Plus de places ...

Akane pénétra dans le bâtiment, découvrant une salle qui semblait faire office de "séjour" avec tables et chaises où étaient servies des boissons chaudes pour qui veut. Sur le côté, un comptoir abritait un homme joufflu qui regardait avec satisfaction le succès de l'ambiance conviviale souhaitée. La jeune fille s'approcha et l'interpella :

- Excusez-moi, je souhaiterais une chambre, la moins chère que vous ayez. Pour cette nuit, et peut-être demain aussi ... Pour toute la semaine s'il vous plaît.

Elle avait quelques recherches à faire qui prendraient sans doute un peu de temps ... L'aubergiste se rendit dans l'arrière boutique et revint, perplexe.

- C'est que ... Nos services sont très demandés en ce moment, dit le tenancier.

- Vous n'avez plus de places ?

- C'est cela ...

Akane réfléchit un petit instant. Elle pouvait toujours trouver une autre auberge après tout. L'ennui étant qu'elle préférait ne pas perdre de temps pour pouvoir s'exécuter aux première heures du jour.
L'homme sortit un recueil d'un tiroir et en examina le contenu. Le livre recelait sans doute les dates de réservations des clients, le visage du patron s'éclaircit et il mit le doigt sur un nom en se rapprochant, comme pour mieux lire tout en rajustant de petites lunettes rondes. Puis il se redressa et adressa à sa cliente un sourire triomphant. Il remit le volume à sa place et dit en souriant de toutes ses dents :

- Si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre.

Ils montèrent à l'étage, bordant le palier. L'aubergiste ouvrit une porte, y entra sans sa toute nouvelle cliente, la laissant patienter. Il revient très vite et soumit ses explications les plus claires : Les précédents preneurs n'avaient pas encore pliés bagages et la jeune fille devrait donc attendre un peu. Ils s'introduisirent dans un autre couloir et l'hotelier la laissa devant une porte en lui laissant pour recommandations :

- Je reviens vous chercher lorsque que tout ceci sera terminé, alors ne dépliez pas bagages vous devriez les refaire.

Il ne semblait par avoir noté que la jouvencelle ne portait pas de bagages et que ce point ne risquait pas de poser de problèmes. Elle poussa la porte.

Après un long périple, sans l’objet de ses convoitises, Akira rentrait bredouille dans son royaume natal. Il y avait un peu de tristesse et d’énervement dans ses grands yeux gris. Celle d’avoir faillit à sa tâche. Mais surtout d’avoir du laisser sa petite puce à son sort, Matsuri. Son cœur était touché, et c’était une blessure difficile à guérir. Il ne pouvait s’empêcher de penser à elle, et à cette nuit qu’il avait passé en sa compagnie. Son départ fut trop rapide. Et la pauvre fille devait se faire méchamment sermonner à, ce moment même. Et par sa faute en plus. En tous cas, il se devait de rester sur ses gardes. Il devait être très recherché maintenant par les hommes de l’ombre de Stonefolm.

Bref, notre héros arriva maintenant sur les terres de Myridia. Son périple le mit sur le chemin d’une auberge. La fatigue se faisait sentir. Il se fatiguait vraiment très rapidement maintenant. Son endurance se faiblissait de jours en jours. Un rapport avec ses récentes découvertes ? Il y pensait, mais pas trop. En tous cas, il entra rapidement dans cette conviviale auberge, tête baissé, pour ne pas se faire reconnaître par le public, un peu trop encombrant dans les environs. Il se posta devant le tenancier qui semblait, vu son expression, trouver le paladin très bizarre.

- Bonjour monsieur, je désirerais une chambre pour ce soir… La route à été longue. Il parlait doucement, d'un ton mystérieux tout en ne montrant toujours pas son visage, ce qui lui donnait une allure de bandit.

-Heu…Ahem , Veuillez m’excuser mais nous n’avons… Heu plus rien de libre pour vous.

