Eldenia Sekai ♔
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RPG ~ Manga Médiéval-Fantastique.
 
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 White Wanted [PV]

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Akane Shibata
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MessageSujet: White Wanted [PV]   White Wanted [PV] Icon_minitimeDim 22 Aoû - 15:50


Akane parcourait Myridia le sourire aux lèvres. Non pas que ce soit un jour particulièrement gai. C’est juste qu’elle avait quelque part où aller et quelqu’un pour l’attendre. Elle savoura l’instant, ralentissant le trot de sa monture, juste pour qu’il attende un peu plus. Elle s’imaginait bien qu’il ne se rongeait pas les sangs, fixant la porte avec inquiétude, en se demandant continuellement pourquoi elle n’était pas encore là. Le mot « attendre » était même probablement mal choisi pour lui, il ne devait pas être trop anxieux, peut-être avait-il oublié qu’elle viendrait. Mais bon.
Elle continuait de penser qu’il l’attendait, ça lui faisait un peu trop plaisir pour avoir envie de penser autre chose. Elle accéléra un peu, se dépêcher pour quelqu’un était presque aussi agréable que de traîner en route. Elle progressait avec délice, comme on se souvient d’une vieille chanson qui nous plaît. Être attendue était un souvenir plutôt ancien dont elle avait oublié la saveur.
Et puis elle se rendit compte qu’elle ne savait pas vraiment où elle allait tout compte fait.

Je serai au Sept d'Or à la tombée de la nuit.

Kyohei ne perd pas de temps quand il planifie des rendez-vous. Ou alors le Sept d’Argent.

Je serai au Sept d'Argent à la tombée de la nuit.

Ca sonnait plutôt bien le Sept d’Argent ... Et puis il y avait la suite aussi.

Ne manque pas de me rapporter ce que tu sais de nouveau.

Oui aussi … Bon alors, elle savait quoi ... Peu de choses. Elle se sentait juste de plus en plus ridicule à chercher un ex-prisonnier décédé. Les auberges étaient de plus en plus rares à tenir des registres et même les quelques Kaoru qu’elle y avait trouvé – il lui était difficile de s’en tenir à plus qu’un prénom dans la mesure où le nom ne lui avait pas été communiqué – ne correspondaient pas à ses descriptions. Elle avait retrouvé des croquis en boule sur une table. L'un d'eux ressemblait singulièrement à un château incendié qu'elle connaissait trèèès très bien. Au début elle avait presque jubilé et puis à la réflexion c'était juste un dessin représentant un château quelconque de la part d'une personne inspirée ou d'un individu qui dormait dans la haine de Stonefolm. Pas signé. Pas daté. Un dessin. Rien de bien follichon tout ça. Elle en était arrivée à demander les noms des personnes se situant dans les chambres dont elle avait aperçu les rideaux tirés – après des heures de recherches inutiles on finit par en arriver à cette extrémité. Tout ceci s’était soldé par une liste interminable d’échecs humiliants consécutifs relativement frustrants.
Pourtant, une jeune serveuse avait le souvenir d’un homme qui était passé réserver une chambre pour la journée au petit matin pour finalement repartir au soir. Cheveux clairs, grand, plutôt pâle, baraqué. Cheveux clairs oui, grand pourquoi pas, très pâle, baraqué avec de l’imagination. C’était un début de piste, l’élément de plus réaliste qu’elle ai rassemblé jusqu’à présent.
D'ailleurs Akane continuait de se demander pourquoi Kyohei était lui aussi venu à Myridia tandis qu'elle cherchait un Kaoru vivant et potentiellement sain - sous un ordre princier. Elle n'avait pas posé de questions.
Elle demanda son chemin à deux trois personnes qui rentraient chez elles et se retrouva rapidement dangereusement seule à la tombée de la nuit devant une taverne relativement animée. Elle descendit de cheval, se demandant quand même où elle était sensée le laisser avant que Kyohei ne passe la porte précipitamment, comme pressé.

- Kyohei ?

Il se retourna vers elle brutalement et eut un temps d’arrêt. Et puis elle se demanda si il n’avait rien contre le fait qu’elle l’appelle par son prénom. Vu que maintenant il était prince héritier, et tout ça … Il ne releva pas. Tant mieux. Peut-être était-il donc un peu plus humble que prévu … Il reporta son attention sur l’embouchure d’une ruelle qui rejoignait la large artère éclairée par les fenêtres de l’auberge et fronça les sourcils, comme si il doutait de lui même.

- J’ai cru voir Kaoru par la fenêtre.

Waw. Akane leva et sourcil et adopta sans s’en rendre compte une expression incrédule, voire inquiète. Quelques secondes passèrent dans un silence perplexe. Et puis il repartit promptement, sans un regard.

- Non, j’en suis certain.

Il avait l’air tout ce qu’il y avait de plus sérieux en plus. Il allait vite, d'une démarche un peu trop décidée sans doute ... L'espionne resta figée devant l'auberge, dubitative, et enfourcha sa monture prestement. Soit il avait vu passer quelqu'un qui ressemblait à Kaoru, soit il avait vu Kaoru, soit il avait fait passer ses royales économies en alcool. Elle le rattrapa facilement à l'entrée de la ruelle et se fit un passage à sa gauche.

- Certain ?

La vérité, c’est qu’elle espérait avoir mal entendu, ou alors qu'il changerait d'avis. Rechercher un individu supposé défunt ça gardait une certaine distance. Courir après le défunt, c’était tout de suite beaucoup moins drôle.
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MessageSujet: Re: White Wanted [PV]   White Wanted [PV] Icon_minitimeMer 25 Aoû - 17:58

Lorsque enfin la lueur du jour daigna décroître, Kyohei ne put accueillir ce changement qu’avec soulagement. Il avait l’impression d’avoir tourné en rond toute la journée, tout en sachant très bien que ce qu’il cherchait ne se montrait que le soir. Comme l’hibou, exactement, mais le traqué avait bien plus d’importance. Kaoru, car c’était bien ce fugitif que le prince traquait ainsi, toujours obnubilé par la quête de la vérité, était nocturne par défaut. Point positif : cela ne pouvait que le ralentir, à part s’il avait trouvé un cuir assez épais ou un métal dont la composition permettait de le protéger des rayons meurtriers de son pire ennemi. Et ça, c’était dur à imaginer. Ce qui l’était moins, c’était le cadavre du rebelle flottant au large, noyé après son malencontreux plongeons dans les eaux boueuses de l’étang… menant à une mer déchaînée. On n’avait pas retrouvé de corps, certes, mais cela ne prouvait rien. N’importe quelle personne saine d’esprit en aurait aussitôt conclu qu’il était mort. Alors pourquoi Kyohei s’acharnait-il à suivre ses traces ? C’était bien simple : Kaoru était (ou avait été) son seul lien avec l’organisation qui l’avait kidnappé. Il ne pouvait tout simplement pas laisser des personnes agir dans l’ombre, surtout si elles s’en prenaient à son royaume.

Ainsi il s’était rendu à Myridia, endroit rêvé pour des anti-monarchistes car neutre, et qui semblait alors la cachette la plus probable pour un rebelle en fuite. De plus la probabilité que Kaoru soit retourné s’installer dans la grotte était presque nulle, il n’était tout de même pas fou, et il était dur d’imaginer le jeune homme aller gambader dans des villages perdus alors qu’il devait retrouver ses compagnons. Pure hypothèse, évidement, car ceux-ci pouvaient très bien avoir un point de rendez-vous d’urgence ou autre complication imprévue, mais malgré ça et la très faible chance que le rebelle soit encore en vie, Kyohei tenait à vérifier ça par lui-même. C’était le premier concerné et… l’affaire était bien trop importante pour qu’il la laisse aux mains de soldats incompétents. *wall*

Après tout, il n’avait pas grand-chose d’important à faire au château… à part assister aux nombreuses cérémonies, réunions et autres rassemblements de la haute société. Il y était souvent invité, plus que jamais, ce qui ne paraissait pas étonnant mais n’était pas vraiment pour lui plaire. Seulement la vérité était qu’il était tenu d’être présent, et il le savait bien. Son image était importante car devenait celle de la royauté, et aller à ces évènements était devenu nécessaire pour la peaufiner. Il avait d’ailleurs parfois l’impression de jouer un personnage mais c’était après tout son rôle… un rôle nouveau, lourd à porter, parfois même agaçant. Et il s’était vu offrir la possibilité de l’esquiver. Ou plutôt, il avait comme crée un échappatoire en décidant la poursuite de son ex-ravisseur. Après avoir décidé de sa destination, il avait ordonné à Akane d’aller y enquêter. Il avait confiance en les capacités de l’espionne, et elle était plus que tout autre impliquée dans l’affaire. Le choix avait été rapide.

C’était le quatrième jour qu’ils passaient à Myridia. Tandis que son alliée enquêtait tant bien que mal, avec le peu d’informations qu’ils détenaient, Kyohei profitait de l’effervescence de la ville pour découvrir l’opinion de ses habitants sur les deux royaumes. Il n’allait pas non plus jusqu’à jouer les touristes, mais gardait l’oreille attentive et l’œil ouvert. Étude de l’avis du peuple sur le terrain, yeah. Il avait pris soin de rabattre sa capuche très tôt dans son voyage afin de passer inaperçu. Généralement, si des personnes avaient eu l’occasion de voir le prince de Stonefolm, ce n’était que de très loin alors cela lui suffisait pour se fondre dans la masse sans être reconnu. Qui irait imaginer que quelqu’un de son rang se promenait incognito dans les rues de la cité ? Son anonymat restait un peu fragile mais s’il se tenait tranquille, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter.

Il ne perdait alors qu’à demi son temps. La partie de son esprit qui n’était pas occupée à observer attendait avec impatience la nuit. C’était en effet à ce moment qu’il avait donné rendez-vous à Akane… et qu’il saurait enfin si ses recherches avaient porté leurs fruits.

Je serai au Sept d'Or à la tombée de la nuit.

C’était l’auberge qu’il avait indiquée à Kaoru, la première fois qu’il l’avait vu. Le soir de son enlèvement. Dans la mesure où le rebelle connaissait ce lieu, il était libre d'y aller, et du coup Kyohei avait des chances de l’y retrouver. Encore une hypothèse bancale mais il devait se raccrocher à toutes les possibilités, même si elles étaient infimes. Ainsi il se rendit à l’auberge d’un bon pas, aussitôt que la nuit commença à l’installer. Il était peu vraisemblable qu’Akane y soit déjà, mais il tenait à y être au plus vite comme si cela lui permettrait d’avoir plus rapidement sa réponse à sa question : alors ?. Trois fois qu’il imposait cette interrogation concise et insatiable. Trois fois qu’elle n’avait rien à répondre. Kyohei s’était dis que s’il n’y avait rien de nouveau cette fois-ci, alors ses recherches étaient vaines et il devrait changer de plan. L’heure de vérité arrivait…

Il débarqua dans l’auberge sans vraiment savoir ce qu’il allait faire en attendant. Un coup d’œil circulaire à la pièce lui confirma que l’espionne n’était pas encore arrivée. Il se rendit au bar en réajustant sa capuche pour garder son visage dans l’ombre, puis commanda une boisson alcoolisée. L’endroit était bondé, aussi il alla se trouver une table proche de la porte, prêt de la fenêtre donnant sur la rue. Celle-ci semblait peu animée, contrastant avec le dynamisme des personnes buvant et bavardant joyeusement dans la salle. C’était en tout cas une place rêvée pour attraper Akane aussitôt arrivée… Il scruta alors l’obscurité de la nuit à travers un petit carreaux, attendant en sirotant sa boisson et en se demandant si elle avait l’intention de venir. Peut-être qu’elle se serait lassée de chercher vainement un être sans doute décédé… Kyohei reposa son verre avec violence, faisant sursauter un voisin à moitié endormi avec le bruit du choc. Etait-elle capable de l’abandonner ainsi ? Il avait du mal à le croire. Tout d’abords parce qu’il avait donné un ordre, et parce que… parce que…

Le jeune homme fut interrompu dans ses réflexions par le passage d’une silhouette. Fait étonnant vu que le passant qui le fit relever la tête n’était pas le premier à passer et n’avait rien de la grâce discrète typique d’un espion comme Akane. C’est son visage qui alerta Kyohei. Il attendait ce coup de chance depuis des jours mais maintenant qu’il y faisait face… Le temps qu’il réalise, la personne avait déjà quitté son champ de vision. Le prince se leva au ralenti, repassant la scène dans sa tête. Ces traits, cette pâleur caractéristique… ce ne pouvait être que lui. Il s’avança vers la porte après avoir jeté deux pièces sur la table sans même croire en son geste et en sa folle découverte. A présent, il se demandait si cela était effectivement possible… que celui qu’il venait de voir était encore en vie. Les éléments commencèrent à s’assembler lorsqu’il sortit dans la fraîcheur du soir, mais ce fut après l’intervention d’Akane que tout prit enfin un sens. Il se retourna vivement lorsqu’il entendit son nom. Elle l’observait d’un air intrigué en tenant sa monture par la bride. Ah oui, c’était pour elle qu’il était là, au départ. D’abord, résumé la situation :

- J’ai cru voir Kaoru par la fenêtre. fit-il avec incertitude.

Où était parti ce dernier, d’ailleurs ? Il reporta son attention sur la ruelle où peut-être-Kao avait disparu. L’image de celui-ci s’imposa dans son esprit. Plus aucun doute. Il se remit en marche de plus belle en concluant d’un ton ferme :

- Non, j’en suis certain.

Et maintenant, que faire ? Courir aux trousses de Kaoru ? Car c’était bien lui, Kyohei en était certain à présent. Il n’avait rien bu d’assez fort pour le faire halluciner. Alors, sauf si son cerveau tentait de lui faire voir ce qu’il voulait voir, le fugitif était bien en vie et dans les parages. Pas question de le laisser filer. Il accéléra le pas en entendant des bruits de sabots s’approcher. Akane pouvait le suivre si elle en avait envie, mais si Kao persistait dans cette direction il ne lui serait plus possible de continuer à cheval.

- Certain ?

Il ne s’arrêta pas mais tourna légèrement la tête vers celle qui avait prononcé ce mot. Ca y était, elle le prenait pour un fou. Mais cela n’avait aucune importance pour le moment.

- Tu n’es pas obligée de me croire…

…même s’il aurait préféré qu’elle ne doute pas tant de lui. C’était compréhensible de regarder en diagonale quelqu’un qui courait après un fantôme. Sauf que Kaoru avait bel et bien survécu…

- Là !

Celui qu’il cherchait se tenait à l’autre bout de la rue. Il sembla vérifier d’où venait le bruit de pas précipité avant de partir en trombe. Prévisible. Kyohei s’inquiéta un instant quant à ses connaissances du terrain. Il ne connaissait que peu cette partie de la ville et le fuyard pourrait alors facilement le perdre dans ce labyrinthe. En tout cas, l’évadé avait bien compris qu’il lui fallait utiliser des boyaux étroits pour éliminer le problème de l’équidé à ses trousses, car il bifurqua tout à coup dans un cheminement très exsangue qui laissait à peine la place à un humain de passer. Le prince n’avait même pas assez d’espace pour compter sur ses ailes, ses épaules éraflant déjà les murs par moment. Il aurait été incapable de dire s’il gagnait du terrain ou l’inverse, trop concentré sur sa course. En tout cas Akane n’avait pas suivi. Allait-elle tenter de contourner pour bloquer Kaoru ou laissait-elle tout simplement Kyohei partir seul dans son délire ? Une autre pensée lui effleura l’esprit : et si c’était un traquenard ? Il aurait bientôt ses réponses : la lumière des torches qui éclairaient les rues principales commença à briller au bout de l’allée.
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Kaoru Hinoiri
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MessageSujet: Re: White Wanted [PV]   White Wanted [PV] Icon_minitimeVen 27 Aoû - 15:28

    La nuit étendait son voile vaporeux sur Myridia La Grande. Çà et là des torches avaient été allumées, plongeant les rues principales dans une semie obscurité qui permettait aux citoyens de poursuivre leurs occupations pour quelques heures supplémentaires. Ainsi, la cité ne connaissait pas de répit. Bien sûr, une fois le soleil couché, les allées marchandes se vidaient et la population se concentrait dans les auberges ou autour de leurs demeures. Mais on trouvait toujours à Myridia quelques noyaux d'activités dans certains quartiers, pour peu qu'on les connaisse. Bien sûr, il s'agissait de lieux plutôt mal famés. Qui d'autre que trafiquants, ivrognes ou malfaiteurs rôdent la nuit dans les rues de Myridia ?
    Mais Kaoru avait vite réalisé qu'il préférait être mal accompagné que seul, contrairement à la croyance commune.
    Voilà pourquoi il aimait Myridia. La ville où il ne passait pas ses nuits seul.

