éviter de se vider de son sang sur le chemin lorsqu'une vague agitation dans un buisson attira son attention. Un rebelle planqué ? Le soldat eut à peine le temps de reprendre son arme en main que déjà un nouvel adversaire se ruait sur lui.
    Suivi d'un deuxième. Puis d'un troisième.
    Comment autant d'ennemis pouvaient-ils se planquer si proches d'eux ? C'était impensable. Conscient que sa survie résidait dans le groupe, Sei battit en retraite vers ses équipiers. Ce n'est qu'avec ce recul qu'il réalisa que ces adversaires étaient strictement identiques.
    Même visage, même allure, même regard. Mêmes armes.
    Des........quintuplés ? Ou sextuplés ou...... Non, c'était irréaliste. Ce n'est que lorsque Yukio abattit l'un des nouveaux arrivants d'un revers implacable que l'évidence s'imposa. Au lieu de s'effondrer sur le sol, le Stonien partit tout bonnement en fumée.
    Il y avait de la magie là-dessous, c'était obligé. Pouvoir de décuplement, sans doute. Le genre de truc qui facilite pas la tache.

    - Ce sont des clones.

    Bien entendu, il devait encore être le dernier à avoir compris. Mais bon, mieux valait être certain que ses deux équipiers avaient compris toute l'étendue de leur nouveau problème.




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