Akira s’approcha de l’homme et leva la tête, le regardant droit dans les yeux.

- Oh ! Monsieur Taïki veuillez m’excusez ! oui, oui ! C’est un honneur de vous recevoir, venez j’ai une chambre à vous proposez ! Excuser moi, oh mon dieu quel sot je fais…. Je, je suis impardonnable! Oh la la…

-Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas grave ! dit-il avec un grand sourire.

Il avait de la chance. Il avait la réputation d’être un héro moderne dans les zones neutres pour ses qualités et ses capacités au combat. Par contre, il avait de la chance de ne pas être plutôt perçu comme un assassin sans cœur. Apparemment, il sera très bien accueilli par ici. L’homme lui fit faire un petit parcourt et l’emmena dans l’une de ses plus belle chambre. Dans un certains couloir.

- Ce n’est pas le luxe comme ce que vous avez a Pallengad mais c’est au moins ce que je peux vous proposer…

- Ce n’est pas très grave. Ca me va grandement, ne vous inquiétez pas.

Il entra et l’homme le laissa la, à ses occupations. Il se coucha sur le lit à réfléchir sans penser qu’il serait déranger quelques heures plus tard, une jeune fille entra. Qui était-ce ?

Akane resta sur le seuil de la porte en apercevant un jeune homme allongé sur son lit. Elle se plia en deux en proférant des excuses :

- Excusez moi, je ne fais que passer. En vérité ma chambre est occupée pour un petit peu de temps et l'aubergiste m'a mené ici ... J'ignore pourquoi en vérité. Pardonnez mon arrivée soudaine en tout cas.

Sans attendre d'autorisation, elle se redressa. Pourquoi l'amener dans une autre chambre pour la faire patienter ? En voilà un étrange traitement de la clientèle ...
Enfin, maintenant qu'elle était là autant rester et attendre. La jeune fille jeta un bref coup d'oeil à la pièce.
Un lit, une table de nuit posté à ses côtés surmontée d'un chandelier, à l’opposé de la chambre, un secrétaire en bois sombre ainsi qu'un écritoire en merisier dont le rabat était ouvert, laissant paraître un encrier, une plume et des feuilles blanches vierges. Non loin, une armoire du même bois surmontait le reste avec fierté, faisant face à la grande fenêtre donnant sur le balcon d’une chambre voisine et bordée de rideaux d'une fine toile pourpre doublée d'une étoffe d'une même teinte. Le tout, fraîchement assaisonné de diverses tableaux de petites tailles. Au moins, le personnel s’était appliqué sur le mobilier … Par une porte entrebâillée, on devinait une salle de bain où on retrouvait l’habituel, une baignoire, une glace et une bassine d’eau chaude destinée à une toilette plus brève, généralement la toilette du matin, et sans doute un lieu d’aisance. Tout cela noyé dans le bois clair et lumineux couvrant les murs ainsi que le plafond, un ensemble tout à fait satisfaisant. Mais Akane songea que rien ne valait les auberges de Pallengad à l'esthétisme toujours très poussé et au luxe presque usuel. Une chambre de ce prix aurait sans doute contenu une petite bibliothèque, un lustre de taille moyenne, la fenêtre aurait été tournée vers l'Est, les rideaux seraient composés d'une soierie plus raffinée, plus chère, on y aurait trouvé une horloge et la salle de bain ne serait pas limité au nécessaire ...
Elle se tourna une nouvelle fois vers l'homme et demanda poliment :

- Puis-je entrer ?

Elle attendit patiemment une réponse, l'hôtelier lui avait clairement fait comprendre que son attente ne durerait pas que quelques minutes. Elle espérait donc que l'autre saurait se montrer compréhensif et accueillant. Sinon, tant pis, elle attendrait dans le couloir.