    Kao était arrivé en ville depuis quelques jours seulement, et retrouvait avec plaisir l'ambiance vivante contrastant avec le calme morbide du Royaume des Sables. L'air était frais, mais le ciel vide de tout nuages promettait une belle nuit. Pour un peu, il en aurait oublié que tout Stonefolm était lancé à ses trousses et qu'il était sans nouvelles de ses seuls alliés. Sa vie de fugitif était relativement calme pour le moment. Il avait réussi à faire escale quelques jours dans leur ancien repaire sans être découvert, et en avait profité pour remettre ses idées au clair. Se rendre à Myridia lui avait semblé être le mieux à faire. Ici, il pouvait chercher des informations sur les siens tout en étant à l'abri d'un large déploiement de force de Stonefolm. Jamais Kyoya Matsuda n'oserait lancer des troupes à sa recherche dans la plus grande ville neutre du continent. Ainsi perdu dans l'immensité de Myridia, Kaoru se sentait relativement serein.
    Son problème majeur du moment était tout autre : il avait grand besoin d'un logement fiable pour y passer ses journées. Et même avec l'argent qu'il avait récupéré dans leur demeure du Royaume des Sables, il commençait à être à court. Bientôt, il devrait se résoudre à trouver du travail...ou à voler. Car trouver un travail de nuit adapté était assez complexe. Quant à plaider sa cause auprès d'une riche commerçante à la retraite en échange de quelques services (ce qu'il avait fait durant quelques mois des années auparavant), c'était désormais exclu ; rester trop longtemps au même endroit le conduirait à la perte. Il attirait beaucoup trop l'attention sur lui.
    La particularité de son mode de vie n'échappait pas longtemps à la clientèle des auberges qu'il habitait. Les rumeurs couraient sur lui, toutes plus extraordinaires les unes que les autres. On le prétendait mort vivant rôdant la nuit à la recherche de chair fraîche, sorcier maudit par le soleil, artiste fou s'enfermant le jour en quête d'inspiration... la liste était longue et absurde. Jadis amusé par le mystère qui l'entourait, Kao s'en inquiétait désormais. Sa réputation lui avait plutôt été favorable jusqu'ici, éloignant de son chemin les superstitieux, nombreux dans les auberges de la cité. Désormais, il devait faire attention à chacun de ses faits et gestes pour éviter de se faire remarquer. Les nouvelles allaient bon train à Myridia, et les espions de Stone étaient partout.

    Le jeune homme profitait d'une douce soirée d'été pour poursuivre son enquête. Seiichi et les autres n'avaient pas pu disparaître sans laisser de trace, aussi talentueux soient-ils. Il y avait forcément un indice qui lui permettrait de remonter jusqu'à eux.
    Il fallait qu'il se raccroche à cet espoir.
    Il n'avait rien d'autre à faire, de toute façon.
    La rue était large, et relativement peu fréquentée à cette heure, comparée aux heures de pointe. Ces deux éléments auraient dû suffire à éviter toute altercation entre passants ; pourtant Kao dû faire un pas de côté assez brutal en réalisant que l'imposant ouvrier qui arrivait en face ne lui céderait pas le passage. Encore un abruti qui souhaitait établir sa supériorité sur tous les hommes qu'il croisait. Le Kyoujin le gratifia d'un regard noir. Distrait par cette démonstration de haine gratuite, le jeune homme resta un moment immobile au milieu de l'allée. Il s'y aventurait rarement, n'ayant pas vraiment les moyens d'acheter quoi que ce soit dans le coin pour le moment. En effet, les habitations qui la bordaient appartenaient clairement à des commerçants aisés, et les quelques boutiques qu'on y trouvait attestaient elles aussi du niveau de vie du quartier. Elles recélaient d'étoffes de qualité et de livres précieux ; mais ce fut sur l'auberge de la rue que le regard de Kaoru se posa.
    Le Sept d'Or. Un hébergement de qualité, pour sûr. Le fugitif mit quelques secondes à se souvenir de l'origine de cette sensation de déjà vu ; on lui avait conseillé cette auberge. Kyohei Itamura lui avait conseillé cette auberge. Pas vraiment le genre de recommandation qu'on oublie. Il valait mieux éviter de ressasser le passé et poursuivre sa route. Il n'avait pas envie de traîner près du Sept d'Or, même si la probabilité pour qu'il y fasse une mauvaise rencontre était minime. Nulle, même. Il s'engouffra dans la ruelle qui s'ouvrait sur sa droite.

    Son attention était encore braquée sur l'auberge, et il entendit distinctement quelqu'un en sortir. Sans ralentir, il tâcha de se persuader de la stupidité de ses craintes. Il faudrait bien plus qu'un incroyable hasard pour que Kyohei jaillisse du bâtiment à sa poursuite ; ce serait un vaste mélange d'impossibles improbabilités.
    Lui même n'était pas censé se trouver là. Il s'était aventuré dans cette rue par hasard, et si l'abruti de tout à l'heure ne l'avait pas tiré de ses pensées jamais il n'aurait réalisé qu'il se trouvait devant le Sept d'Or.
    Pour Kyohei, c'était impossible ; depuis quand les princes se baladent-ils incognito en plein territoire neutre ? Absurde. Il s'agissait sans doute d'un client ordinaire.
    Un client ordinaire qui l'avait pris en chasse, génial.

    C'était bien joli de jouer avec les probabilités et les improbabilités. Mais ça ne servait clairement à rien : Kao avait une improbabilité drôlement réelle sur les talons. Raison de plus pour accélérer la cadence.
    Un rapide coup d'œil en arrière à l'occasion d'un virage lui apprit qu'il s'agissait bien de Kyohei. Quel genre de prince traque ses proies à travers tout le continent ? Kao s'était-il fait un ennemi à vie ? Un adversaire qui ne lui laisserait aucun répit... l'idée était effrayante.
    Le jeune homme courait à présent à bonne allure, et son esprit intégra le fait qu'il était une fois de plus poursuivi par le prince de Stonefolm. L'absence totale d'agitation dans le quartier signifiait qu'il était ici sous couverture et qu'il n'avait aucune garde rapprochée sur laquelle compter. Un bon point. Il suffisait à présent de l'empêcher d'utiliser ce qui faisait de lui un prince : ses ailes et son contrôle du feu. L'entraîner dans les ruelles étroites qui parcouraient Myridia de part en part sembler être un bon début.
    Kao parvint à garder la tête froide durant une bonne partie de sa course, ce qui était une première. Il se dirigea tout naturellement vers les faubourgs de la cité, empruntant les passages exigus qui y menaient ; il savait qu'il avait des chances de semer son poursuivant s'il continuait dans cette direction. En effet, s'y perdre était facile lorsqu'on ne connaissait pas les lieux, surtout de nuit car peu de torches étaient allumées en dehors des allées principales. Il n'avait que ça à faire pour sauver sa peau, au moins c'était clair. Et pourtant, il sentait que quelque chose clochait. Il avait oublié un détail crucial, il le pressentait sans toutefois parvenir à mettre le doigt dessus.

    La réponse se présenta rapidement, et frappa telle une douloureuse évidence.
    Certes, dès qu'il avait réalisé que c'était bien Kyohei qui s'était lancé à sa poursuite, la probabilité de la présence de son espionne Akane était montée en flèche. Mais de toute évidence la demoiselle n'était pas à ses trousses, puisqu'il n'entendait qu'une personne derrière lui. Il était loin d'imaginer qu'elle se trouvait en réalité devant lui.
    Il savait qu'il parvenait à la fin de cette ruelle, et avait déjà prévu son prochain itinéraire. Il commençait à perdre un peu de son avance, mais comptait bien conserver l'écart actuel en ne montrant aucune hésitation. Dur cependant de ne pas ralentir en voyant surgir une cavalière sur sa route ; Kao stoppa juste à temps pour ne pas risquer de se manger l'équidé, qui effectua une ruade assez impressionnante en guise de réponse. La cavalière ne se laissa pas désarçonner et planta son regard vert dans celui du fuyard.
    Akane.
    Kaoru recula d'un pas, ouvrit la bouche sans dire un mot. Il était piégé. Et chaque instant qu'il passait à fixer l'espionne en silence le rapprochait de Kyohei. Il devait agir, et rapidement.

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Akane Shibata
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MessageSujet: Re: White Wanted [PV]   White Wanted [PV] Icon_minitimeLun 30 Aoû - 0:48

[Bon j'ai pas fais des miracles miraculeux (et ceci est posté tard dans la nuit froide et obscure, merci de votre compréhension)]

- Tu n’es pas obligée de me croire …

Si ce n’en était pas un, ça sonnait comme un reproche. Après tout … Un « LAAA » lui fit brutalement tourner la tête – et fit sursauter le cheval, beau boulot. Une silhouette pâle se mit à courir dans la ruelle, aussitôt suivit de Kyohei qui se lança dans un sprint effréné. Akane le regarda courir, hésitant entre descendre de cheval pour le suivre et attendre de voir comment il s'en sortait. Quoique, elle se sentait à la fois très seule et terriblement inutile. Sauf qu’elle ne pouvait pas leur courir après, même si elle arrivait derrière sa Majesté ils n’en seraient pas plus avancés.

En qualité de ce qu’elle était, elle connaissait bien Myridia, elle travaillait nettement plus en territoire neutre qu’à Stonefolm. Aussi, elle connaissait cette ruelle. Et toutes celles qui la traversaient pour y être souvent passée. La plupart étaient des impasses, le reste revenaient presque inévitablement sur le passage dont ils avaient émergés. Donc si il continuait dans ce sens, même en faisant des détours, il serait bien obligé d’atterrir de l’autre côté.
Elle mit un coup de talon dans le flanc de sa monture et s’engagea dans large rue. Il fallait espérer que ce n’était pas vraiment Kaoru. Si Kyohei l’attrapait, il le menacerait sûrement. Et si ce n’était pas lui … Akane devrait présenter les meilleures excuses de toute sa vie. Ou alors des condoléances. Oh pitié Kyohei, ne le menace pas trop … Enfin, en venir à espérer que ce soit bien lui était peut-être excessif, elle préférait demander le pardon d’un ivrogne plutôt que de tomber sur un criminel en fuite hypothétiquement mort. Le cheval refusa de prendre le tournant et il faillit rentrer dans une porte. Akane, fronçant les sourcils, tira sur la bride, il fit quelques pas de côté et recula avant de repartir tranquillement, puis de ré adopter une allure de rigueur. Tiens, par ailleurs, elle n’avait plus d’argent du tout. Le Sept d’Or était un endroit un peu trop cher pour elle, d’autant plus qu’il fallait régulièrement payer les aubergistes pour voir leurs registres et, dès qu’on se mettait à leur poser des questions, les commerçants multipliaient subitement les trous de mémoire. Or la mémoire de certains est très sensible aux cadeaux. Ce soir elle devrait se contenter de moins luxueux que le Sept d’Or donc. Pas si grave.
Akane n’était pas très angoissée par cette histoire de revenant, elle avait un peu de mal à accorder une entière confiance à cette l’information là.
Oui bon, c’était où cette sortie déjà … Quelque part dans cette rue. Quelque part à gauche. Le tout était de trouver ça avant qu’ils n’en sortent. En espérant qu’ils n’en sois pas encore sortis. Elle ouvrit ses doigts sur les rênes et passa devant plusieurs ruelles, ce n’étaient pas les bonnes, enfin, laquelle pouvait bien l’être en fait. Une silhouette surgit et sembla sur le point de percuter le cheval qui rua violemment. Cheveux clairs, grand, plutôt pâle. Un tout petit peu baraqué. Salut Kaoru.
Elle redirigea son regard vers la ruelle, apercevant Kyohei quelques mètres plus loin dans l’obscurité. Bon, le tout était de retarder le fugitif jusqu’à l’arrivée de quelqu’un qui aurait les moyens de le dissuader de toute tentative d’évasion, en l’occurrence l’incendie ambulant qui accourait, alias Kyohei, entre autres la solution à tous les problèmes du moment. Il suffisait de le retarder. Akane mit la main à sa ceinture avec une certaine fierté. Lors de l’enlèvement, elle s’était révélée complètement incapable de se débrouiller, dans le refuge des Kyoujins elle ne serait arrivée à rien sans le Phoenix. Deux explications : Soit elle restait une ratée de première, soit cela pouvait être justifié par le fait qu’elle s’était présentée sans un stupide bâton pour se défendre. Aujourd’hui c’était très différent. Elle en jubila presque. Ses doigts passèrent sur le fourreau. Il y avait un petit problème avec le fourreau. Elle y jeta un œil. Il était curieusement vide. Ce machin, un poignard, n’était pas un objet qu’elle utilisait souvent, c’est pourquoi ce pu être un incident mineur dans d’autres circonstances. Elle avait dû se le faire voler, pas possible autrement. C’était quoi déjà la première explication ? Ah oui … Elle était une ratée.
Il ne lui restait plus qu’à le tabasser à coups de fourreau. Inconsciemment elle chercha des yeux un providentiel objet contondant mais de toute manière ce dont elle avait besoin, c’était d’une vraie arme. D’autant plus que Kaoru, lui, était en train de dégainer la sienne.
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Kaoru Hinoiri
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MessageSujet: Re: White Wanted [PV]   White Wanted [PV] Icon_minitimeSam 4 Sep - 21:04

    [Vous croyez savoir ce qu'est un pavé de plumes ?
    Détrompez vous.
    Ceci.
    Est le rp le plus inutile.
    De tous les temps
    Bonne lecture~]




    Elle n'avait donc que ça à faire, suivre son prince partout, exécutant ses ordres avec déférence et efficacité. Akane Shibata. Il aurait reconnu son visage entre milles. Fine, gracile, elle ne payait pas de mine ; mais Kaoru était bien placé pour savoir qu'il était idiot et dangereux de la sous estimer. Elle était d'une obstination rare et parvenait toujours à être au mauvais endroit au mauvais moment. Meilleur exemple en date : jouer les amazones devant la sortie de la ruelle alors que Kyohei était juste derrière.
    Kao n'eut qu'une poignée de secondes pour se décider. Il était inenvisageable qu'il se rende, mais entre tenter de contourner la monture qui lui barait la route et la tuer, il hésitait. Il avait bien peu de chance de réussir à forcer le passage de manière pacifique, car Akane avait fait en sorte de bloquer tout échappatoire ; ça n'était pas bien compliqué, les rues étaient très étroites et sa monture n'avait aucun mal à imposer sa masse sur toute la largeur de l'unique sortie.
    Il fut pourtant obligé prendre rapidement sa décision, le bruit des pas de son poursuivant le rappelant à l'ordre. Portant la main à sa ceinture, il dégaina la lame qu'il portait désormais sur lui lors de toutes ses sorties. Question de précaution, maintenant qu'il était recherché.... Et même si sa capacité à se défendre n'était pas beaucoup améliorée par le fait de porter une arme quelconque, on était en droit d'espérer qu'un cheval ne soit pas un adversaire trop redoutable.
    Il n'aimait pas les chevaux, mais aurait bien aimé éviter de faire ce qu'il avait à faire. D'autant plus que, contrairement à Akane, il n'avait pas son brevet de charcutier et ignorait totalement où frapper avec efficacité. Alors il fit ça au hasard, à l'instinct ; refusant de croiser de nouveau le regard de la cavalière, il frappa l'animal au flanc. Sa lame pénétra la chair avec un bruit mat, et la réaction de la monture ne se fit pas attendre. Alors que le sang jaillissait d'une manière impressionnante, l'animal tenta de ruer et glissa à terre dans sa panique, entraînant l'espionne dans sa chute. Déjà le jeune homme s'était esquivé, profitant de l'étroit espace qu'avait libéré l'écart du cheval. Il refusa de jeter un dernier regard à ce brave Ernesto sa dernière victime en date, ni même à Akane qui avait dû être emportée dans la chute de sa monture.
    C'était triste à dire, mais il avait appris à être égoïste quand il le fallait. Là, c'était une évidence, il ne devait plus se soucier des gens qu'il blessait s'il voulait survivre.
    Et encore moins si ces gens étaient ses poursuivants.

