Eldenia Sekai ♔
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RPG ~ Manga Médiéval-Fantastique.
 
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 ._ Introspection

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AuteurMessage
Elowÿn Séfélia

Elowÿn Séfélia


Féminin
Nombre de messages : 380
Age : 29
PUF/pseudo : Edrakan
Localisation de votre perso : .: Ouvre les yeux :.
Petite Phrase : .: La vie n'est pas un long fleuve tranquille, ou le mien est rouge comme le sang et noir comme les abysses :.

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MessageSujet: ._ Introspection   ._ Introspection Icon_minitimeMar 18 Jan - 18:52


« Introspection, réflexions...
...sur la Vie, la Mort. »



.

    Elowÿn laissa son regard se porter aux alentours. Rien. Il n'y avait rien, qu'une plaine s'élevant à perte de vue, loin, où que le regard se porte, mais... Oui. Ça y était. là, juste devant elle... La cité. Pallengad. Elowÿn soupira de bonheur. Son long voyage était enfin terminé, enfin !, elle allait pouvoir dormir dans un lit, manger un repas chaud sans craindre les bêtes sauvages, sans... Ses yeux s'assombrirent. Elle avait quitté, quelques semaines plus tôt, son petit coin de paradis dans la forêt du Phenix. Et elle le regrettait amèrement. Certes, elle aimait la ville, ses défis, mais le petit lac, plus un grand étang d'eau clair qu'un lac d'ailleurs, avec la masure de bois et de chaume et le petit ponton avec sa barque... C'était juste un paradis terrestre. Elle revoyait encore, lorsqu'elle fermait les yeux, tous les tons d'orange se détachant des feuilles des arbres, le ton ocre de la pierre, les reflets argentés sur l'eau. La lune, haute dans le ciel dès le soir venu, ses myriades d'étoiles dans le ciel d'un bleu d'encre. Tout l'endroit se parait alors d'ombres et de lumière, d'onyx et de diamant. C'était... Magique. Et que revenait elle faire dans la grande cité de Pallengad ? Revoir les ruelles empuanties par la mort et le sang, un travail de mort sans bataille, recevoir une paye oubliée, faire chanter un payeur oublieux ? Faire siffler sa lame, glisser sur les toits ? Courir d'un bout à l'autre de la ville, laisser le calme de la nuit s'infiltrer en elle, être côtoyée par les quidams passants autour d'elle sans la voir, se glisser entre deux malfrats, leur piquer leurs bourses. Rire. Ridiculiser quelqu'un... La solitude de son endroit magique lui avait pesé, elle le savait, bien qu'elle aurait préféré ne pas le quitter. Oui, elle retournait en ville, elle se replongeait dans les machinations sans noms, la politique, les monstres, les hommes. Mais... Elle retrouvait aussi la hauteur des tours, le son des lames, les défis, la rapidité, la dextérité... Ne pouvait elle pas aimer la danse du combat ? Devait elle rester éternelle pacifiste ? Sifflement à sa droite. Elowÿn se retourne.

    Une panthère, blanche comme la neiger, tachetée de suie, s'arrête à sa hauteur. Elle plonge ses yeux verts dans ceux, rouges comme le sang, d'El'. Cette dernière laisse cette forêt d'émeraude l'envahir, basculer en elle. Elle sent, doucement, les mots se former dans son esprit, se glisser en elle, devenir des sons, avoir une intonation. Ces mots, associés à la fraîcheur d'un bois, au son de la glace crissant sous des pas de félin, au parfum de menthe et de liberté. Sa voix. La voix de son Âme, la voix de sa Liberté. "Avançons. Il va se faire tard... Tu es attendue, ce me semble. Ne soit pas en retard." Douche froide. Liberté devient Devoir, El' fronce les sourcils, et lance un regard noir à son amie. Elle finit toutefois par talonner Melka, fine jument blanche n'ayant pas bronché à l'arrivée de l'once à qui elle s'était habituée. La jument, obéissante et pressée de prendre le galop, démarre au quart de tour. Elowÿn est une jeune femme ayant une musculature fine mais parfois surprenante, capable de manier deux cimeterres légers à la vitesse de la foudre, et sans une once de graisse. Melka la portait donc sans difficulté, et son pas était sûr, doux, léger. Elle avalait la distance, galopant, avalant les lieux qui les séparaient encore de la ville, suivie presque avec indifférence par les bonds souples du félin. Elowÿn jeta un regard rapide à sa compagne d'âme. Elle avait trouvé cette dernière au pic solitaire, enfin l'inverse était plutôt vrai. Le félin, une belle panthère des neiges, avait réussi à communiquer avec elle d'une façon qu'elle ne s'expliquait pas. Dans tous les cas, ses paroles étaient acides, et la jeune fille n'avait aucune autorité sur elle... Mais l'once n'était jamais loin. Toujours. Ici, présente, à observer de ses yeux de jade les alentours, indiquant parfois d'un doux feulement un passage plus praticable, plus court. Perdant parfois avec amusement la jeune femme et sa monture dans des marécages. Déboulant dans les jambes de la jument pour lui faire faire un écart. Ecartant les loups du chemin par quelques crachement intimidants. Tantôt avec, tantôt contre, mais toujours là.