[Comme tu peux le voir je me suis bien amusée à faire le tour du mobilier xD]

[Ah oui, t’inquiète pas, j’ai bien vu ça xD]

L’homme se releva surpris. Il se retrouvait maintenant en position assise sur le lit sur lequel il était couché. Ce n’était rien qu’une toute jeune demoiselle. Elle avait l’air inoffensive à première vu avec ses de grands yeux verts. De la même couleur que ces cheveux d’ailleurs. Elle était là comme sa, comme si elle attendait quelque chose, quelque peu gêné de rentrer dans la chambre d’un inconnu. Akira fit un visage un peu étonné. Il ne comprenait pas.

- Eh bien… C’est un peu spécial, je ne m’attendais pas à avoir de la visite.

Le jeune homme se releva et s’épousseta dans le but d’être assez présentable devant une femme. Le regard de la jeune fille scrutait toute la salle de son regard, à la recherche de n’importe qu’elle chose. Elle regardait autour d’elle un peu comme le comportement des espions de Pallengad, celui de ne rien rater. Enfin bon il ne fallait pas s’inquiété, ça pouvait très bien être un reflex chez cette personne de s’inquiéter de ce qui l’entoure. En vérité, il ne voulait pas vraiment de compagnie, il voulait vraiment rester seul ce soir, pour réfléchir. Mais le destin voulait tout autre chose. D’ailleurs, malgré l’innocence que lui inspirait cette personne, il ne la sentait pas, un réel mauvais pressentiment qui l’hantait. Il secoua la tête et s’enleva toute ces mauvaises idées dans la tête. Il lui sourit, un sourire hypocrite mais qui semblait très réel. La célébrité lui avait permit de savoir travailler son sourire.

- Bien sur, entre il n’y a pas de problème.

Il lui attrapa se dirigea vers elle et posa sa main gauche sur la taille de la demoiselle pendant qu’avec l’autre, il lui montra le chemin à prendre avec son autre main. Il se dirigea ensuite vers la porte et la referma derrière elle. Il se re-retourna vers la demoiselle et la regarda d’un peu plus près. Elle semblait tellement gentille, mais le courant ne passait pas encore pour le moment. Quelques choses de mauvais, quelque part. D’ailleurs, c’était anormal qu’elle ne l’avait pas encore reconnu. Seul les habitants des forêts ou encore qui vivent loin des grandes villes ne le connaissait « peut être » pas, et son style ne semblait pas venir de la forêt. Stonefolm? C’était bien possible. Akira fronçait légèrement les sourcils, ce n’était que des doutes il n’en était pas sur. D’ailleurs la demoiselle qui venait d’entrer ne semblait toujours pas le connaître. Tous les blufs lui étaient possible. Il souriait en coin maintenant, sachant que c’était lui le maitre du jeu. Il se plaqua contre la porte, et se mit en mode charmeur. Il ne voulait pas aller plus loin dans le domaine amoureux mais voulait juste la charmer pour l’empêcher d’avoir des doutes.

- Et maintenant très chère, si on faisait connaissance ?

Akane fut surprise, ne le laissant pas savoir mais surprise. Déjà il l'avait invité à entrer, ce qui pouvait être considéré comme attentionné et accueillant, elle lui en était même reconnaissante. Ensuite il avait fait ce geste alors qu'elle même ne s'attendait même pas à un mouvement. Puis, il avait fermé la porte et s'était plaqué contre cette dernière. Dans son métier, la jeune fille prit premièrement ceci comme une tentative d'enfermement, puis elle tenta de s'apaiser. Quel intérêt après tout ? Elle n'avait à priori rien fait de potentiellement reprochable.

- Et maintenant très chère, si on faisait connaissance ?

Elle conserva une attitude neutre mais fut plus surprise encore. Très chère ? Connaissance ? Elle se retourna vers son hôte et se présenta :

- Je suis Akane Kobayashi, enchantée.