    Son étripage de cheval lui avait conféré une confortable avance, mais elle n'était que provisoire. Kao savait qu'il ne possédait ni l'endurance de Kyohei ni la vélocité de Akane, et avait la certitude d'être rattrapé s'il jouait au plus fort avec ces deux là. Il devait se servir de sa tête. Il accéléra jusqu'à disparaître au premier tournant qui se présentait, sentant d'instinct que le prince et son espionne n'étaient pas loin. Pour l'instant cependant, il était hors de vue. Le jeune homme en profita pour se débarrasser de sa veste souillée par le sang de l'animal. Il la laissa tomber le long du mur, avant de revenir sur ses pas. Avec un peu de chance, ses traqueurs penseraient qu'il avait poursuivi son chemin sans s'arrêter. A présent, il devait disparaître.
    Il avisa une demeure relativement grande, qui semblait encore habitée malgré l'absence d'activité visible. Malgré ses réticences à entrer chez des inconnus sans permission, il s'y glissa rapidement et referma délicatement la porte derrière lui. Il retint sa respiration, de peur d'être repéré par le maître des lieux. Mais la maison était plongée dans l'obscurité, et ne présentait aucun signe d'une quelconque présence humaine. En tout cas, personne au rez de chaussée à première vue. Kao s'autorisa un bref moment d'arrêt, et chercha des yeux d'éventuels habits pouvant lui servir de déguisement : un large manteau, un chapeau, une écharpe... mais cette demeure n'offrait rien de ce type. Désireux de ne pas s'attarder dans cette maison qui n'était pas la sienne, il s'empressa de monter à l'étage le plus discrètement possible.
    Il ne pensait pas avoir laissé derrière lui assez d'indices pour être suivi dans ces lieux, mais mieux valait se dépêcher de faire place nette. Kaoru emprunta l'escalier en s'efforçant de ne pas faire grincer les marches ; epic fail, le bois gémissait doucement à chaque pas. Malgré cela, personne ne semblait remarquer la présence de l'intrus. Coup de chance inespéré ? Le Kyoujin n'y croyait qu'à moitié.
    Les vestiges d'un feu de bois projetaient sur le pallier leur lueur changeante, signe que la maison était habitée malgré les apparences. A l'affût, Kao se glissa au premier étage avec tout le soin dont il était capable. Il aurait voulu pouvoir se mouvoir avec discrétion et efficacité, mais ne parvenait qu'à étouffer à grand mal le bruit de ses pas en évitant de marcher trop vite. Mais au moins il parvenait à se diriger dans la pénombre sans heurter les nombreux bibelots qui encombraient le couloir, ce qui en soi était plutôt remarquable. Le jeune homme posa une main contre la rampe en bois finement travaillé, et inspira profondément. Il devait passer devant la pièce d'où provenait la lueur du feu de bois. Il devait se faire discret comme une ombre, se fondre dans le décor. Kyohei et Akane ne mettraient pas longtemps à commencer à fouiller les maisons. Plus il restait au même endroit, plus il avait de risque d'être découvert.
    Il retint son souffle et poursuivit sa route.

    Kao devait passer devant une porte ouverte. Devant une pièce où se tenait de toute évidence le ou la propriétaire de la maison qu'il squattait. N'importe qui se serait dépêché afin de passer le minimum de temps possible dans cette position délicate.
    Kao, lui, ne put s'empêcher de marquer en temps d'arrêt en croisant le regard du maître des lieux.

    Il s'agissait d'une vieille femme. Une très vieille femme, assise dans un énorme fauteuil qui la faisait paraître minuscule. Elle évoquait irrésistiblement une souche rabougrie, sa peau parcheminée de rides donnant à sa peau l'aspect de l'écorce dans la semie-obscurité de la pièce. Lorsque son regard se posa sur le Kyoujin, elle lui adressa un sourire qui sembla lui manger la moitié du visage. Un sourire édenté, dévorant de naturel et de sérénité. Par pur réflexe, Kaoru y répondit. Comment ne pas rendre ce sourire ?
    La vieille femme lui adressa un petit signe de la main, marmonna quelques mots inintelligibles. Elle semblait l'inviter à la rejoindre, à entrer dans la large pièce éclairé par quelques braises rougeoyantes. C'était tout lui, ça. Il aurait pu tomber sur un psychopathe qui l'aurait attendu avec une hache, mais il déboulait dans la maison d'une vénérable mamie. La Chance existait, amen.
    Kao secoua la tête, leva les mains en signe de paix. Ce ne devait pas être beaucoup plus rassurant, étant donné qu'il arborait toujours quelques restes d'hémoglobine de chez Ernesto.

    - Il ne vous arrivera rien. Promis.

    Il disparut dans la pénombre.
    Pas le temps de prendre le thé avec Mamie.
    Il se dirigea vers la fin du couloir, dénicha l'entrée du grenier. Il n'avait pas le temps de chercher l'escabeau qui devait y donner accès, mais n'eut pas trop de mal à s'y hisser. Il referma avec soin derrière lui, et contempla un instant le nombre incalculable de peintures, gravures, sculptures et autres bibelots qui se prenaient la poussière dans les combles. Toute une vie qui s'entassait dans une grenier plein à craquer...avec une belle odeur de renfermé en prime.
    Enfin, Kaoru trouva ce qu'il cherchait. Une fenêtre étroite qui laissait filtrer la lumière de la lune. Sans plus hésiter, il enjamba le bric à brac et rejoignit sa dernière issue. Il eut quelques difficultés à ouvrir la fenêtre, personne n'ayant songé à aérer la pièce depuis sans doutes des années. L'air frais de la nuit s'engouffra dans la pièce, véritable brise bienfaisante. Kao jeta un rapide coup d'œil vers le bas, évaluant la dizaine de mètres qui le séparait du sol. Sa résolution flancha quelque peu lorsqu'il se hissa sur le rebord de son issue de secours improvisée ; mais l avait décidé de s'enfuir par les toits, à lui d'assumer, maintenant.
    Se reprenant rapidement, il tâcha de refermer la fenêtre derrière lui avant de réaliser que c'était tout simplement impossible. Il étouffa la vague de remords qui naissait en lui en pensant à la mamie qui ne se rendrait sans doute jamais compte de cette fenêtre ouverte, réalisant à quel point il était ridicule de songer à ce genre de choses. Le toit n'était pas très incliné, comme celui de toutes les autres maisons dans cette partie de la Cité. Ce n'était pas l'endroit idéal pour poursuivre sa course, mais il pensait au moins avoir réussi à semer le prince pour un bout de temps. Et comme celui-ci ne pouvait pas se servir de ses ailes devant des témoins sous peine de faire cramer sa couverture, cette solution n'était pas plus mauvaise qu'une autre.
    Kao n'était pas tout à fait dans son élément, mais après avoir traversé la moitié du pays entre les serres d'un phénix, cela ne semblait pas si terrible. Avec un peu de concentration, courir sur les toits n'était pas si différent que de courir sur le sol. La chute serait un peu plus rude, quoi. Le jeune homme accéléra en remarquant l'espace qui séparait les deux maisons, et, ne pouvant estimer convenablement la distance à sauter sans ralentir, croisa les doigts en s'élançant dans le vide. Distance de saut aléatoire signifiant également atterrissage en catastrophe, Kaoru ne dût qu'à un miracle de pouvoir continuer sa course sans s'effondrer en touchant le sol. Il n'allait pas pouvoir jouer les funambules très longtemps, et tentait déjà de visualiser une quelconque manière de descendre rapidement vers un endroit où il achèverait de semer ses poursuivants.
    Car il croyait les avoir laissés bien derrière, ces deux là. Or les bruits de pas précipités qu'il entendait sur le toit derrière lui ne pouvaient décemment pas être ceux de la mamie de tout à l'heure. Ils étaient déjà là.
    Son avance n'était pas si considérable que ça. Il devait trouver autre chose.
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MessageSujet: Re: White Wanted [PV]   White Wanted [PV] Icon_minitimeDim 5 Sep - 20:55

[HS] Le hasard va intervenir mais la chance ne sera peut être pas avec ceux que vous pensez ^^ [/HS]

Dans les ruelles sombres des faubourg de Myridia, la majorité des habitants était soit rentré chez eux, soit encore sur leur lieu de travail, mais le nombre d'habitant dehors était assez limité. Néanmoins, le bruit de quelqu'un qui courait avait attiré l'attention d'un jeune forgeron qui refermait les volets de son établie. Dans la pénombre, il ne sut dire ce qu'il se passait mais il vit assez nettement la couleur du sang couvrant la veste de l'inconnu. Sur le moment, la peur envahit l'esprit de se simple artisan, croyant qu'il s'agissait d'un meurtrier venant d'accomplir son crime et fuyant avant que quelqu'un ne remarque la mort de la pauvre victime. Seulement, au lieu de refermer ses volets rapidement, il préféra ne pas bouger, ne pas attirer l'attention sur lui et observa la scène.

L'homme retira sa veste en courant pour ensuite la jeter par terre et continuer sur quelques mètres sa course avant de revenir en arrière. A ce moment le forgeron crut qu'il avait été repéré et son coeur s'accéléra d'autant plus, mais quand il vit le meurtrier partir dans une autre direction pour ensuite entrer dans une maison il soupira de soulagement. Enfin presque car cette maison c'était la sienne et seul la mère du forgeron s'y trouvait à ce moment. Prenant son courage à deux mains et surtout entendant l'arrivé d'autres personnes lui permettait d'espérer de l'aide pour protéger sa famille et ses biens.

Sortant rapidement de sa forge, il arrêta les deux personnes, une jeune femme elle aussi couverte de sang par endroit et un homme. La vue du sang lui fit peur, mais en entendant les deux personnes lui demander où se trouvait leur cible, il accepta de les aider.


Si vous chercher l'assassin, il est parti entré chez moi... Je vous en pris, ma mère est dedans et elle est trop âgé pour se défendre, aidez moi avant qu'il ne lui fasse du mal.

Le forgeron ne sut dire si c'était ses suppliques où les traces de sang sur le sol qui convint les deux personnes mais elles le suivirent jusqu'à chez lui, allant prestement pour ne pas laisser trop de temps au meurtrier.

Une fois chez le forgeron, ce dernier alla directement voir sa mère, une femme très âgé, car des tache de sang semblaient aller dans la pièce de la vieille dame. Le jeune artisan retrouva sa mère et la questionna pour savoir si elle allait bien, même si la question ne se posait pas.


Maman, tout vas bien? J'ai vue quelqu'un entré chez nous.

Oui, je l'ai vue, un homme très poli mais aussi très sale. D'ailleurs, ce n'était pas ton ami le boucher ?

Le boucher ? Mais non maman, le boucher est une femme. Où est passé l'homme que tu as vue?

Ha? ha bon... Et bien, je crois qu'il est monté dans le grenier.


Hector resta avec sa mère, montrant juste la direction du grenier aux deux personne qui poursuivaient l'assassin.

Peut de temps après, Kyohei et Akane avait retrouvé la trace de Kaoru, quelques toits plus loin. Malheureusement pour les poursuivant comme pour le poursuivit, les toits des faubourgs ne sont pas aussi solide que ceux de la ville même de Myridia et les tuiles se détachent assez facilement, c'est ainsi qu'Akane glissa et se rattrapa de justesse sur le rebord du toit, mais obligeant Kyohei à choisir entre sa cible ou aider son espionne. Il devait faire une choix très vite car Kaoru avait de nouveau disparut.

Au même moment, Kaoru ne vit pas une faille sur le toits où il était et passa littéralement à travers. Par chance, il ne se blessa pas dans cette chute probablement mortel pour n'importe qui d'autre mais il se trouvait maintenant quelque peu coincé sous plusieurs lattes et poutres ainsi que des tuiles.


[HS] légende : marron = Hector le forgeron, Bleu = la mère d'Hector [/HS]
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MessageSujet: Re: White Wanted [PV]   White Wanted [PV] Icon_minitimeJeu 9 Sep - 19:32

[c'est pas des poulpes mutants mais le niveau d'improbabilité est l'même *wall*]

L’éclairage que Kyo percevait au bout de l’étroite ruelle s’estompa soudain. Une masse qu’il ne distinguait encore pas très bien s’imposa à la sortie. Il ne ralentit pourtant pas, espérant profiter de l’occasion pour rattraper le fugitif. Celui-ci sembla manquer de peu la collision avec le… le cheval, oui, c’était bien ça, qui lui barrait à présent la route. Quel coup de chance… ou pas. Plissant les yeux, le prince réussit à deviner la chevelure émeraude d’Akane. Elle avait donc choisi de contourner les bâtiments afin de cueillir Kaoru à l’autre bout. Bonne décision. Le rebelle se stoppa même une poignée seconde, visiblement désarmé par ce retournement de situation, pendant lesquelles Kyohei gagna en mètres et en confiance. Erreur. Il s’avéra hélas que le rebelle avait plus d’un tour dans sa poche. Il avait une arme, même. C’est ce que lui apprit l’éclat pourpre que prit soudain la lumière, vision sanglante accompagnée d’un hennissement qui s’apparentait plus au hurlement d’agonie. Les stries blanches jaillirent à nouveau, transperçant l’ombre qui régnait autour de Kyo. L’animal était tombé… sa cavalière aussi. Et Kaoru cavalait un peu plus loin. Bravo, ingénieux moyen de fuite : foncer tête baissée en agitant son couteau au nez de tout qui se dresse devant soi. Le jeune homme réalisa pour la première fois que celui qui courait là-devant était peut-être bien moins innocent qu’il ne l’avait cru. Il n’avait rien d’un meneur de révolte ou d’un chef de gang, mais il n’empêche… qui sait de combien d’êtres venait le sang qui lui maculait les mains ?