    Perdue dans ses pensées, Elowÿn ne se rendit tout d'abord par compte qu'elle était arrivée au niveau de la grande cité. Cette dernière se dressait fièrement dans la plaine, coupant la régularité du sol herbeux. Une unique route permettait d'arriver à la porte Nord, où El' comptait bien passer. Elle regarda la file de personnes présentes. Il y en avait peu, ce n'était pas jour de marché, la guerre confinait les gens chez eux. Car elle couvait, la guerre, elle glissait, à gauche, à droite, dans les oreilles des sourds, dans les oreilles de tous. Et si elle n'avait pas clairement commencé, tous le sentaient : les marchands prenaient leur précautions, évitaient les passages dangereux, s'entouraient de guerriers. La salle d'entrainement des deux royaumes résonnait des coups d'épées ou de diverses armes s'entrechoquant à un rythme soutenu. Parfois, rarement, retentissait le cri d'un blessé... Ou le gargouillement d'un mort. El' sentit un frisson lui parcourir le dos. Elle s'était bien habituée à la paix de la nature. Pourquoi... Etait elle revenue ? Sa forêt ne lui convenait pas ? Elle n'avait toujours pas de réponse à sa question. Rien, pas la moindre piste. existe il des choix où ni l'une ni l'autre des options ne sont satisfaisantes ? Oui, trop.

    La jeune fille talonna la jument, accéléra. Derrière elle, le pas souple de la panthère ne se faisait plus entendre. Elowÿn en avait légèrement débattu avec elle, et décidé que ce serait mieux qu'elle reste à l’extérieur, expectative qui la réjouissait. Elle n'avait aucune envie de tourner entre tout ces bipèdes 'puants et stupides, incapables de voir plus loin que le bout de leur nez'. El' n'avait rien relevé, et elles étaient parties. Là, la porte prenait une dimension de portes du destin. Entrer, ou... Rester ? La question ne se posait plus : El' freina rapidement Melka qui repassa au trop puis à un pas rapide, et elles arrivèrent en ville sous l'oeil noir des gardes. Ces derniers ne l'interrogèrent même pas, nombreux étant les gens armés. Deux cimeterres, un sabre, et alors ? La jeune fille descendit à terre, laissant les reines de sa monture à un gamin passant par là, lui indiquant une écurie et lui laissant quelques piécettes. Il y avait pas mal de rab, El' en avait conscience, et savait que la jument serait bouchonnée amoureusement là où elle l'envoyait, ce n'était pas la première fois qu'elle venait ici. Elle avance d'un pas vif, se glissant entre la foule. Le bruit, dès la muraille passée, l'a assailli. Elle respire fort, le brouhaha heurtant son Ouïe fine, la foule l'oppressant. Jamais la foule ne lui a plu, toujours elle a été solitaire, heureuse... Seule. Personne pour l'emmerder et lui conseiller ses choix. La panthère ne comptait pas : on ne polémique pas avec une panthère de cent kilos. Enfin, à peu de choses près, la fourrure aidant. Avec des griffes meurtrières et des yeux perçants. Et un appétit de fauve. El' se rappela la gazelle attrapée et avalée au mieux par sa compère, arrachée par lambeaux par des crocs impressionnants. Elowÿn ressentit, tout de suite, le besoin de s'enfuir. Elle se glissait dans le flot de gens, avançait sans aucun mal. La foule la rendait anonyme, elle n'était personne, rien qu'un cailloux parmi tant d'autre sur le lit d'une rivière. Elle accélère, courant presque, mais là encore elle n'était qu'un passant pressé, comme tant d'autres. Elle savoura ce moment, où elle perçait la foule comme une lance le flanc d'un homme. Précise. Mortelle. Anonyme dans la guerre faisant rage autour d'elle. Elle évita une corde qui lui aurait cinglé le bras d'un mouvement fluide, la touchant du bous des doigts, la laissant filer, entrant dans son temps, puis passa à autre chose. Un riche marchand, marchant pesamment devant elle. Elle l'évita d'un petit bond de côté. Elle était là, feu follet vivant, concentré d'énergie, enfant qui joue dans un ruisseau, attrapant une branche, effleurant le flot de ses pieds nus, glissant, se rattrapant in extremis pour ne pas tomber. Puis tout s'arrête. Cri d'une mère appelant pour dîner, cri d'un père exaspéré par le retard de l'enfant. Elowÿn s'arrête. Rien ne distingue cette rue des autres, mais pourtant... Il y a quelque chose. La jeune femme se glisse dedans, et la rue ensoleillée pleine de monde se transformant en un lieu sombre, froid, vide. El' n'en a cure : elle s'avance près du mur. Un petit filet plus noir que la pierre, rainure de porte glissée là par quelqu'architecte malicieux, porte dérobée. Regard, à gauche, à droite. Personne. Quelques secondes plus tard, un raclement de pierre étouffé par le bruit ambiant, un claquement discret.