Généralement, elle mentait pour ce qui était de l'identité, donnant toujours un nom diffèrent. Il était presque impossible de la retrouver même avec toutes les recherches du monde, sur les registres elle n'existait pas, elle ne se présentait pas en son nom lors d'une rencontre et lors d’une réservation, Ils devaient être 5 ou 6 à l’appeler par son véritable nom. Même si cette homme ne semblait pas représenter une menace elle était contrainte de respecter une certaine règle qu’elle avait fixée.
Elle sourit faiblement et balaya une nouvelle fois la pièce des yeux à la recherche d’un fauteuil puis elle accorda quelques mot à l’autre homme :

- Je vous ai donné mon nom, je ne vous force pas à révéler le votre si vous souhaitez le garder pour vous.

Le nom de l'homme lui importait peu et ne souhaitant pas s'en faire un ami elle s'en passerait si voulu. Elle se détendit, se balançant d’une jambe sur l’autre pour les dégourdir tout en attendant une réponse.

Akira de détacha de la porte, il semblait serin. Il s’avait gardé son calme quand il le fallait et la c’était le cas. Peut être même qu’il se faisait trop de film et que la jeune fille ne l’avait juste pas encore reconnu. En tous cas c’était spécial. C’était l’une des seules fois ou il pouvait passer inaperçu. Ca change des jours ou toutes les groupies se ruent sur lui rien que pour avoir rien qu’un petit contact avec l’homme. Celle-ci par contre, se trouvait dans sa chambre, et pourtant ne demandait rien. Akira décida alors de profiter de la situation, pour s’amuser un peu. Ca pourrait être marrant de se faire passer pour quelqu’un d’autre.

- Akane hein ? C’est joli. Mais… Pourquoi ne vous donnerais-je pas mon nom alors que vous m’avez donné le votre ? Moi je m’appel… Akio Tatsuiko.

Une nouvelle identité… Ce n’était pas la première fois que ça lui arrivait. Mais plutôt la première fois dans ce cas là. Il s’avança vers son lit et s’assit dessus. Il s’était mis à l’aise en entrant et ne portait ni son gilet, ni son bandana sur lesquelles se trouvait ses marques qui le rendait célèbre. Dolce aussi n’était pas là. Il l’avait posé sous les draps du lit. D’ailleurs on pouvait la remarquer si l’on avait de bon reflexe de perception. Enfin, rien que sa forme sous les draps.

La jeune fille semblait toute gentille à première vu. Elle n’embêtait personne et restait à sa place, à attendre sagement le retour de ce bizarre aubergiste. Tient, voila c’était le mot ! Il ressentait beaucoup de sagesse chez la demoiselle mais toujours beaucoup de mauvais pré-sentiment. C’est deux idées se combattaient dans sa tête. Fallait-il faire confiance, ou être sur ses gardes. Jusque là, Akira, ou plutôt Akio pour le moment avait confiance à toutes les personne qu’il avait croisé. Matsuri, Orion, et maintenant, encore une personne sur son chemin. Fallait-il encore une se liée ? Akira lui laissa le bénéfice du doute.

- Hum… Et donc, mlle.Akane qu’elle âge avez-vous ? Vous avez l’air toute jeune^^. Sa ne vous gène pas de vous trouver dans la même chambre qu’un homme que vous ne connaissait pas du tout et un peu plus âgé que vous? Moi à votre place, j’aurais un peu peur. Surtout quand on ne sait pas à quoi s’attendre. Mais ne vous inquiété pas, héhé je ne vous ferais pas de mal! Je suis un bon citoyen hihihi.