Une colère refrénée menait l’esprit de Kyo à entendre ce qu’il voulait croire. Il ne pouvait imaginer que seule l’ivresse de la fuite l’avait poussé à dégainer son arme. Oui, Kao n’était qu’un être vil à la lame perfide qui n’hésitait pas à abattre ses opposants. Un lièvre hier, un cheval aujourd’hui… un humain, demain. Plus qu’un simple indocile aux idées troublées par un chef beau parleur, il avait sa propre responsabilité dans l’histoire. Comme tout être qui méprisait la vie d’autrui, il fallait le capturer. Hélas, difficile d’appliquer cette sentence dans l’immédiat au vu de la situation : Kyohei dut freiner avant de trébucher sur l’équidé qui se débattait à terre, sans pourtant chercher à se relever, en roulant des yeux terrorisés. Il fit attention à ne pas recevoir un coup de sabot tout en jetant un regard à Akane. Apparemment, elle n’avait pas été blessée durant sa chute. Tant mieux, il pourrait continuer sa course libre de ce soucis et sans tarder plus longtemps. Il repartit en cherchant des yeux Kaoru. Volatilisé. Non, c’était impossible, pas maintenant, pas après tout ça…

Il ralentit sa course sans cesser de scruter devant lui, ne sachant quelle intersection Kao aurait le plus probablement pris. Akane le rattrapa aussitôt, et alors qu’il s’apprêtait à s’engouffrer dans une rue au hasard, un homme descendit dans la rue et s’imposa à eux. L’assassin. C’est le terme qu’il employa. Cela ne fit que conforter Kyohei dans ses noires pensées envers celui qu’il suspectait à présent bien plus dangereux qu’il ne le laissait paraître. Le citoyen s’était expliqué en à peine deux mots mais cela était bien assez suffisant. Le prince retrouva son assurance : sa cible n’était pas tout à fait perdue. Béni soit Hector +_+ Apparemment, la chance était avec eux. Pour l’instant.

Ils allèrent d’un bon pas, se laissant guider par l’inconnu. La méfiance était toutefois de mise, car rien ne prouvait qu’il n’était pas un complice de Kaoru qui l’aidait à les attirer dans un traquenard. Les rebelles semblaient friands de cette tactique. Sauf que cette fois, ils étaient deux et Kyo n’avait aucunement l’intention de retourner moisir au fond d’une grotte. Restant alors sur ses gardes, il rentra dans le bâtiment à la suite de leur guide improvisé. L’intérieur ne semblait pas éclairé, mais leur nouvel allié semblait savoir où aller. Ainsi ils s’engagèrent dans l’escalier sans même prendre le temps de jeter un œil au rez-de-chaussée. De toute façon, malgré l’obscurité, il s’avérait évident qu’il n’y avait trace de vie dans la première pièce. En effet, la faible lueur s’échappant de la porte entrouverte suffisaient à se faire une idée. Impossible de se cacher dans un lieu si encombré.

Si Kaoru n’était pas trop loin, alors il était certainement au courant qu’on l’avait traqué jusqu’ici : les trois poursuivants firent craquer les marches sans retenue, plus préoccupés par leur vitesse que par leur discrétion. Ils arrivèrent dans un couloir qui devait être grand à l’origine mais rendu étouffant par les piles d’objets plus inutiles les un que les autres qui s’entassaient de chaque côté. L’inconnu se précipita dans une petite salle et ils suivirent, dressant l’oreille, toujours prudents. Ils n’entendirent toutefois que le crépitement commun des braises qui ronflent dans un âtre. La vieille dame qui vivait là ne semblait plus avoir tout ça tête au vu de la conversation qu’elle entretint avec son fils. Pourtant, ils n’avaient que les informations qu’elle leur donna. Il était possible que Kaoru, ou peut-être le boucher, ou éventuellement la bouchère, était probablement monté au grenier. Tout cela n’était possiblement qu’une éventualité incertaine. Kyohei retint un soupir : n’étaient-ils pas tout simplement en train de jouer les crédules en écoutant un passant quelconque qui pouvait se révéler être le clown du siècle ?

Never mind. Dès qu’il sut quelle direction prendre, Kyo’ se rua vers la trappe qui menait au grenier. Ils grimpèrent dans la pièce sans perdre de temps, ils en avaient déjà assez perdu, mais furent forcés de ralentir pour enjamber le désordre qui y régnait. Nouvelle objectif : la fenêtre à moitié ouverte. L’air pur qui rentrait par cette issue jurait avec un reste d’odeur de renfermé, preuve qu’elle avait été récemment ouverte. Ils se glissèrent par l’ouverture non sans chercher des yeux l’éventuelle silhouette de Kaoru (ou d’un boucher). Une chance sur deux. Mais ce ne fut que quand ils eurent atteint les toits qu’ils l’aperçurent au loin, bondissant sur les toitures sans même plus prendre le soin de se retourner. Il devait avoir retrouvé espoir, avec l’habile échappatoire qu’il avait choisi, mais hélas pour ce bon rebelle la fortune était contre lui. En tout cas, c’était bien le bon homme, et le prince accueillit la nouvelle avec étrange soulagement. Ils étaient bel et bien sur la bonne piste, merci mamie.

Ce furent alors trois personnes qui s’improvisaient équilibristes sans même prendre en compte le danger sous leur pied. A plusieurs reprises ils jouèrent leurs vies pour passer d’une maison à une autre plus éloignée, mais jamais l’un d’eux ne dérapa assez gravement pour perdre totalement son équilibre. Plus que la vitesse, l’habilité à s’adapter au terrain inhabituel comptait dans cette course poursuite pour le moins originale. Sauf quand c’est le terrain lui-même qui joue des tours. Aussi, Akane fut soudainement victime d’une mauvaise farce du hasard elle aussi. Kyohei bloqua son avancée pour se tourner vers elle, qui avait chuté tout à coup, une tuile s’étant dérobée de sous son pas. Elle réussit habilement à se rattraper sur la bordure avant même que Kyo n’eut réagi. Celui-ci ne put s’empêcher d’avoir un regard vers Kao qui s’éloigner inexorablement, puis reporta à nouveau son attention sur l’espionne en mauvaise posture. Très mauvaise. Trop pour qu’il ne l’abandonne lâchement. Sans même s’apercevoir qu’un dilemme aurait dû s’imposer à lui tant le choix à faire lui semblait évident, dans l’instant, il s’avança dans la pente du toit. Les tuiles, veilles là aussi, menaçaient de céder et de l’entraîner dans une chute où rien ne l’arrêterait avant qu’il ne soit en bas. Ecrasé sur le pavé. Il s’en voulut une seconde de s’être cru capable de jouer les acrobates sans le payer d’un saut dans le vide mais à présent c’était secourir Akane ou s’être arrêté pour rien. Et Kaoru était sûrement déjà loin.

Heureusement tout se déroula sans plus d’encombres. Kyohei agrippa la jeune femme par le poignet afin de l’aider à remonter, chassant de son esprit l’angoisse montante à mesure que le temps passait. Que la probabilité qu’il retrouve Kao s’amenuisait. Au moins, l’espionne s’en sortirait malgré le coup du sort. S’assurant qu’elle retrouvait son aplomb, il s’inquiéta aussi de sa capacité à reprendre la course. Réponse positive. Bien, au moins, malgré ses chutes inopinées (1 en chance ksss) elle ne perdait pas la face. Elle s’excusa platement au prince. Il balaya ses paroles d’un geste de la main comme pour lui dire que c’était pardonné. Ce n’était pas comme si c’était de sa faute après tout. Son regard se reportait déjà dans la direction où avait disparu Kaoru. Disparu, oui. Cela n’avait rien d’étonnant mais il avait toujours l’espoir de le voir au loin, les attendre, avec un grand fair-play. Mais non, il avait profité de la malchance qui s’était abattu sur eux pour filer entre leurs doigts.

Il était grand temps de reprendre les recherches, même si sa volonté était irritée par ce qui venait d’arriver. Mais cette fois il fit bien attention à l’endroit où il mettait les pieds, inquiet de subir de même sort qu’Akane. Cette dernière semblait avoir eut un regain de motivation, les sourcils froncés et l’œil noir, et elle alla au devant de lui en examinant les lieux du regard. Kyohei partit plus vers la droite histoire qu’ils couvrent une plus grande zone dans leurs observations. Dans ces circonstances, il devait faire preuve d’un grand sang froid sinon il allait hurler. Après tout ce temps passé à courir après Kaoru… l’incroyable aubaine de le croiser là où il n’aurait pas dû être c’était mué en petit cauchemar de frustration. D’ailleurs, Akane semblait mal le prendre (à moins que cela ne soit son cas qui la désespérait) et râler un peu plus loin en donnant des coups de pieds dans les tuiles qui se détachaient et aller rouler jusqu’au rebord. Il fallait qu’ils le retrouvent à tout prix mais cela semblait à présent hors de propos. A moins que…

- Il est là.

Phrase simple et neutre qui relevait pourtant d’une grande victoire. Il rejoignit Akane en un clin d’œil désireux de mettre une image sur ces mots. Etait-ce possible… ? Elle semblait surprise, et il la comprenait. Si sa découverte s’avérait réelle… elle n’en demeurait pas moins étonnante. Mais, plus que d’avoir retrouvé celui qu’ils croyaient avoir totalement perdu, c’était autre chose qui l’avait amené à afficher cet air là. Kyohei sentit lui-même la surprise l’éteindre. C’était tout simplement incroyable. Un bonheur étrangement cruel s’ajouta à sa stupéfaction. Le hasard qui était derrière ça avait un humour des plus cyniques… Car Kaoru avait apparemment lui aussi payé son manque de précaution, ou au moins la fragilité des toits. Il était prisonnier… des poutres et des débris du creux où il avait chuté.

Hé oui, même les plus grands peuvent tomber très bas. © Orion

- Bien vu Akane. On va le sortir de là. Toi là-dessous, si tu fais mine de partir… enfin depuis le temps, tu connais la chanson.

------------------------------

Hector était assez fier de lui. Il avait déboulé dans deux-trois lieux de sa connaissance qu’il savait bondés à cette heure et avait hurlé à qui voulait l’entendre qu’un assassin était là dehors et avait menacé sa mère. A présent, il avait réuni une belle petite troupe de vengeurs munis de bouteilles brisées, pioches et autres armes improvisées. 14 hommes en tout. Dont la moitié étaient totalement cuits mais cela n’avait aucune importance. L’homme saoul n’a plus toute sa tête, certes, mais il se bat comme s’il ne connaissait pas la mort. Des pseudos-guerriers sans peurs ni loi pour faire la peau à l’assassin. Myridia était neutre, peut-être mais ce n’était pas une raison pour devenir le refuge des meurtriers. Et si les forces publiques n’étaient pas assez efficaces pour tous les éliminer, alors le peuple n’avait qu’à se soulever lui aussi. Et puis… Hector devait l’avouer, c’était assez distrayant.

Après un moment de recherches, ils virent des personnes sur les toits. Se déployant au pied du bâtiment, chacun tentait d’apercevoir le visage des inconnus… et plus particulièrement de deviner lequel avait des tâches de sangs sur ses vêtements. Et bien… Aucun des deux. Que faisaient-ils ? Ils aidaient quelqu’un à sortir de gravas, et ce quelqu’un était leur cible. Le sang d’Hector ne fit qu’un tour : mais alors… les deux autres étaient des complices du criminel ? Alors que les membres de son équipe se turent dans un bel ensemble pour éviter d'alerter leurs futures victimes, il chuchota d'un ton terrible :

- Nous n’avons pas qu’un ennemi. Ils sont trois…


Dernière édition par Kyohei Itamura le Mer 15 Sep - 20:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: White Wanted [PV]   White Wanted [PV] Icon_minitimeMer 15 Sep - 19:38


Akane savait marcher sur un toit, c’était un moyen de fuite particulièrement pratique : difficile de monter pour ceux qui n’y sont pas encore, difficile de courir pour ceux qui n’y sont pas habitués, enfin bref, elle aimait bien. Mais pas à Myridia. Les toits y étaient trop vieux, trop instables, trop dangereux. Personne ne prenait la peine de les réparer, à cause du prix peut-être, pour l’utilité que ça aurait aussi. Personne n’était censé sautiller dessus donc, en théorie, pas de raison de gaspiller son argent. Elle n’y allait jamais, question de sécurité.
Mais cette fois ci ferait matière d’exception.

Elle se hissa sur le rebord de la fenêtre pour rejoindre Kyohei et calla son regard sur le sien, Kaoru gambadait insouciamment un peu plus loin avec une élégance rare. Il fallut courir. Et sauter parfois. Elle n’avait pas trop de mal à tenir debout ni à se maintenir à une certaine vitesse, mais il fallut oublier certaines mesures de prudence pour ça. Il s’agissait de ne pas y réfléchir et de continuer. Un toit se coupa pour laisser apparaître le suivant juste devant, ce n’était pas la première fois, ce n’était pas la dernière, mais ça faisait un peu loin. Kyohei ne sembla pas s’embarrasser de ce genre de réflexions et sauta sans ralentir. Il atteint le toit suivant sans difficulté. Cette constatation donna un peu d’assurance à Akane qui l’imita et prit une bouffée de soulagement en sentant son pied se poser sur une tuile. Ca ne plus pas plus que ça à la tuile en question qui glissa tranquillement, entraînant Akane dans le vide. Un réflexe providentiel la poussa à lever les bras pour s’accrocher à quelque chose, agrippant la bordure du toit. Il lui fallut quelques instants pour reprendre son souffle. Elle jeta un œil par dessus son épaule pour voir la tuile – qui avait du être « posée » entre deux bières plutôt que soigneusement accrochée - tomber au ralenti et s’écraser beaucoup plus bas pour voler en éclats sur le pavé. Il y avait de fortes chances pour que Kyohei soit parti sans la voir tomber, il n’avait pas du se retourner subitement, animé d’un mauvais pressentiment.
Elle cru rester suspendue à ce machin une éternité. Ses doigts moites glissaient avec obstination, ça en devenait limite dangereux, voire angoissant. Et douloureux.
Elle baissa la tête pour ne pas tomber et se mordit la lèvre en regardant ses pieds pendre au dessus du vide.

On lui attrapa le poignet avant de la tirer sur le rebord du toit d’une mâle assurance caractéristique.

- Tu peux marcher ?

Gentille préoccupation.
Elle hocha la tête, regardant honteusement ses mains appuyées sur le sol. Elle était une bonne à rien qui perdait sa seule arme et qui trébuchait sur trois fois rien, ridicule. Et ils avaient perdu Kaoru. À cause d’elle, félicitations ma grande. Elle se redressa lentement, prit une grande inspiration et commença à s’excuser comme elle pouvait, il réprima ses regrets du revers de la main, ce qui lui permit d’arrêter de parler et de ne pas avoir à s’enliser dans son discours. Elle se leva et marcha un peu dans une direction qui devait approximativement se situer dans le rayon « Tout droit » et continua, un peu mollement mais continua.

Ses remords se muèrent en colère. Contre elle, contre tout ce grand machin dans lequel on l’avait plongé. Au fond elle s’y était jetée tout seule mais ça n’avait pas d’importance, ça en devenait presque fatiguant de courir après des disparus. Elle pressa le pas. Vu qu’ils n’avaient plus aucune chance de le rattraper en courant autant miser sur le fait qu’il puisse s’être caché quelque part … Bah tiens, caché quelque part. Chouette ton optimisme Aka. Sa cheville heurta quelque chose, elle frappa dedans avec humeur tout en en maugréant.
Elle était entièrement responsable de la disparition de Kao, elle allait le retrouver en un clin d’oeil. Et où Mademoiselle ?
Question futile.
Bon, il fallait se rendre à la cuisante évidence qu’il n’était pas caché, c’eut été les atteindre, il n’était pas assez idiot pour ça. Quoique, qu’est-ce qu’elle en savait. Bref, le plan de rigueur était : on court jusqu’à ce qu’on voit une silhouette blême sprintant à la lueur de la lune en pariant sur la possibilité qu’il ne soit pas descendu des toits, qu’il ne soit pas tombé, qu’il ne soit pas caché ni quoi que ce soit d’autre.
Elle avait parcouru le Royaume de Sable sans avoir fait ne serait-ce qu’un pas, (Hmmm, gonna try with a little help from my friends ♪) elle pouvait faire un effort. Elle tendit un pied, faillit l’enfoncer dans le vide et recula. Elle lança au fond du trou un œil contrarié et le contourna sagement avec prudence. Quelque chose de blanc remua, pâleur jurant avec le noir profond de l’ouverture. Il y avait quelqu’un là dedans.

- Il est là.