    La ruelle est vide.

    Elowÿn, le souffle court d'avoir couru, de l'excitation d'avoir revu la ville que, malgré toute sa haine de ses prochains et de leurs actions qu'elle encourageait presque malgré elle, était adossée au mur. Sa tunique, en quelques secondes, fut trempée par l'eau ruisselante. Elle se remit d'aplomb, se remit lentement en marche. Le silence était omniprésent, le genre de silence que vous avez dans une église, dans un cimetière. Dans un lieu secret, un lieu maudit. Silence... Emplissant chaque coin, chaque recoin, le silence qui emplit celui qui regarde pousser le bambou. Elowÿn laisse échapper un petit rire qui résonne, brisant ce silence. Elle a l'impression d'avoir commis une faute, un sacrilège. Un peu de lumière s'échappe des intersectices de la pierre. A chaque rai, une fleur, quelques brins d'herbes, de la mousse. De la vie. Elowÿn sourit, laisse glisser sa main gantée sur la mousse l'émeraude, fraîche et mouillée. Elle enlève son gant, recommence. Des gouttes ruisselles le long de ses mains fines, longues, des mains de pianiste, mais aussi pleines de cals durs d'un bretteur. Une goutte reflète le soleil, faisant jaillir un arc-en-ciel miniature. Tout est... Si calme. Elowÿn se laisse glisser au sol. C'est... simple, doux, frais. Comme une clairière baignée de lune entourée de loups, comme une couette protégeant des monstres sous le lit. Elowÿn se redemande, une fois encore, pourquoi elle est revenue. Cette ville, elle l'aime tellement, ses toits abruptes, sa foule qu'elle transperce sans fin... Mais cet endroit, si calme, paisible, lui correspond tant aussi. Que doit elle faire ? Rester ici, indéfiniment ? Doit elle repartir dans la forêt, vivre comme une ermite sauvageonne et oublier le monde ? Non, bien sur. Le calme, la forêt, tout cela la remplit, mais pas entièrement. Il manque toujours quelque chose. Le bruit d'une lame sortant de son fourreau ? Doit être vraiment vivre sa vie de violence ? Elle tire ses deux cimeterres, les laisse refléter le soleil extérieur. Reflets sur les murs. Miroir. Dans cette fine glace, elle aperçoit une jeune femme, de longs cheveux encadrant un doux visage fin qu'elle sait pouvoir faire grimacer en quelques secondes. Deux yeux de rubis lui rendent son regard. Que doit elle faire ? Jamais elle ne pourrait abandonner ces lames, elles sont sa vie, son travail, son adrénaline... Bruit.

    Elowÿn ouvre grand les yeux, se demandant depuis combien de temps on l'observe, si la personne vient juste d'arriver ou si...

    Elle se retourne d'un mouvement vif, félin.

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