Akira voulait la mettre en confiance même si il s’y prenait assez mal pour une fois. Il passa sa main dans ses cheveux et scruta la salle du regard à la recherche d’un truc à manger. C’était un vrai goinfre mais il savait garder sa taille svelt et son corps musclé. Bref il cherchait quelque chose et découvrit une carafe d’eau laissé la au cas où près de la jeune fille. Ce n’était pas à manger mais sa coupait l’appétit. Il se leva et se posta près d’elle. En attrapa la carafe, il fit un mauvais et trébucha renversant toute l’eau sur lui et sur la pauvre demoiselle qui n’avait rien demandé. Il devint tout rouge et eu honte un moment. Ce n’était pas aussi critique que ce qu’il lui était arrivé chez Matsuri mais c’était tout aussi honteux.

- Putain, excuse-moi… Et en plus je suis vulgaire… Mon dieu je suis désolé. Attends, laisse-moi faire quelque chose. Il attrapa rapidement une serviette dans l’autre salle et lui tendit. Tient essaye de te sécher avec ça.

Akira enleva son haut devant elle et lui exposa son corps musclé dans le seul but de sécher un peu…

Akane eu un mouvement de recul lorsqu'elle sentit le contact de l'eau froide. Elle se sentit égarée entre la gène et la stupéfaction, détournant les yeux afin de trouver un endroit pour débarrasser ses vêtements du liquide frais. Elle arriva à la conclusion que le parquet était déjà suffisamment trempé ainsi et essora ses bats à même le sol, puis elle s'essuya bras et jambe à l'aide de la serviette qu'elle accueillit avec un vague "Merci".

- Ce n'est rien, c'est de l'eau ça va sécher ...

Une pensée dérangeante lui vint. Elle n'avait pas d'autres vêtements et se promener à Myridia en plein hiver et avec des habits humide n'était guère recommandé.

- J'espère que l'aubergiste saura me prêter quelque chose à me mettre ... murmura-t-elle entre deux soupirs.

Puis elle accorda un regard vers le jeune homme, à présent torse nu. Elle se dirigea vers la porte de la salle de bain en disant :

- Je vous laisse vous changer.

Une foix à l'intérieur elle s'assit dos à la porte et attendit sagement.

- Pour répondre à votre question de tout à l'heure j'ai 18 ans.

Elle laissa le silence s'installer, laissant à son hôte l'intimité nécessaire pour mettre des habits propres.

[A-K-A-N-E] ^^

Akane ouvrit la porte qui les séparait et approuva de la tête.

- Bien entendu.

Elle sentit une vague de fraîcheur, même si ce mot est trop doux pour être employé ici, nous appellerons ça froideur rigoureuse, l'envelopper. Elle sentit des frissons l'envahir tout du long et elle se recroquevilla inconsciemment. Apercevant l'armoire grande ouverte, la jeune fille s'approcha, en tira deux draps qu'elle superposa et s'en couvrit, formant ainsi une sorte de cape blanche délicate mais tenant chaud.
Elle passa la porte et fit signe à l'homme qui l'accompagnait de la rejoindre. Elle marcha jusqu'au palier, une main sur la balustrade elle observa le hall qu'elle surmontait. S’enivrant de la chaleur ambiante elle descendit l’escalier, pas à pas, gardant une main sur la rampe et laissant derrière elle quelques légères marques mouillées sur le parquet méticuleusement ciré.
Elle se dirigea d’un pas assuré vers le comptoir, contournant les tables misent à disposition pour s’offrir un rafraîchissement. L’accueillit un jeune homme qui n’avait rien à voir avec l’hôtelier auquel elle avait eu affaire.

- Excusez moi, je cherche des vêtements d'emprunt. Les miens sont trempés et je n'en ai pas d'autres à me mettre ...

Dit-elle en soulevant un court instant son manteau improvisé. Elle n'en avait pas besoin ici, une cheminée au feu crépitant se trouvait à l'autre bout de la pièce et offrait une ambiance chaleureuse, mais juste par pudeur elle resterait ainsi.