Elle même ni croyait qu’à moitié, il n’était ni parti, ni même caché. Coup de chance … Kyohei se retrouva derrière elle avant qu’elle ne sache qu’il l’avait entendu.

- Bien vu Akane.

Akane fut prise d’une poussée de fierté soudaine et se mit à sourire toute seule en se ressassant le fait qu’elle avait Bien vu. Bon par contre après il fallut vraiment le sortir de là. Ce fut un peu laborieux, vu qu’il était coincé profond en plus, mais réalisable sans trop d’accros. On lui confisqua son arme afin d’éviter qu’il ne poignarde quelqu’un, ou qu’il fasse encore une prise d’otage, ou qu’il se taille les veines. Ensuite ils ne comptaient pas passer le reste de la nuit en hauteur, donc il fallut trouver une échelle, descendre l’un après l’autre, le tout avec un peu de pression dans l’air. Une fois en bas, il leur sembla qu’ils n’avaient plus qu’à trouver une auberge dans le coin, le Sept d’Or n’était pas plus loin que ça en fait, et y passer tranquillement la nuit en faisant des tours de garde comme la dernière fois, super, et puis … Puis toujours comme la dernière fois, se procurer des chevaux, comment avait-il fait déjà ? Elle ne se souvenait pas, ça n’était pas très important, au pire le Phoenix n’avait plus qu’à rappliquer vu qu’il était bien copain avec sa Majesté.

Ils furent accueillis au détour d’une rue par une horde d‘hommes bien bâtis et armés des ressources sur le terrain. Le type qui les avait fait passer par sa maison pour rattraper Kaoru était là. Ca ne semblait pas être une embuscade sans devenir un comité d’accueil pour autant. Cet homme lui avait semblé presque reconnaissant tout à l’heure, il semblait qu’il ait très vite oublié ses dettes. Restant groupés, tous les regards étaient figés sur le fraîchement détenu tandis que certains discutaient en chuchotant, rompant un silence haineux, et se répondaient par hochements de tête. Si elle était incapable de lire sur leurs lèvres elle perçut un mot qui revenait régulièrement, assassin, et que chaque évocation semblait faire jubiler d’excitation. La plupart restaient pourtant cois, fixant le rebelle avec mépris et satisfaction en tripotant leur matériel. Il y avait dans leur regards quelque chose du bonheur et de la dérision.
Comme si ils se l’imaginaient mort.
Ils ne laissaient pourtant pas de côté les deux autres machins qui l’encadraient, leur lançant un petit rictus écoeuré par moment. La situation n’évoluait pas alors leur meneur, l’endetté, fit un petit geste circulaire avec son doigt. Akane, et Kyohei et Kaoru aussi probablement, n’était sans doute pas aussi éméchée que ces messieurs qui ne comprirent rien du tout à un geste qui devait sans doute signifier quelque chose comme « Bougez vous et encerclez les » et ricanèrent bizarrement sans remuer un ongle. Certains moins grisés que les autres tentèrent d’appliquer les ordres, ils auraient presque pu si cette petite bande de meurtriers n’avait pas prudemment reculé de quelques pas.
Ca devenait ridicule, mais ils étaient nombreux (et soûls pour beaucoup), autant garder son calme.
Le meneur eut l’air de décider que ce n’était peut-être pas la peine de se tuer à donner des directives que personne ne comprenait et haussa un peu les épaules en regardant un de ses petits soldats s’élancer sans l’attendre en brandissant son arme, aussitôt suivit de deux collègues du même gabarit. Monsieur n’avait qu’une cible pour l’instant : le véritable assassin, celui qui s’était tâché. Ses complices ne paraissaient pas aussi intéressants : le premier était plus petit et propre, la seconde était une femme. Enfin bon, ça devait être lui le chef des troupes. Et puis même si ce n’était pas lui l’assassin ce n’était pas grave, de toute façon il n’était pas venu pour rendre justice, plutôt pour s’amuser.
Arrivé à sa hauteur, il jugea préférable de hurler, pour donner du percutant à la scène quand les autres la raconteraient. Et il leva sa hache.
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Kaoru Hinoiri
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MessageSujet: Re: White Wanted [PV]   White Wanted [PV] Icon_minitimeMar 28 Sep - 21:48

    A ce stade là, ça n'était même plus de la malchance.
    Ça n'avait pourtant pas si mal débuté ; pour un peu, il y aurait presque cru. Une fois sur les toits, une fois qu'il avait chopé la technique pour éviter de finir en paté sur les trottoirs, la situation lui avait paru moins désespérée. Mais là, c'était officiel, la course poursuite tournait très nettement en la faveur de Kyohei et Akane. En effet, dur de courir une fois recouvert de poutres, tuiles, et débris en tout genre. C'était pas faute d'avoir essayé, mais l'évidence était là : il était...coincé.
    Histoire de justifier un peu sa situation, on ne pouvait le blâmer de s'être retourné en entendant un bruit derrière lui. Lui qui pensait avoir semé ses traqueurs réalisait que ces derniers ne lâcheraient pas prise. Des jardins de Stonefolm aux toits de Myridia, il n'était en sécurité nulle part.
    Courir sans regarder où l'on va est toujours risqué, mais généralement on s'en sort sans trop de mal ; courir sur des tuiles moisies à une dizaine de mètres d'altitude sans regarder où l'on va, c'est réservé aux acrobates et aux suicidaires. Surveiller ses arrières lorsqu'on est poursuivi sans pour autant perdre de l'allure, ça n'était pourtant pas idiot. Rester à savoir qui avait eu l'idée de placer une faille dans la toiture à l'endroit précis où il posa son pied. Kao, pourtant plutôt peu violent, se sentait capable de traquer le responsable des nuits entières pour lui faire payer sa négligence ; quelle idée, de laisser des toits dans cet état...

    La chute avait été brève, brutale, mais étonnement silencieuse. Le Kyoujin avait ravalé le cri de stupeur qui était monté en lui en sentant le sol dérober sous ses pieds, et le bruit des gravats qu'il avait entraîné dans sa chute n'avait pas résonné bien longtemps dans la nuit. Le souffle coupé, le cœur battant, il resta un instant un peu étourdi par le tour que prenaient les évènements. Kaoru ne mit cependant pas bien longtemps avant de réaliser qu'il était dans une position critique. Certes, il n'avait pas l'impression de s'être blessé sérieusement malgré sa splendide cascade improvisée, mais il il aurait bien pu s'être brisé les deux jambes que cela n'aurait rien changé. Il était coincé. Le toit s'était effondre sous lui et sur lui, à en juger par les débris qui le recouvraient. Impossible de bouger. Il pouvait à peine remuer, et s'estimait déjà relativement chanceux de pouvoir respirer sans trop de difficultés.
    Quoique...s'il avait pu tomber un peu dans les pommes histoire d'oublier les galères et les toits qui s'abattaient sur lui, ça n'aurait pas été de refus. Là, il devait assumer le fait d'avoir foiré tout seul son échappée sauvage : même avec la meilleure volonté du monde, il ne pouvait rejeter la faute sur un autre que lui (et c'était pas faute d'avoir essayé). C'était bien là l'un des inconvénients majeurs de sa vie : il était seul. Et, de ce fait, devait endurer seul les épreuves qui se présentaient à lui.
    Et, malheureusement, il n'était pas toujours à la hauteur.

    Rapidement, des bruits de pas se firent entendre sur les toits. Ils se rapprochaient. Bientôt, une voix familière se fit entendre :
    Toi là-dessous, si tu fais mine de partir… enfin depuis le temps, tu connais la chanson.
    … S’il faisait mine… de partir. Ha-ha.
    Mais la menace était à prendre au sérieux ; Kao avait reconnu cette voix.
    Kyohei Itamura l’avait retrouvé.

    Le jeun homme n’aperçut son ex-ravisseur/ex-prisonnier que tardivement ; il n’avait pas vraiment les moyens de regarder librement autour de lui, et dût attendre que le prince et son espionne se plantent devant lui pour pouvoir les avoir sous les yeux. Les deux Stoniens le dégagèrent non sans mal, et lui confisquèrent immédiatement son arme. C’est vrai, le connaissant, ils auraient pu craindre qu’il ne trébuche dessus et meurt. Le trio descendit bientôt dans la rue plongée dans la pénombre.
    Kyohei et Akane.
    Ils devaient être satisfaits. Une pluie de hasards bienheureux s’abattaient sur eux : qu’ils tombent presque nez à nez avec leur proie dans une des villes les plus imposantes du continent était une chose ; que la proie en question se taule en s’enfuyant et reste coincée en les attendant sagement, c’était vraiment trop facile. Ils auraient presque mérité mieux, nan ? Ce serait sympa qu’ils le relâchent, histoire de maintenir l’adrénaline encore quelques instants.
    Mais ça n’était pas un jeu.
    Il était prisonnier, à nouveau captif du prince de Stone. Mais cette fois, il n’attendrait pas d’être enfermé dans les geôles du château, entre deux flaques d’eau de mer, pour réfléchir à un plan d'évasion. Non, retourner à Stonefolm signifiait signer son arrêt de mort. D’une manière ou d’une autre, il devait semer ses poursuivants avant que le trio n’entame le chemin du retour. Ne pas cesser de réfléchir. Même si la situation paraissait désespérée. Ne pas s’avouer vaincu. Jamais.
    Ce qu'il lui fallait, c'était une diversion. Quelque chose d'assez énorme pour distraire quelques instants le prince et sa compagne, histoire de pouvoir à nouveau jouer au chat et à la souris. Il avait toujours une chance tant qu'il restait dans les faubourgs de Myridia. Juste une diversion, et la chance pouvait tourner en sa faveur. Kao parcouru les lieux du regard. Les ruelles semblaient désertes, la ville était endormie. Il ne voyait strictement rien qui puisse lui permettre de se libérer de ses ravisseurs. La dernière fois, il lui avait fallu un incendie pour distraire suffisamment ses gardiens. Cette fois, il devrait sans doute se contenter de quelque chose de moins tape à l'œil. Ce groupe d'hommes qui s'avançait vers eux de manière peu amicale pourrait être un bon exemple.

    Kaoru en compta quatorze. Quatorze hommes qui dégageaient une paradoxale aura de détermination vacillante. Le fait qu'ils sortent probablement de la taverne la plus proche expliquait sans doute leur allure plus ou moins indécise, mais n'importe qui aurait saisi que ces hommes avaient un but précis. Qu'ils avaient une cible. Et qu'ils l'avaient trouvée.
    Kao n'avait juste pas compris que la cible, c'était lui.

    Le groupe se posta devant les trois jeunes gens, qui furent bien obligés de stopper leur marche. Le Kyoujin perçut leur hostilité, et se réjouit intérieurement. Sans doute ces braves gens avaient-ils réalisé qu'ils avaient sous les yeux le prince de Stone. Une sorte d'insurrection contre le pouvoir monarchique, pourquoi pas ? Ou bien juste un groupe d'ivrognes en pleine hallu qui cherchaient de quoi s'amuser. Kyohei ne se laisserait pas marcher dessus sans réagir, et répliquerait sans doute si on brutalisait sa royale personne -ou sa chère espionne. Dans la débandade générale, il aurait sans doute une occasion de se retirer discrètement. En résumé, la situation ne lui paraissait pas spécialement alarmante. Des idiots éméchés, on en trouve partout. Lui qui vivait la nuit avait rapidement appris à côtoyer ces personnes qui oscillaient entre réalité et abrutissement. Il savait que, si parfois des débordements sont à craindre, tout se passait bien la plupart du temps si l'on savait se montrer diplomate et rire à leurs plaisanteries vaseuses. Alors non, Kao ne se sentait pas en danger. Enfin, pas plus qu'en compagnie de sa charcutière préférée et de son pote le pyromane mégalomaniaque.
    Jusqu'à ce qu'un des types se jette sur lui en hurlant, hache en main.
    Là, il comprit qu'il n'était pas encore tiré d'affaire.

    L'homme à la hache n'était pas le seul à s'être mis en mouvement. Kao entraperçut du mouvement sur le côté, devinant que d'autres avaient entamé le combat. Il réalisa qu'il était désarmé et que les deux autres étaient également en mauvaise posture. A lui d'assurer sa survie face à un adversaire qui devait peser 50 kilos de plus que lui et avoir une carrure approximativement deux fois plus large que la sienne. Avec une hache. Qui voulait sa peau pour une raison qui lui échappait totalement. Et s'il n'y parvenait pas, il serait sans débité en tranche par ce malade mental et son groupe de joyeux ivrognes. La situation lui échappait ; il détestait ça.
    L'homme abaissa sa hache dans le vide. Kao sentit la lourde lame siffler à ses oreilles, voulut reculer et se heurta à l'un de ses ennemis. Il avait juste eu le temps d'esquiver un coup mortel ; son adversaire ne plaisantait pas. Le cœur battant, pris en tenaille entre deux hommes qui voulaient sa peau, le Kyoujin chercha une quelconque issue. L'homme qui se tenait derrière lui semblait d'avantage préoccupé par le fait de rester debout que par l'épais gourdin qu'il brandissait mollement, c'était déjà ça de pris. Mais à part posséder des ressorts en guise de pieds, nul ne pouvait échapper à la mêlée. D'après ce que Kaoru avait aperçu, Kyohei avait dégainé son arme et maintenait à l'écart les hommes qui avaient commis l'erreur de le prendre pour cible ; quand à Akane, elle faisait chèrement payer le manque de vigilance des ivrognes qui avaient cru avoir affaire à une proie facile.
    Mais lui, on lui retirait son arme et on lui filait le seul adversaire qui ne semblait pas avoir bu. On aurait aussi bien pu lui passer la corde au cou, le résultat aurait été le même. Il était désarmé. Il n'avait aucune échappatoire. Il allait mourir.

    Le psychopathe à la hache fondit de nouveau sur lui, une drôle de lueur dans le regard. Il n'avait pas l'air fou. Il n'avait pas l'air ivre. Il était...juste décidé. Décidé à avoir sa peau. Pourquoi ? Nombreux étaient ceux qui souhaitaient sa mort. Nul n'était cependant parvenu à ses fins. Et cet homme ne serait pas l'exception. Kao ne s'avouerait pas vaincu.
    Il recula, agrippa fermement l'homme au gourdin qui se tenait derrière lui. L'homme à la hache hurla à nouveau, apparemment incapable de faire preuve d'assez de conviction pour frapper en silence. Kaoru raffermit sa prise sur l'homme complètement ivre qui avait lâché son unique arme. Avec un léger grognement d'effort, il le fit pivoter pour le placer face à lui.
    Même à travers son bouclier improvisé, il ressentit l'impact de la hache. Lorsque l'inconnu au gourdin s'effondra avec un hoquet de surprise, il ne le retint pas. Dans un râle d'agonie presque inaudible, l'homme mourut.
    Il avait tué quelqu'un. Aussi sûrement que s'il avait abattu son arme sur cet inconnu lui même, il l'avait tué. Par réflexe, pour se défendre, sans préméditation visant à nuire, pour sauver sa peau tout simplement. Cela ne changeait rien ; il l'avait tué. Il avait détruit une vie. C'était la première fois. Certes, les actions qu'il menait avec les siens avaient sans doute conduit à leur perte un bon nombre de leurs opposants. Mais jamais il ne s'était autant senti responsable.
    Un instant après avoir réalisé son acte, il décida de remettre ses réflexions à plus tard ; la mêlée était loin d'être dispersée par cette première victime. Kao rangea ses états d'esprit dans un coin de sa tête et fit de nouveau face à l'homme qui avait récupéré sa hache. Il sentit que l'agressivité de son adversaire n'était qu'exacerbée par la mort de son compagnon, et que sa détermination enflait de seconde en seconde ; l'affaire était devenue sérieuse. Comme l'attestait le sang qui ruisselait sur les pavés sombres de Myridia.

    Entièrement concentré par les mouvements de son ennemi, Kao faillit ne pas remarquer que Kyohei se rapprochait inexorablement. Bientôt, le prince de stonefolm put mettre la main sur lui. L'action sembla se ralentir, puis se figer. Kyohei saisit son prisonnier, et l'entraîna à sa suite, Akane sur ses talons. Il fendit la foule de sa lame, et bientôt le trio disparut au tournant de la rue. Ceux parmis leurs adversaires qui avaient encore les yeux en face des trous se ruèrent à leur poursuite à grands renforts de hurlement de rage. Les autres, victimes ou trop beurrés pour mettre un pied devant l'autre, restèrent immobiles sans trop comprendre ce qui avait dégénéré dans cette traque à l'assassin imaginaire. Et, bientôt, le silence de la nuit reprit ses droits sur les faubourgs de Myridia.
    Courir aux côtés de ceux qui le traquaient, il n'y avait pas dix minutes ; une drôle d'expérience. Suivre leur rythme, entendre le bruit de leurs pas résonner à l'unisson avec les siens, partager un même avenir, l'espace d'un instant.
    Cette fois, c'était leur vie à tous qui était en jeu. Ils étaient dans le même bateau. Sans doute pas pour très longtemps, mais le fait était là. Et Kao comprit rapidement que son intérêt était clairement de suivre Kyohei et Akane ; eux, au moins, avaient l'esprit à peu près clair et ne l'exécuteraient pas sans discussion. C'était clair et net, pour le moment il devait demeurer de son plein gré en compagnie des deux personnes qui l'avaient recherché à travers tout le pays pour le remettre en taule à n'importe quel prix. Il aurait dû être destabilisé, tenter de leur fausser compagnie. Mais la course lourde et violente de leurs poursuivants les maintenait dans un état d'urgence, et si les trois jeunes gens voulaient s'en sortir, chacun devait y mettre du sien.
    Une série de ruelles s'ouvraient à leur gauche, offrant apparement une multitude d'échappatoires providentiels. Mais Kaoru ne s'y trompa pas. S'y engager, c'était se retrouver coincé entre le marteau et l'enclume : ces ruelles ne débouchaient sur rien d'autre que des lourds murs de pierres ou d'autres habitations. Des impasses, des culs de sacs. Ils n'avaient vraiment pas besoin de ça. De peur que Kyohei et son espionne ne commettent l'erreur de prendre cette direction, il saisit instinctivement l'épaule de Akane.
    Un geste sans doute un peu trop spontané, qu'il n'eut pas le temps de regretter. Là encore, il faudrait attendre avec de laisser la part belle aux réflexions. La jeune fille se retourna, mais déjà Kaoru répondait à son interrogation muette :

    - Pas par là... suivez moi.

    Le monde à l'envers. Combien de chance y'avait-il pour que Kyohei Itamura décide de lui faire confiance et de le suivre sans broncher ? Le prince ne mettrait jamais son orgueil de côté pour obéir à son prisonnier, c'était un peu gros à avaler.
    Mais cette nuit là était différente, sans doute. Il n'y avait plus de prisonnier ni de ravisseurs. Il n'y avait plus qu'une meute de chasseurs improvisés qui les traquait tous les trois.
    Bientôt, au détour d'une allée, le trio déboula sur le port endormi. Balayant les souvenirs qui affluaient en masse, Kao ne trouva rien de mieux à faire que de continuer à emboîter le pas à ses alliés d'un soir. Et, lorsqu'il vit Kyohei et Akane disparaître sur un bateau à quai après un geste de sa majesté, il estima que ce n'était pas une si mauvaise idée. Il enjamba le bastingage, posa le pied sur le plancher un peu vieilli du navire, et s'engouffra dans la cale à la suite des ennemis de ses ennemis.
    Cette fois, c'était officiel ; ils étaient dans le même bateau What a Face *meurt*
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MessageSujet: Re: White Wanted [PV]   White Wanted [PV] Icon_minitimeVen 12 Nov - 1:01

Etape suivante après la miraculeuse découverte d’Akane : porter secours à leur proie. Quelle ironie du sort… Soulagement ? Sadisme ? Satisfaction de voir que la chance était avec lui ? En tout cas, Kyohei se rendit compte avec étonnement qu’une étrange gaieté s’était emparée de lui. Pour l’instant. Ainsi il put cesser d’afficher l’air tendu qui ne l’avait pas quitté depuis le début de la course poursuite et s’attela à la tache du sauvetage sans rechigner. La malheureuse victime du moment n’avait pas manqué sa chute et le tirer des débris ne fut pas une mince affaire mais à deux ils purent y arriver sans trop de dégâts et Kaoru n’avait aucune raison de leur compliquer la tâche. Il attendrait surement d’être sorti de là avant sa première tentative pour se dérober… ou non. Encore une fois, le rebelle n’avait rien d’un imbécile. Il savait ce dont il était capable (sauter d’une tour enflammée, par exemple), mais savait aussi où se trouvaient les limites. Ainsi, les deux camps ne prirent pas de risques inutiles : ils lui confisquèrent son arme et lui se laissa faire. Kyo’ n’avait aucun doute sur le fait que son cerveau devait fonctionner à vive allure, cherchant une échappatoire, mais pour l’heure il ne pouvait pas grand-chose. A part se morfondre sur son sort, peut-être. Après tout une telle fatalité avait de quoi secouer les plumes : tomber nez à nez avec son pire cauchemar dans une ville neutre et immense, détaler dans un labyrinthe désert pour foncer sur l’espionne du pire cauchemar, être vu par un vulgaire passant qui se trouvait être comme par hasard le fils de chez qui il s’était introduit, puis, après avoir cavalé quelques minutes hors de portée du duo qui avait dû ralentir le pas car les toits leur avait fait défaut ; subir la même anomalie des tuiles –en pire- et se retrouver coincer sous un éboulis de poutres. Yey. Et bien sûr être retrouvé par Akane mais il y a des fois où il faut faire la part entre la malchance d’une personne et l’efficacité de son opposant. La veine ce s’invente pas toute seule.
*Punaise il veut rien dire ce paragraphe*

Là, normalement, ils allaient retourner à Stonefolm, revenir à la case départ. Mais pourquoi faire crédible quand on peut faire improbable ? Ils n’étaient pas au bout de leurs peines.

Ils descendirent sans encombre des bâtiments où ils étaient perchés. Déjà, Kyohei croyait à sa victoire. En effet, qu’est ce qui aurait pu le faire douter de ce qui les attendaient ? Dans son esprit, la suite semblait déjà toute tracée : un trajet serein avec quelques rappels à l’ordre du prisonnier juste au cas où, puis un petit détour par l’auberge avant de se rendre à Stonefolm purement et simplement. Car d’après lui, Kaoru était seul. A moins qu’il ne soit un excellent acteur : si celui-ci gardait la tête haute, les regards inquiets qu’il portait autour de lui ne trompait pas. Il attendait une fissure dans leur surveillance, une distraction, quelque chose, mais qu’il n’était pas certain de trouver. Alors soit ses amis l’avaient prévenu qu’il n’aurait le droit à aucune aide en cas de nouvel enlèvement (après tout, il avait failli à sa tâche de gardien), soit… il était bel et bien abandonné. Et le vide sidéral qui hantait les rues n’était en rien pour le rassurer. A moins que le prince n’ait pensé trop vite…

C’est ce que confirmèrent les bruits de pas qui résonnèrent sur les pavés. Kyo’ ne ralentit pas, mais la vue du groupe d’hommes chancelants qui vint à la rencontre du trio ne manqua pas de refroidir son enthousiasme. Beaucoup semblaient imbibés d’alcool, à voir leur démarche instable et leur visages rougis, mais tous avaient dans l’œil une lueur perfide qui ne trompait pas. Surtout qu’ils les fixaient avec un air cruel non dissimulé. Et comme ils prenaient toute la largeur de la rue, lorsqu’ils s’arrêtèrent face à eux, la plus petite troupe dut faire de même. Aucun doute sur leur animosité, surtout que ce n’étaient pas des cadeaux de bienvenu qu’ils tenaient à la main : bouteilles ébréchées, fourches ramassées à la dernière minute, et autres lames plus convaincantes comme des épées qui brillaient avec malveillance sous la lune. Quelques-uns discutaient discrètement dans le langage communs des ivrognes et incompréhensibles par qui n’a pas bu deux ou trois bouteilles, avec quelques rictus en regardant dans leur direction. En tête de file, le prince fut surpris de reconnaître celui qui leur avait indiqué la direction à prendre pour retrouver le fugitif. Celui-ci semblait prêt à en découdre, et pas seulement avec le pâlot de l’histoire. *haha* Quelque chose n’était pas clair dans cette histoire, autre que les esprits embrumés des hommes bourrus qui leurs faisaient face.

Kyohei s’accorda une seconde de réflexion sur ce point, mais préféra se concentrer sur la situation du trio. Les civils de l’autre groupe étaient nombreux, armés, et dénués d’une quelconque logique pour l’heure, certes, mais le prince ne craignait pas trop pour sa vie grâce son feu, encore et toujours, allié implacable qui lui sauvait souvent la mise avec une facilité déconcertante. Seulement voilà, il n’était pas seul. Alors même s’il arrivait à effrayer ses adversaires et à brûler sans merci qui s’approchait trop de lui, cela ne suffirait pas : il n’était pas l’unique de son camp à défendre dans la bataille qui risquait fort de survenir. Pouvait-il dire pour autant que son lointain ex-ravisseur était à protéger au même titre que l’espionne ? Bien sûr que non. Mais le fait de perdre celui qu’il traquait depuis déjà un certain temps le mettrait en rogne, alors autant prévoir une moyen de s’extirper de là, tout les trois ensemble et indemnes. Et non, pas avec Kao qui gambade devant et les deux autres qui lui courent derrière en agitant les bras. Il ne fallait absolument pas que le jeune homme prenne cet évènement inattendu comme le moyen de diversion idéal pour s’échapper à nouveau. Et rien qu’à voir sa mine presque décontractée, on pouvait deviner qui comptait bien là-dessus.

D’un geste précis, avec l’assurance de celui qui se voit déjà triomphant du mal, Hector intima l’ordre à ses compagnons improvisés d’encercler les trois incompris. Beaucoup restèrent abasourdis et immobiles, ricanant grassement en se contentant d’observer ceux qui étaient plus lucides et tentaient une approche. Rien de concluant. Jusqu’à ce que leur "chef" décide que laisser ses camarades foncer comme des béhémoths furieux sans même l’écouter, eh bien, c’était plutôt distrayant. Ainsi, une hache s’éleva au dessus de la première victime avec un hurlement sauvage. Le moment de réagir, peut-être ? En tout cas Kaoru ne se fit pas prier et esquiva le coup qui lui aurait tranché le crâne dans un fabuleux réflexe. Kyo’ ne se souvenait pas l’avoir déjà vu se battre un jour, hormis lorsqu’il avait vainement tenté d’attaquer Zeed avec un assez peu convainquant lancer de vase, mais apparemment il ne semblait pas totalement dénué de bon sens guerrier. Bien, au moins son prisonnier se révélait ne pas être un incompétent. Un bon point puisqu’il s’agissait de le garder en vie le plus longtemps possible. Cependant… Il allait falloir le surveiller. Il le voulait vivant oui, mais pas à des kilomètres de là à élever des moutons. Pour l’instant pas trop d’inquiétude : leurs ennemis s’amassaient autour d’eux sans leur laisser une chance de se faufiler hors de la mêlée.

Son épée en main, Kyohei se préoccupa enfin de son sort lorsqu’une bouteille vide vint s’écraser à ses pieds, aussitôt suivie de l’assaut barbare du premier adversaire qui le prenait pour cible. Le combat était bel et bien engagé. Et Akane dans tout ça ? Il avait confiance en ses dispositions au combat : loin d’être une de celles qui auraient supplié en larmoyant qu’on lui laisse la vie sauve, elle défendait sa peau avec vigueur en tenant tête aux brutes épaisses qui pensaient pouvoir l’éliminer sans trop de problème, et c’était tout à son honneur. Seulement voilà, pas la peine de se faire des idées : leurs adversaires étaient nombreux, tenaces, et exultaient à la vue du sang, que ce soit celui d’un inconnu ou du leur. Il fallait se sortir de là sous peine de perdre quelque chose dans ce bouillonnement féroce de violence : un œil, un bras, et pourquoi pas une espionne fidèle ou un important prisonnier.

Aussi, tout en tranchant la chair au hasard, le prince recula prudemment. Il esquiva de justesse un coup de poing qui l’aurait assommé, frôla la pointe rouillée d’un coutelas, abattit son épée sur un pied, fronça le nez au hurlement d’agonie qui s’en suivit, et arriva à la hauteur d’Akane. Entre deux bousculades, il réussit à capter l’intention de cette dernière en la percutant. Ce n’était pas voulu mais c’était mieux que rien. Elle leva les yeux, prête à répliquer avec hargne, mais n’alla heureusement pas au bout de son élan. D’un geste, il lui fit comprendre qu’il allait tenter une ouverture pour se sortir de cette masse de coups et de grognements. En espérant qu’elle avait compris le message, il continua sa difficile progression vers Kaoru. Tous allaient s’en sortir avec des bleus et des coupures, mais ils allaient s’en sortir. C’est avec cet objectif quasi utopique qui agrippa son all-… allié ? L’ennemi de nos ennemis est notre ami. Hm. Il n’allait pas jusqu’à imaginer ça : pour l’instant, "ils" devaient se sortir de cette mauvaise passe. Ensuite, ce "ils" connaîtrait à nouveau une désunion.

Porté par sa folle audace, Kyohei se fraya un passage dans la cohue générale en balayant l’espace de sa lame sans trop se préoccuper de sa portée. Aveuglé par le carnage, il frappa un mur dans un tintement sec. La fin de la foule. La nuit s’ouvrait enfin devant eux. La course reprit, mais cette fois-ci ils étaient tout les trois les traqués. Quelques cris rauques et appels rageurs leurs apprirent que certains se lançaient sur leurs traces. L’ivresse de la fuite leurs donnèrent la vitesse nécessaire pour s’éloigner de ce boucan. Dans le silence nocturne ne résonna plus que leurs pas précipités et leur souffle saccadé. Le même souffle. Précipité par la course, rendu irrégulier par l’effarement qui régnait encore, avec la légère tinte rauque qui accompagne une brutale accélération forcée dans une nuit aussi froide que celle-ci. C’était simple : ils étaient traqués ensemble, ils fuyaient ensemble. C’était le meilleur moyen d’échapper à cet imprévu, là derrière, qui fonçait tête baissée avec bestialité, et ça Kaoru semblait bien l’avoir compris. C’est pourquoi il courait à leurs côtés à présent… c’est pourquoi il leur sauva la mise.

Aller tout droit, ne pas changer de direction, détaler tout simplement dans l’espoir de mettre le plus de distance entre eux et leurs poursuivants. Voilà ce qui semblait être établi dans l’esprit de Kyohei. Mais quand Kao dévia leurs course, aussi simplement que s’il était des leurs, il se plia à cette proposition sans broncher. Non sans réfléchir, bien sûr, mais au point où ils en étaient… Les ravisseurs suivirent le prisonnier, le prisonnier guidait les ravisseurs. Les chasseurs chassaient, les alliés ponctuels se serraient les coudes. La panique puis l’instinct de survie avaient écarté la suspicion et la méfiance, laissant place à une étrange confiance mutuelle. Provisoire, certes, étonnante encore plus, mais humaine. Superbe analyse pathético-psychologique, on s’en fiche complètement, ça dure depuis 2 paragraphes, ça ne fait en rien avancer l’histoire,…….. blef =_=

- Pas par là... suivez moi.