Le tenancier se retira dans l'arrière boutique et la jeune fille se retourna lentement vers l'homme qui l'accompagnait, curieuse. Elle avait surprit l'aubergiste approuver de la tête comme à une entité invisible, qui en tenant compte de sa position devait être tout pile à la place de Akio, et Akane avait la désagréable impression d'avoir été tenue à l'écart d'un dialogue muet. Il était donc fort possible que le second acteur de ce dit dialogue n'était certainement pas une entité mais plutôt Akio tout simplement.
Le jeune homme était adossé contre le mur, l'air innocent et même peut-être trop innocent. Inconsciemment la jeune fille chassa son innocence qui constituait Akane des villes pour laisser place à Akane des champs, plus professionnelle. Elle scruta avec la plus grande attention le visage du bon monsieur Tatsuiko afin d'y déceler un sentiment. Elle ne perçu qu'une chose, de l'angoisse. En petite quantité, comme lorsqu'on a quelque chose à cacher ... Ses traits se raidirent et elle fixa l'autre plus intensément encore, froncant les sourcils plissants les yeux à la recherche d'autre chose mais sentit des regards posés sur elle. Elle détourna sont attention et se détendit.

- L'aubergiste tout à l'heure, est-ce que par hasard ... vous le connaîtriez ?

La question était sortit toute seule, sans mauvaise intention mais le sujet l'intriguait tant qu'elle n'avait su la contenir. D'ailleurs l'aubergiste revint avec des vétements de toute sorte accompagnée d'un adolescent dont le visage s'illumina. Son aîné lui mit une main sur l'épaule et me regarda le sourire aux lèvres, secret, heureux ... Akane n'appréciait pas cette position, elle avait l'impression que le monde tournait sur un mystère dont seule elle était inconsciente, car en effet la moitié de la pièce était tourné en la direction d'Aiko et en la sienne.

- Me feriez vous le plaisir de vous servir parmi ce que nous possédons ?

Dit le restaurateur en lui tendant un tas de riche étoffes correctement pliées et parfumée avec un respect inhabituel. L'espionne, bien élevée, prit la tenue du dessus mais se fit interpellée de nouveau :

- Prenez tout, c'est un cadeau.

Akane écarquilla les yeux en répondant qu'elle ne pouvait pas accepter tant d'attention et malgrès l'insistance que fournissait l'accueil elle resista et se saisit de la première robe venue. Légèrement désorientée, elle s'approcha d'Akio et chuchota :

- Je remonte.

Elle passa de nouveau parmi les tables, tentant de repousser les yeux malvenus qui se posaient sur elle. Pourquoi une telle attention à son égard ? Pourquoi tant de respect présenté ? Serrant fermement la robe sur sa poitrine elle monta les escaliers, s'engouffra dans le couloir et franchit la porte de la chambre de son hôte d'un pas précipité. Sans attendre elle retira le drap qui lui couvrait les épaules et troqua ses vêtements trempés pour une robe bleue qui devait coûter plutôt cher vu la qualité offerte et les broderies raffinées à sa taille.
Une idée lui traversa l'esprit. Et si tous ces hommages étaient du à sa compagnie ? Si Aiko ... Elle n'eu pas le temps d'approfondir sa pensée car la porte s'ouvrit.

Akane vit passer Akio qui lui sourit, elle lui rendit le geste mais la joie n'y était pas. Les secondes passèrent, vides, noyées dans un silence voulu par la jeune fille mais peut-être pas par celui qui venait de s'enfermer dans la salle de bain. Elle fixait les coutures sur sa robes en gardant la tête haute, se replongeant dans sa réflexion. Elle fut très vite coupée dans son élan.

- Hmm... Akane? As-tu déjà eu une histoire d'amour? Excuse-moi de l'indiscrétion, mais... c'est un sujet qui m'intrigue.