Ce qu’ils firent. Cela les mena au port, un lieu qui même plongé dans le noir éveilla un goût amer dans la bouche de Kyohei qui fronça les sourcils. Intéressant, et après ? Au moins, Kaoru avait su les sortir des dédales de ruelles enchevêtrées, écartant alors le danger du cul-de-sac mais… Les voilà face à la mer, sortis du labyrinthe pour mieux être encerclés. Les silhouettes des navires amarrés, se balançant avec des grincements de cordes, se dressaient comme des murs sombres qui leur bloquaient la route. Pouvaient-ils s’en servir comme refuge… ? L’heure n’était pas aux questions : ils étaient lancés. Aussi, il leur fit signe d’entrer dans le bateau le plus proche : ils foulèrent le quai et grimpèrent par-dessus la balustrade instable dans un même élan avant d’emprunter la seule ouverture qui s’offrait à eux : la trappe menant à la cale. Une cachette assez conséquente au vu du nombre de navires qui sommeillaient au port, mais la tension restait au maximum. Tous s’immobilisèrent dans l’ombre en tendant l’oreille, inquiets d’entendre une foule débarquer dans leur havre de paix provisoire.

Pas un bruit. Rien. Juste le roulis de la houle et les crissements du bois humide. Kyo’ cligna des yeux en tentant de s’habituer à l’obscurité totale qui régnait pour situer dans l’espace son prison-… Ah. Il allait en falloir plus pour réduire Kaoru à cet état. Pour l’instant il était bel et bien à demi libre et, là encore, il était capable de profiter de la situation pour lui filer entre les doigts. Avec le cran dont il avait déjà fait preuve, c’était tout à fait possible. Il avait trop montré sa ruse pour être à nouveau sous-estimé. Le risque de le perdre était donc grand, mais Kyohei ferait tout pour ne pas à nouveau tomber dans ses pièges. Pour l’instant, il fallait faire attention à ce qu’il ne s’éloigne pas trop : s’il restait à portée de main, Kyo pourrait refermer son poing une fois le danger commun écarté. Mais pour l’instant… Il se redressa après d’interminables minutes d’attentes pour se diriger prudemment vers la trappe. Celle-ci s’ouvrit avec un très léger couinement qui lui parut aussi fracassant qu’un coup de tonnerre dans le silence ambiant. L’air frais chassa l’odeur des vieilles planches. Il écouta un moment, puis se hissa pour vérifier que les alentours étaient bien déserts.

- La voie est libre…

Ils se glissèrent à l’extérieur, toujours sur leurs gardes, et redescendirent sur le quai. Kyohei préféra rester proche que Kaoru au cas où. De toute façon il était évident que, même avec sa hardiesse et beaucoup de chance, le rescapé des rebelles ne pouvait pas avoir le dessus. Il savait qu’il risquait de finir en brochette s’il faisait un pas de travers. Il ne tenterait rien pour le moment. Il n’était pas gou. *haha bis* Le petit groupe se remit en mouvement une fois la direction choisie : le chemin qui semblait le plus court pour sortir de la cité restait la route principale mais mieux valait emprunter un passage moins connu qui la longeait. Sans courir pour rester discret mais marchant d’un bon pas, ils frôlèrent les murs le cœur battant. Pas un mot ne fut échanger, ils n’en avaient pas besoin.

Un brouhaha lointain fit sursauter Kyohei, indiquant l’emplacement de la horde imbibée d’alcool. Lointaine, donc. Un certain soulagement en découla et l’ambiance s’en ressentit. Peut-être qu’ils crurent trop vite être sortis d’affaire, une fois encore… C’est ce que leur certifia les quelques silhouettes qui se pointèrent au bout de la rue. Une impression de déjà vu ? Ils avaient déjà fait un bon bout de chemin, marchant d’un bon pas, attentifs mais plutôt confiants. Erreur. Kyohei qui surveillait son pseudo-prisonnier du coin de l’œil reporta son attention sur la masse qui arrivait à grands pas, horrifié en reconnaissant les grognements de quelques brutes égarés. Autre erreur. Lorsqu’il se retourna pour s’informer de la réaction des deux autres… ceux-ci avaient disparu. Après un second instant de stupeur, il s’élança en espérant que les acharnés, là bas, avec leur vision floue et l’obscurité, ne les avaient pas reconnus.

Ses pas paniqués lui semblèrent résonner jusqu’aux tréfonds du monde. Non, c’était impossible qu’ils ne les aient pas repérés. Et lui, comment avait-il pu quitter Kaoru des yeux ne serait-ce qu’une seconde ? A nouveau… Il tourna vivement au premier angle. Un mouvement furtif lui fit accélérer le pas : heureuse surprise, Kaoru et Akane n’étaient pas loin. Mais une question le taraudait. Avaient ils repéré la venue de leurs opposants avant lui et fuis ou était-ce Kao qui… cette perspective lui fit serrer les dents. En tout cas, pas question de faire demi-tour pour aller griller ceux qui titubaient derrière lui, il y avait déjà eu assez de blessés comme ça. Le sol s’imbibait même du sang d’un équidé innocent, c’est dire…

[J’ai répété 364 la même chose. Amen. *hâte*]


Dernière édition par Kyohei Itamura le Sam 22 Jan - 16:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: White Wanted [PV]   White Wanted [PV] Icon_minitimeDim 21 Nov - 1:06


Ca tournait assez mal. Déjà elle ne s’était jamais incrustée dans un vrai combat avec de vrais ennemis et de vraies armes. Et puis ce n’était pas un combat à armes égales. Par chance la plupart de ces grands types étaient plus intéressés par les deux hommes qui l’accompagnaient, qui n’avaient pas l’air de s’en sortir trop mal d’ailleurs, même bien encadrés. Ce qu’ils ne mobilisaient pas restaient plantés à regarder ou préféraient s’occuper d’une cible moins coriace mais où la file d’attente serait moins longue et qui ne mourrait donc peut-être pas tout de suite : la fille qui restait. Elle aurait du se tirer dès que les hostilités avaient été engagées, ça aurait pu être perçu comme déloyal mais pourvu d’un certain bon sens. Elle ne passa pas inaperçue suffisamment longtemps pour y réfléchir. Le premier n’était pas trop pressé mais en pleine possession de ses moyens. Et le couteau qu’elle lui agitait sous le nez ne lui faisait pas plus d’effet que ça. Lui, il avait le même, mais en deux fois plus gros. Il eut le tact d’attendre un quart de seconde, le temps qu’elle le comprenne, et de la regarder grimacer tandis qu’elle fixait l’objet en question. Il tendit son arme avec une expression qui ressemblait à un demi sourire. Il n’eut pas le temps de voir l’homme qui lui enfonça une épée dans le dos par mégarde. Il s’effondra. Le second grand type, complètement sonné, et qui tenait toujours fermement son épée, regarda un peu partout avant de porter son attention sur le cadavre. Akane qui, devant un couteau encore plus grand, paniqua et lui enfonça le sien dans la gorge. Au cas où. Il eut un temps d’arrêt avant de rejoindre son camarade par terre. Une bonne chose de faite. Elle s’assura que Kyohei et Kaoru étaient encore en vie et voulu prendre la fuite, ce n’était pas comme si elle servait à quelque chose. Ses yeux s’arrêtèrent sur les deux corps par terre. L’un des deux n’était pas tout à fait mort. Elle ne pouvait pas l’achever. Ce n’était pas une affaire de conviction, c’était juste qu'elle se défilait. Et plus elle le regardait étouffer et moins elle s’en sentait capable.
Un troisième se présenta pendant qu’elle hésitait. Il tenta de d’abattre la jeune fille à mains nues avec un dangereux manque d’équilibre. Cette tentative lui donna le temps de se dire qu’on était en train d’essayer de lui faire la peau et qu’elle avait le droit de rendre la pareille sans trembloter comme un chaton mouillé. Elle frappa dans tous les sens jusqu’à ce qu’elle lui enfonce son couteau dans la poitrine. Il fut un peu surpris de ce changement d’attitude mais ne semblait pas avoir mal à s’en rouler par terre. Il donna un coup dans le vide, visiblement un peu étourdi par cette agressivité, elle l’acheva. Les états d’âmes devraient attendre le lendemain. Ils n’attendirent pas plus que ça. Quelqu’un lui rentra dedans. Akane s’apprêta à lui régler son compte avant qu’il ne puisse le faire avant elle. Elle changea brutalement d’avis. Ta mâle assurance te sauve once again petit. Kyohei échappa donc à un coup de couteau qui aurait pu atterrir n’importe où - dans la précipitation elle ne se serait pas trop appliquée - et se dégagea de la foule qui l’encerclait. Il lui fit ensuite signe avant de recruter Kaoru à sa suite et de prendre la tangente. Elle les suivit. Écarter les adversaires restants pour échapper au reste de l’affrontement se révéla être une entreprise une peu agitée mais réalisable quand on la confiait à un professionnel. Il s’esquivèrent au tournant et replongèrent dans le calme qu’ils avaient quitté quelques mètres plus tôt, avec des rugissements haineux en arrière-plans. Ils coururent longtemps. Autant qu’ils le pouvaient. Ils étaient un peu lents, Akane faillit attendre ces messieurs c'est qu'ils font de leur mieux les pauvres mais ils avaient une certaine marge d’avance. Ils n’avaient même pas à surveiller leur prisonnier, il semblait les suivre de son plein gré.
Cette bonne volonté était un peu déstabilisante d'ailleurs.

Une main se posa sur son épaule et elle se retourna dans la foulée. C’était Kaoru. Et si c’était encore une prise d’otage non seulement il choisissait mal son opportunité mais il oubliait qu’ elle avait de quoi le débarrasser de sa main restante. Sauf que ce n’était pas ça.

- Pas par là... suivez moi.

Ah. Akane fit ce qu’elle savait faire et ce qu’elle faisait constamment depuis quelques belles années : obéir. Il parvinrent au port. Malgré ses recherches, elle avait soigneusement évité cet endroit durant les trois jours précédents. La raison officielle, c’était qu’elle en avait l’intention le soir venu mais devait aller faire son compte-rendu auprès de sa majesté. La vraie raison, c’est qu’elle préférait ne pas trop se heurter aux souvenirs concernant la dernière fois qu’elle y avait mit les pieds.
Elle suivit sagement le boss, et atterrit dans un bateau. Comme quoi il lui arrivait d’avoir de bonnes idées. Il suffisait de se cacher jusqu’à ce que la bande de cinglés qui suivait décide d’aller voir ailleurs si ils y étaient. La calle était plutôt grande et la trappe avait été fermée. Donc impossible de voir à un mètre devant soi, ce qui l’obligea à avancer en agitant les bras pour trouver les cloisons. Si les autres pouvaient la voir c’était une humiliation. Elle se contenta donc de s’asseoir et d’attendre. Ensuite ce furent juste de longs instants de vide et d’angoisse. Cette noirceur lui donnait un contrariant sentiment d’insécurité, elle préférait encore avoir ses poursuivants sur les talons et courir plutôt que de rester cachée. Se sentir désarmée en attendant qu’on la trouve. Elle détestait ça.
Et ensuite il y avait le problème Kaoru. Il les avait aidé. Akane n’aimait pas la perspective visant à le ramener à Stonefolm après ça. Mais il ne devait pas se faire trop de faux espoirs de toute façon, il commençait à connaître le principe. Le haut de l’échelle ne serait pas très attendrit, et Akane n’oubliait pas le reste. Tout le reste.

- La voie est libre.

Tous remontèrent sur le quai en regardant dans tous les coins avant de rejoindre le port, toujours en jetant des petits regards à droite à gauche. Le plan de base consistait à sortir très vite de la ville sans se faire repérer. Après, il faudrait considérer les problèmes de voyage avec un prisonnier bizarre et sans Phoenix. Avant même d’arriver à Myridia, Akane avait demandé pourquoi Zeed (On avait fini par lui dire son nom.) n’était pas là pour leur filer un coup de main bienvenu. Parce qu’il fallait bien avouer que même si il était parfois un peu casse-pieds il était bien pratique. Kyohei s’en était offusqué, vu que ce n’était pas un moyen de transport mais un noble animal. Ok, on n’insiste pas, c’est un fier et auguste animal. Mais bon, les illustres animaux auraient pu de bouger un peu et venir les chercher directement au port, on en aurait plus parlé. Parce que traverser la ville, ça ne lui disait rien qui vaille.Là il me faudrait un 11 mais ça salirait
L’itinéraire fut vite mit en place. Ils avançaient sans bruit, groupés, prudents. Mais l’ambiance n’était pas la même que lorsqu’ils avaient couru quelques minutes auparavant. Retour des deux côtés opposés.
Un vacarme ténu quelque part, ailleurs. Ils étaient loin. Akane soupira et de détendit un peu. Pourtant, quelques barbares de la bataille passée apparurent, ils étaient un peu moins nombreux et en forme qu’avant. Ils devaient avoir perdu le groupe.
Akane s'apprêtait à réagir. D'une manière ou d'une autre. Ces brutes épaisses allaient forcément les reconnaître, il y avait dans le groupe un individu qui devait luire dans le noir avec sa blêmitude.
On lui passa l’avant-bras autour de la gorge pour l'attirer en arrière. Akane, étranglée, suivit le geste dans l’affolement et se mit à trotter à reculons aussi vite qu’elle le pouvait. Sans chercher à comprendre, juste dans un instinct de panique qui par ailleurs ne l’aidait pas à respirer plus. Elle tenta d'appeler de l'aide. Elle parvint à lâcher une plainte étouffée.
Elle prit plusieurs tournants. Quelqu'un n’avait pas l’air d’avoir la moindre idée d’où il allait du moment qu’il s’éloignait du point de départ. Akane ne chercha pas à savoir de qui il s'agissait, ce qu'elle voyait c'est qu'on était en train de l'emmener quelque part où elle n'avait manifestement pas envie d'aller et qu'on était éventuellement en train d'attenter à ses jours. Elle serra l'objet qu'elle trimballait partout depuis quelques minutes.
Un couteau pourrait paraître comme la chose à laquelle on aurait automatiquement pensé dès le début. Mais Akane avait été, dès le début, traînée dans tous les coins en apnée, et avait songé à trouver un moyen de respirer en premier lieu. Elle leva légèrement la main. Il allait juste falloir faire vite. Quelqu’un stoppa le voyage et lui saisit le poignet avant de le tordre et de récupérer le couteau.

- Lâche ton couteau et tout se passera bien.

C'était Kaoru. Bien sûr.
Tout se passera bien. Oh bah oui, tout a l'air de tellement bien se passer jusqu'ici. Elle se rendit compte qu'elle pouvait respirer. Elle en profita pour prendre une grande bouffée d'air. Elle se demanda si il allait se remettre à lui compresser la gorge pour l'empêcher de rameuter le quartier. Il se contenta de lui maintenir la bouche fermée.
Stonefolm lui manquait déjà.
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Kaoru Hinoiri
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MessageSujet: Re: White Wanted [PV]   White Wanted [PV] Icon_minitimeJeu 30 Déc - 19:35

    [Désolée sur retard, heiin ç_ç RP bouclé un peu à l'arrache, si je trouve une fin qui claque je la rajoute Cool ]



    « Akane, Kyohei et Kaoru sont dans un bateau. »
    On aurait dit le début d'une mauvaise blague.
    D'ailleurs, ça n'était sans doute qu'une plaisanterie. Il avait du mal à recréer le schéma des actions qui l'avaient conduit à se trouver cloitré dans la cale d'un navire inconnu en compagnie du prince de Stonefolm et de son espionne. Il leur avait indiqué le chemin...et il les avait suivis dans cette cachette.....il lui manquait vraiment une case.
    Si l'on réfléchissait un peu, on pouvait trouver tellement d'autres alternatives qui lui auraient permis d'éviter cette situation délicate...Assis dans le noir entre une torche humaine et une charcutière psycho-rigide. Sa vie avait vraiment pris un tournant étrange, ces temps-ci. Le seul bon point de la situation était que, pour une fois, il était en position de force. Parce qu'être assis dans le noir ne le dérangeait pas le moins du monde, au contraire.
    Les faibles rayons lunaires qui peinaient à filtrer au travers du plafond de la soute lui suffisaient à se faire une idée assez précise de son environnement, ce qui ne devait pas être le cas de ses compagnons temporaires. Un être humain classique, une fois plongé dans l'obscurité, reste souvent inactif. Kao échappait certes à cette règle, mais cela ne lui était pour l'instant pas d'une très grand aide. Tout ce qu'il voyait, c'était qu'il était bel et bien pris au piège : il ne pouvait pas sortir sans être repéré, Kyohei comme Akane était à l'affût du moindre bruit.
    Il aurait tellement pu se faire la malle avant d'entrer dans ce bateau que le fait qu'il y ait bondi avec la meilleure volonté du monde lui paraissait être un acte profondément idiot. A présent, il devait faire une croix sur l'idée de s'échapper en douceur : il allait devoir passer en force. Lorsque les cris et grommellements de leurs sympathiques poursuivants laissèrent place à un silence que seuls venaient troubler les grincements des haubans et le claquement des voiles, l'atmosphère se détendit imperceptiblement. C'était le moment où jamais : repérant une planche de bois entreposée dans la cale pour quelques obscurs desseins, Kao s'en empara avec la ferme intention d'en faire l'arme qui lui rendrait sa liberté. Avec un peu de conviction, il lui suffirait d'un coup pour sonner suffisamment ses poursuivants et disparaître dans la nuit. Le jeune homme raffermit sa prise sur le morceau de bois froid et humide et planta son regard sur Kyohei ; c'était lui qu'il devait avoir en premier lieu. L'espionne ne prendrait sans doute pas l'initiative de le pourchasser sans s'assurer que son patron était en état de la suivre. Le splendide plan d'évasion du kyoujin fut avorté par la décision de Kyo de s'approcher de la trappe. « La voie est libre ». Bon, tant pis.
    Kao déposa délicatement la planche au sol avant de suivre docilement ses ravisseurs habituels. Son visage impassible ne laissait rien paraître de la rage qui fulminait en lui. Il était toujours trop lent à se décider, trop sujet à de longues hésitations qui lui faisaient systématiquement perdre un temps précieux. Il était le pire fugitif possible.

    Les rues et ruelles se succédaient, véritable labyrinthe de pénombre et de silence. Le trio marchait rapidement, sens aux aguets. Kaoru sentait qu'il était repassé du « mauvais » côté, qu'il était de retour dans le camp des ennemis. Kyohei et Akane ne le perdraient pas de vue une seconde, ne le laisseraient plus n'en faire qu'à sa tête. Mais la menace de ce groupe de dégénérés imbibés jusqu'aux cheveux planait toujours, et il suffirait qu'un seul d'entre eux revienne les malmener pour qu'il repasse dans la catégorie «allié provisoire ». Saisissant l'ambiguïté de sa situation, Kao sentit qu'il tenait là sa dernière chance de voir s'entrouvrir une faille dans la surveillance dont il faisait l'objet. Cette fois, il ne resterait pas passif devant l'évolution des évènements : il profiterait de la moindre occasion pour s'assurer une évasion en douceur.
    Un vague brouhaha de grommellements se fit entendre dans le silence de la nuit. Quelques brutes noctambules semblaient s'être égarées, ce qui n'avait rien de surprenant. Séparés de leur bande et surtout de leur leader improvisé, les alcooliques anonymes de Myridia n'en avait pas pour autant oublié leurs proies. Le risque demeurait donc élevé pour le trio en cas de rencontre inopinée dans les ruelles sombres de la cité. En voyant les silhouettes massives de ses opposants se diriger vers lui, Kaoru sentit que l'heure était venue pour lui de se faire la malle. Le temps se figea un instant.
    En combattant aguerri, Kyohei porta son entière attention sur les ennemis qui marchaient vers eux, déployant une concentration parfaitement affutée. Akane déplaça légèrement ses appuis, son regard d'émeraude planté sur les hommes qui se rapprochaient inexorablement, parée à réagir avec sa vivacité habituelle. Et, un instant, tous leur sens se braquèrent sur la troupe menaçante qui se découpait au bout de la rue. Un instant, Kaoru fut oublié, négligé, comme mis entre parenthèse.
    Kao sut déterminer avec précision ces quelques secondes, ce fugace laps de temps pendant lequel il lui faudrait fuir. Mais commencer à courir sans garantie aucune en laissant à Kyohei une belle occasion de s’entrainer au tir sur cible mouvante était hors de propos. Il lui fallait de quoi se protéger, de quoi s’assurer plus qu’une évasion réussie ; il lui fallait quelque chose qui pousserait le prince en personne à négocier avec lui d’égal à égal.
    Quelque chose…ou quelqu’un.
    Sans perdre un instant, Kao attrapa Akane et disparut dans une ruelle qui s’ouvrait à sa droite.

    Le plus important était de s’assurer que Kyohei Itamura ne le retrouve pas trop rapidement. De ce fait, on pouvait avouer que Kaoru s’était contenté de prendre quelques tournants un peu au hasard en s’efforçant de ne pas lâcher son otage favorite. Il avait une vague idée de l’endroit où le mènerait son trajet, mais sans plus. Il courait à demi à reculons, gardant un œil sur sa route tout en s’assurant qu’il n’était pas suivi. A sa grande surprise, Akane ne se débattait pas outre mesure, ce qui lui facilitait la chose. Le fait d’être à demie étranglée expliquait la chose, mais le kidnappeur débutant qu’était le jeune homme ne se rendait pas compte qu’il malmenait quelque peu la demoiselle. Il prit toutefois la peine de s’arrêter lorsque l’éclat d’une lame à la lueur de la lune attira son attention. Il la plaqua contre le mur, lui saisit le poignet. Il évita volontairement son regard. Sa détermination était solide, forte ; pourtant, il savait qu’un seul regard risquait de fissurer tout ce qu’il s’efforçait de construire.
    En premier lieu, il était capital de désarmer sa prisonnière. Il aurait d’ailleurs dû commencer par ça, si on y réfléchissait bien.

    « - Lâche ton couteau et tout se passera bien.


    Bien joué, il arrivait à se discréditer tout seul comme un grand. Il ne pouvait pas juste lui demander de lâcher son arme, non, il fallait qu’il joue les ravisseurs rassurants en ajoutant un « tout se passera bien » des plus hors de propos. Car tout ne se passerait pas bien, c’était une certitude. La preuve, ils avaient déjà un prince pyromane et une bande de brutes alcooliques aux trousses.
    Peu désireux de poursuivre cette conversation qui commençait plutôt mal, Kao raffermit sa prise sur son arme et bâillonna l’espionne de sa main. La faire taire était important, et la captive ne tenterait sans doute pas lui échapper dans l’immédiat puisqu’il était désormais armé. Et puis, il lui semblait que la jeune femme n’avait que moyennement appréciée sa précédente façon de la trimballer : autant éviter de l’étrangler avant de la rendre à Kyohei, ce serait toujours mieux.
    Kaoru n’entendait pas derrière lui le bruit de pas précipité qui lui aurait appris qu’il était suivi de près par son ex-ravisseur. Pour l’instant, il était seul. Il tenait là une occasion en or de quitter la ville, avec en prime un espoir plutôt encourageant de récupérer tout ce qui avait été volé à ses camarades. Un bon moyen de réparer les erreurs que le reste du groupe lui reprochait sans doute d’avoir failli à ses devoirs. Après mûre analyse des faits - Kao avait eu quelques nuits blanches en cellule pour penser à ce qui s’était passé- le jeune homme ne se sentait plus entièrement responsable de la perte de son prisonnier et des documents confidentiels de Seiichi. Il avait fait de son mieux, on ne pouvait rien lui reprocher. Et pourtant, il avait été abandonné. Seul, sans nouvelles des autres, il n’avait d’autres choix que de tenter de regagner la confiance de ceux qui l’avaient accueilli comme un frère. Réparer ses erreurs, pour de nouveau être accepté. Si cela lui permettait d’être de nouveau intégré au groupe, il le ferait. Même s’il n’avait pas le sentiment de mériter cette exclusion aussi soudaine qu’inexpliquée.

    Tenant toujours près de lui sa nouvelle captive, Kaoru s’arrêta aux abords d’une taverne. Il se déplaçait le plus discrètement possible, s’assurant qu’Akane restait aussi silencieuse que possible. Passés les premiers moments d’hésitation, il avait vite dû décider d’un plan de route pour quitter la cité en laissant Kyohei derrière lui. Il avait donc entrainé sa prisonnière à sa suite dans une toute autre direction que celle qu’il avait prise au moment de sa fuite. Ainsi, il avait pu retourner à l’auberge où il avait entreposé ses affaires ; l’édifice était modeste mais accueillant, et possédait l’avantage non négligeable d’être constamment ouvert, du fait des nombreux employés. Un groupe de cavaliers venait d’ailleurs d’y faire halte, et on les entendait rire de loin dans la salle commune. Sans lâcher Akane, il monta dans sa chambre et rassembla rapidement ses maigres possessions. Il laissa en plan les croquis qu’il avait entamés, se contentant du nécessaire : vivres, eau, argent, ainsi que le lourd manteau qu’il portait lorsque l’aube approchait. Protégé par l’étoffe épaisse, il pouvait facilement gagner quelques heures de trajet. Quelques heures qui pouvaient s’avérer décisives.
    Son sac dans une main, Akane dans l’autre, il salua d’un gentil sourire la serveuse qui s’occupait du groupe d’hommes nouvellement arrivé. Elle lui répondit à peine, submergée par les commandes. Elle était loin de se douter que Kaoru partait sans payer cette nuit… Sitôt sorti de l’auberge, le jeune homme raffermit sa prise sur sa captive. Elle profiterait de la moindre occasion pour fuir, c’était évident. Tant qu’ils étaient tous deux dans la cité, la situation était trop instable : il fallait quitter Myridia, et vite. Avisant les montures des clients nocturnes de la taverne, Kao poussa un léger soupir. Il n’avait jamais aimé faire des trucs illégaux, mesquins ou injustes ; et pourtant, ces derniers temps, il cumulait. Il décida de choisir le cheval qui lui parut le moins fatigué tout en ayant l’air le plus gentil. Le sort tomba sur une jument sombre au regard qu’il jugea « sympa ». Il attacha son sac à la selle et, sans un mot, invita Aka à grimper, ce qu’elle fit avec une grâce discrète et une mine renfrognée. Lançant quelques regards inquiets vers l’auberge d’où s’échappaient toujours quelques éclats de rire, Kao dénoua la bride de sa nouvelle acquisition, l’enfourcha en silence et disparut dans la nuit.
    Il avait placé sa captive devant lui, de façon à la garder sous surveillance. Il était suffisamment grand pour qu’elle ne gêne pas son champ de vision, et cette posture semblait la mieux adaptée à la situation. Pas spécialement doué à cheval, Kaoru avait cependant pratiqué d’avantage ces dernières semaines que dans son existence entière. De ce fait, de loin, on pouvait presque le prendre pour un cavalier qui maîtrisait la situation. Si son manque de talent reposait en grande partie sur son absence totale de confiance envers la bestiole qui devait le mener à bon port, sa vision affutée dans la pénombre lui donnait une assurance supérieure à beaucoup. Ainsi, Kao et sa captive parvinrent rapidement et sans encombres à l’une des sorties de la ville.
    Avisant un homme à demi couché à terre qui marmonnait des paroles où revenaient régulièrement les mots « maudit hérétique » et autres inepties, le jeune homme fut pris d’une soudaine inspiration. Il mit pied à terre, entraînant avec lui la jeune femme qu’il tenait toujours d’une main ferme. Il la fit passer devant lui, de façon à pouvoir plus facilement libérer une de ses mains, et sortit de sa poche quelques unes des pièces qu’il avait récupérées à l’auberge.

    « Tiens, regarde. Un homme viendra peut être, un homme d’à peu près ma taille, jeune, aux cheveux bruns-rouges. Il me suit. Tu lui diras qu’il a tout intérêt à me rendre ce qu’il m’a pris, s’il veut que je fasse de même...

    En guise de salaire, Kao glissa l’argent qu’il venait se sortir de sa poche dans celle de l’homme. Rien ne lui certifiait que l’inconnu s’acquitte de sa tâche, mais peu importait ; s'il le faisait, temps mieux. Sinon, tant pis, Kaoru aura au moins participé à rendre la vie de cet homme un peu moins monotone. Une chose était sûre cependant : Kyohei n’abandonnerait pas la poursuite.
    Le Kyoujin ne pouvait prétendre connaître l’étendue du caractère du prince de Stonefolm, qui devait être bercé de contradictions diverses et variées vue sa double éducation mi-royale mi-populaire, mais ne pouvait se tromper sur quelques points. L’héritier du trône était tenace, loyal et, il fallait le reconnaître, un brin mauvais joueur. Voir son espionne se faire embarquer par son ex-ex-prisonnier devait l’avoir mis hors de lui, et sa haine de la défaite devait le tarauder autant qu’une inquiétude inavouée pour Akane Shibata. Car si Kyohei demeurait un prince hors d’atteinte des soucis du peuple aux yeux de Kaoru, ce dernier devait reconnaître que l’espionne et son patron avaient tissé les liens d’une confiance mutuelle inébranlable et un attachement peut être presque inconscient. Observateur, le Kyoujin n’avait pas manqué de noter les maintes situations où Akane et Kyohei se sauvaient mutuellement la mise : de tels faits laissent rarement indifférents. Aussi Kao demeurait-il persuadé que, par amour propre, par souci pour son espionne ou même pour n’importe quelle autre raison, la volonté de Kyohei de retrouver son captif serait décuplée par les précédents évènements.
    L’homme hocha la tête avec vigueur, soudain très attentif. D’un geste du menton, Kaoru invita sa captive à remonter sur la jument tout en prenant bien soin de ne pas lâcher cette dernière ; il aurait l’air fin si Akane démarrait au triple galop en le laissant sur place… Quelques instants plus tard, les deux fugitifs franchissaient la sortie Ouest de Myridia, dont les lourdes portes demeuraient ouvertes malgré la nuit tombée. Après avoir parcouru une bonne centaine de mètres, Kao tira sur les rênes de sa monture qui obéit docilement en marquant un arrêt doux. Il descendit à nouveau sur les dalles de la route principale, et se saisit de la corde lovée contre la selle de la jument, qu’il avait déjà aperçue au moment de l’enfourcher pour la première fois. Il leva les yeux vers Akane. Il n’avait pas eu le loisir de l’attacher dans la cité, un homme emportant une demoiselle ligotée aurait attiré de forts soupçons (non sans raison d’ailleurs). Mais à présent…

    « Ecoute, si j’avais pu éviter de faire ça, crois moi, je l’aurais fait. Pour l’instant, il faudra faire avec…

    Il lia fermement les mains de la demoiselle, puis attacha le tout à la selle de la jument d’un nœud solide mais qui serait aisé à défaire en cas de soucis. Puis, guidant l’animal par la bride, il quitta les pavés de la route pour s’enfoncer dans l’obscurité des plaines. Il ne tarda pas à retrouver un sentier et s’y engagea en silence. Il faisait de son mieux pour brouiller les pistes, dans l'espoir de gagner une bonne avance sur Kyohei.
    Il n'avait nulle part où aller, mais sa situation était nettement moins désespérée que prévue ; certes il devait quitter Myridia à la hâte, pourchassé par son éternel ennemi, mais il avait un atout supplémentaire. Il avait une monnaie d'échange inestimable, et une garantie que l'héritier de Stonefolm ouvrirait le dialogue le moment venu...

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