L'espionne baissa la tête. L'amour ... Un mot qu'elle aurait voulu chasser de son esprit au moins aujourd'hui, un mot qu'elle désirait peut-être, peut-être pas. Elle l'ignorait car elle savait pertinemment que si lui venait l'envie de s'envoler avec quelqu'un elle repousserait ce sentiment jusqu'à ce que cela lui passe, qui que ce soit. Toutefois c'était si tentant, de se laisser pousser des ailes pour prendre son essor et ressentir cette force qui rend les femmes radieuses. La réponse qui lui vint était bien évidement non. Mais un jour ... Oui, elle espérait qu'un jour elle aurait le courage de se lancer dans une chose pourtant si floue ... Mais tellement attirante qu'un jour peut-être elle y céderait.

- Je ne peux pas répondre ... Enfin si mais ... Il n'y a rien à savoir vous savez ? Amoureusement j'ai jamais rien vu passer.

Son regard se vida d'émotions, car à ce moment là elle n'en avait pas. Elle n'était ni triste si indifférente, juste vide. Un bruit la tira de ses rêveries, on toquait à la porte. Akane ouvrit et découvrit le jeune aubergiste qui lui avait proposé des robes à l'instant accompagné d'un chariot remplit de plats fumant et appétissants. La jeune fille n'y préta pas attention et interrogea l'arrivant :

- Ma chambre est-elle prête ?

Les yeux du tenanciers changèrent d'attitude. On pouvait y lire de la surprise, de la gêne surtout.

- Un problème ? continua Akane

- En fait votre chambre a été libérée ... Elle est déjà occupée.

- Pardon ?

- Tout à l'heure vous êtes venus avec monsieur T... Le monsieur qui vous accompagnait et vous aviez l'air de vraiment bien vous entendre alors quand les clients sont arrivés ont leur a fournit votre chambre.

Vraiment bien s'entendre ? Ils donnaient cette impression là ? La jeune fille écarquilla les yeux une seconde fois. Pour tout dire la situation lui échappait plus qu'autre chose, elle n'était en vérité pas tout à fait sure de comprendre. Elle lança un bref coup d'oeil à la salle de bain qui se trouvait derrière elle et soupira. Puis, contournant le chariot elle s'élança d'un pas lent vers la sortie.

- Attendez ! Je ... Je suis confus ! Je peux libérer votre chambre si vous voulez !

L'espionne était une jeune fille polie, bien éduquée avec un sens du calme exagéré. C'est pourquoi cette fois encore une fois elle gardait un air serein malgré le fait qu'elle se sente un peu perdue. En fait elle pouvait se passer de la chambre, elle avait rarement sommeil car son travail demandait de nombreuses nuits blanches, de plus elle préfèrait commencer les recherches le plus tôt possible donc autant rester dans son humeur impassible et tranquille jusqu'à demain où elle pourrait trouver une auberge qui lui donnerait l'occasion de dormir dans un lit confortable.

- Ce n'est pas la peine ...

Elle descendit donc les escaliers avec un visage emplit d'une quiétude étonnante, comme si rien ne pouvait l'énerver. Passant de nouveau au milieu des tables et des chaises, inoccupées cette fois, il se faisait tard et le couvre-feu était passé. Étonnant d'ailleurs que en seulement quelques minutes le petit bar se soit vidé. Elle chemina vers la petite porte, caressant de la paume la vitre qui donnait sur le noir extérieur. Elle se retourna vers petit homme rondouillard qui se tenait derrière le comptoir.

- Pourriez vous m'indiquer où je pourrais trouver une bibliothèque ? Enfin, si il en a une ouverte à cette heure-ci.

L'aubergiste arbora tout d'abord une attitude surprise puis approuva de la tête.

- Je vais vous dessiner un plan, prenez place je vous en pris.

Akane obéit, s'installant sur un canapé de bon goût placé face à la cheminée encore flamboyante et crépitante. Elle resta ainsi, fixant les flammes inlassablement, perdue dans un monde qu'elle seule connaissait. Elle en avait oublié toute réflexion à propos de ce qui s'était déroulé quelques minutes auparavant. À présent à quoi bon ?